Le graphorama, c'est quatre infographies sélectionnées chaque semaine par la rédaction pour regarder l'actualité autrement.

Chaque semaine, Alternatives Economiques sélectionne pour vous quatre graphiques qui éclairent différemment l’actualité.

Au menu de ce nouveau graphorama : la réussite de la politique industrielle des Etats-Unis, le retour des faillites en France, les déboires des futurs retraités pour anticiper leur pension, les perspectives de croissance de l’économie mondiale.

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Au menu de ce nouveau graphorama : la réussite de la politique industrielle des Etats-Unis, le retour des faillites en France, les déboires des futurs retraités pour anticiper leur pension, les perspectives de croissance de l’économie mondiale.

1/ Etats-Unis : une politique industrielle efficace

Un boom impressionnant de l’investissement technologique aux Etats-Unis

Investissements privés dans le secteur informatique/électrique/électronique, en milliards de dollars

Source : BEA/Candriam

L’Etat peut-il impulser de nouveaux investissements privés par une politique volontariste ? La réponse est clairement oui aux Etats-Unis.

En août 2022, le président Joe Biden a fait voter deux lois, le Chips Act pour développer la recherche et la production de semi-conducteurs aux Etats-Unis, ainsi que l’Inflation Reduction Act qui, comme son nom ne l’indique pas, vise à développer des industries vertes de production d’électricité sur le territoire américain.

Cette politique publique allie la distribution massive de subventions à du protectionnisme afin de développer et de protéger des industries dans l’enfance.

Pour quel résultat ? Le soutien du gouvernement à cette politique étant acquis des deux côtés de l’échiquier politique, les investissements dans ces secteurs ont commencé à frémir à la fin 2021 avant de commencer à s’amplifier courant 2022 et d’exploser à partir de l’été.

Les investissements sont ainsi passés d’une moyenne mensuelle de 5,3 milliards entre 2000 et 2021, à 38 milliards par mois en 2022 pour atteindre autour des 110 milliards mensuels sur les derniers mois de 2023. Une croissance impressionnante qui met les Etats-Unis sur une trajectoire technologique dynamique.

Christian Chavagneux

2/ Les faillites repartent à la hausse

Faillites d’entreprises : vers un retour à la normale

Nombre de défaillances d'entreprises sur 12 mois glissants

Source : Banque de France

A première vue, cela ressemble à une explosion des faillites. En effet, cet automne, le nombre de défaillances d’entreprises a augmenté de 35 % par rapport à l’année dernière, alors qu’en octobre 2022, leur nombre sur douze mois glissants était déjà supérieur de 43 % par rapport à octobre 2021.

En octobre dernier, près de 53 000 entreprises avaient ainsi mis la clé sous la porte au cours de l’année écoulée, contre 27 000 sur la même période en 2021 et 39 000 en 2022.

Le mur de faillites tant annoncé par certains économistes pendant la pandémie se profile-t-il ? Avec les prêts garantis, le report de certaines charges ou encore la prise en charge d’une partie des salaires via le chômage partiel, beaucoup d’entreprises ont pu survivre, alors qu’elles auraient dû fermer boutique. L’extinction de ces aides risquait ainsi de précipiter leur chute, avec la crainte d’un effet boule de neige. Rien de tel cependant au vu des dernières statistiques, qui laissent plutôt entrevoir un retour à la situation pré-Covid.

Le nombre de faillites est d’ailleurs encore légèrement inférieur à celui de 2019 et à la moyenne de la dernière décennie. Certains secteurs connaissent, il est vrai, des hausses importantes de faillites, comme l’hôtellerie-restauration, dont le nombre de défaillances est supérieur à celui enregistré en 2019. Mais en parallèle, les créations d’entreprises y bondissent.

Justin Delépine

3/ Retraites : dur dur d’anticiper le montant de sa pension

Plus de la moitié des nouveaux retraités n’avaient pas anticipé correctement le montant de leur pension

Part des liquidants partis à la retraite entre juillet 2019 et juin 2020 selon l'estimation qu'ils ont fait du montant de leur pension (en %)

Source : Enquête Motivations de départ à la retraite 2021, Drees, Cor, DSS, CNAV, Agirc-Arrco, SRE, CDC, CPRPSNCF

Même si les futurs retraités préparent leur fin de carrière relativement tôt (en moyenne quatre ans avant la date butoir), savoir anticiper précisément sa retraite n’est pas simple. En témoigne une nouvelle enquête relayée par la Drees 1.

On y apprend que plus de la moitié des personnes parties à la retraite entre juillet 2019 et juin 2020 avaient mal anticipé le montant de leur pension. La plupart d’entre elles n’avaient pas idée de la somme qui leur serait versée, ou la surestimaient. Cela s’explique principalement par le manque ou par la complexité des informations liées au système de retraite. (Et encore, ça, c’était avant la réforme !)

Face au labyrinthe que peut représenter la fin de carrière, nous ne sommes pas tous égaux. Ainsi, les statistiques montrant que les anciens cadres et les fonctionnaires parviennent le mieux à anticiper le montant de leur pension. A contrario, les femmes, les ouvriers, les personnes modestes et les assurés qui sont affiliés à plusieurs régimes rencontrent le plus de difficultés.

Ce manque d’anticipation n’est pas sans conséquence : les personnes ayant surestimé le montant de leur pension, ou ne l’ayant pas du tout anticipé, déclarent plus souvent voir leur niveau de satisfaction baisser lors de leur passage à la retraite. Une détérioration qui crée des regrets puisqu’une partie des retraités, notamment modestes ou célibataires, déclarent qu’avec du recul, elles auraient préféré partir plus tard afin de toucher une pension plus élevée.

Audrey Fisné-Koch

4/ L’économie mondiale résiste, mais...

L’économie mondiale se stabilise

PIB réel, variation annuelle, en %

Source : FMI

Un « atterrissage en douceur ». Ce sont les mots de Pierre-Olivier Gourinchas, directeur des études du Fonds monétaire international (FMI), pour qualifier la dynamique de la croissance mondiale, qui se remet lentement de la pandémie de Covid-19, de l’invasion russe de l’Ukraine et de la crise du coût de la vie.

Les projections mondiales, à 2,9 % pour l’année 2024, sont très en deçà de la moyenne historique. Mais les perturbations sur les marchés de l’énergie et des produits alimentaires sont particulièrement fortes et s’accompagnent d’un resserrement monétaire musclé.

L’inflation recule par rapport à son pic de 2022, mais devrait rester à un niveau élevé en 2024, à 4,8 % au niveau mondial, contre 5,9 % l’année précédente. Le FMI souligne des disparités importantes d’activité. Le ralentissement est plus marqué dans les pays avancés que dans les pays émergents et en développement.

A rebours de la dynamique majoritaire chez les « avancés », les ­Etats-Unis voient leurs perspectives revues à la hausse, avec une estimation à la baisse du chômage accompagnée d’une résistance de la consommation et de l’investissement.

Au contraire, le rival chinois semble en mauvaise posture, avec une crise de l’immobilier qui menace de se propager et de grignoter les finances publiques locales. Le FMI insiste sur la nécessité de rétablir la confiance des consommateurs et d’abandonner son modèle de croissance fondé sur le crédit au secteur immobilier. Sans quoi, une Chine malade pourrait bien vite faire tousser l’économie mondiale.

Eva Moysan

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Comment Biden a réussi à booster les industries technologiques et 3 autres infographies à ne pas rater

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14.12.2023

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Un boom impressionnant de l’investissement technologique aux Etats-Unis

Investissements privés dans le secteur informatique/électrique/électronique, en milliards de dollars

Source : BEA/Candriam

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En août 2022, le président Joe Biden a fait voter deux lois, le Chips Act pour développer la recherche et la production de semi-conducteurs aux Etats-Unis, ainsi que l’Inflation Reduction Act qui, comme son nom ne l’indique pas, vise à développer des industries vertes de production d’électricité sur le territoire américain.

Cette politique publique allie la distribution massive de subventions à du protectionnisme afin de développer et de protéger des industries dans l’enfance.

Pour quel résultat ? Le soutien du gouvernement à cette politique étant acquis des deux côtés de l’échiquier politique, les investissements dans ces secteurs........

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