Le graphorama, c'est quatre infographies sélectionnées chaque semaine par la rédaction pour regarder l'actualité autrement.

Chaque semaine, Alternatives Economiques sélectionne pour vous quatre graphiques qui éclairent différemment l’actualité.

Au menu de ce nouveau graphorama : le taux de privation à la hausse en France, la City continue d’exporter des produits financiers, l’inflation des produits alimentaires est plus forte pour les marques de distributeurs, la consommation de tabac baisse dans le monde.

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Au menu de ce nouveau graphorama : le taux de privation à la hausse en France, la City continue d’exporter des produits financiers, l’inflation des produits alimentaires est plus forte pour les marques de distributeurs, la consommation de tabac baisse dans le monde.

1/ Le taux de privation n’a jamais été aussi élevé

Des privations records

Taux de privation matérielle et sociale, en France métropolitaine (population vivant en logement ordinaire), en %

Jamais autant de Français n’ont dû se priver. Début 2022, 9 millions de personnes étaient en situation de privation matérielle et sociale, nous apprend l’Insee. Soit 14 % des Français, un record depuis que l’on mesure cette statistique.

Devoir se priver, cela veut dire ne pas pouvoir chauffer son logement à la bonne température, renoncer à s’acheter des vêtements neufs, ne pas accéder à Internet ou éviter de se réunir avec des amis autour d’un verre ou d’un repas au moins une fois par mois.

Cet indicateur liste 13 écueils de ce type, et si vous cochez au moins cinq cases, alors vous êtes considéré « en situation de privation matérielle et sociale ». C’est surtout au niveau du chauffage, que ça coince : début 2022, 10 % des personnes vivaient dans un ménage qui n’a pas les moyens financiers de chauffer correctement son logement, contre 5 à 7 % entre 2014 et 2021.

En cause, la hausse des prix de l’énergie de l’hiver 2021-2022, notamment du fioul domestique, un combustible que les plus pauvres utilisent davantage que les autres. C’est d’ailleurs aussi ce qui explique pourquoi le risque de privation augmente plus fortement à la campagne qu’en ville. Mais malgré cette évolution, les territoires ruraux restent dans une situation plus avantageuse, car ils partaient d’un niveau de privation moins important que dans les zones urbaines.

Laurent Jeanneau

2/ La City toujours au sommet de la finance mondiale

Le Royaume-Uni, champion des services financiers internationaux

Exportations de services financiers, en milliards de dollars, en 2022

Source : TheCityUK

Le Brexit n’a pas remis en cause la domination de la City de Londres sur la finance mondiale. Avec près de 90 milliards de dollars d’exportations de services financiers en 2022, le Royaume-Uni conserve sa première place de tour de contrôle des flux internationaux de capitaux. Que l’on regarde les prêts bancaires internationaux, les marchés des changes ou ceux des produits dérivés (qui servent à la fois à se prémunir contre les risques de variation des prix et à spéculer), les Britanniques dominent largement.

Les Etats-Unis font presque jeu égal en matière d’émission d’obligations internationales et tiennent très largement le marché des assurances internationales. Mais c’est le Royaume-Uni qui reste le champion des services financiers mondiaux.

Pour qui les Britanniques travaillent-ils au niveau international ? En priorité pour les Etats-Unis (34 % des exportations de services financiers du pays), juste devant les pays de l’Union européenne (28 %). Le lien Londres-New York reste l’axe clé de la finance mondiale. Une industrie qui, au sens large (y compris conseil juridique, comptable et de gestion), emploie 2,5 millions de personnes chez nos voisins d’Outre-Manche.

Christian Chavagneux

3/ Alimentation : les pauvres pénalisés par la plus forte hausse des prix des marques de distributeurs

Les prix des produits alimentaires de marques de distributeurs augmentent plus que ceux des produits de marques nationales

Hausses de prix à la production de produits alimentaires de marques de distributeur et marques nationales entre octobre 2021 et octobre 2023, en %

Source : Insee

L’inflation pénalise-t-elle plus les ménages défavorisés ? Officiellement, non : selon l’Insee et d’autres organismes, elle varie peu selon le revenu. Même si l’augmentation des prix de l’alimentation et de l’énergie est plus importante pour les plus pauvres, elle serait compensée par la consommation de services.

François Geerolf, économiste à l’OFCE, remet en cause la méthodologie de ces études, pointant la non prise en compte de la consommation de logement des propriétaires occupants, et un biais résultant du « caractère particulier d’une inflation tirée d’abord par les matières premières », qui affecte plus sensiblement « les biens moins qualitatifs, à plus faible valeur ajoutée ». Parmi lesquels les produits alimentaires de marques de distributeur, dont les prix « augmentent plus rapidement (de 30 à 45 %) que ceux des marques nationales (entre 20 et 25 %) ».

A quoi s’ajoute une moindre capacité de substitution des produits alimentaires (choix de produits moins chers, baisse de gamme) chez les plus pauvres. Conclusion : « Les plus pauvres subissent bien une inflation plus élevée que les plus riches. »

Jérôme Latta

4/ Le tabagisme décroît dans le monde et en particulier en Asie du Sud-Est

Un monde moins enfumé de tabac

Tendance mondiale de la prévalence du tabagisme chez les personnes de 15 ans et plus, par sexe, en pourcentage de la population

Source : OMS

Le tabac est en constant recul dans le monde depuis les premières enquêtes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les années 2000. Cette baisse s’explique par les politiques gouvernementales de prévention et de contrôle. L’OMS rappelle ses principales recommandations en la matière : hausse des taxes et des prix sur le tabac, espaces publics non-fumeurs, mise en garde explicite sur les paquets (par exemple des photos de cancers de la gorge à un stade avancé) et interdiction de la publicité.

Les données de l’OMS montrent que la région où le tabagisme est le plus répandu est l’Asie du Sud-Est, bien que la prévalence ait fortement baissé en 20 ans. En 2000, un peu plus de 50 % de la population était fumeuse, contre 28 % en 2020. La deuxième région comptant la plus grande proportion de fumeurs est l’Europe, où la baisse est moins marquée : de 34 % en 2000 à 26 % en 2020. Le tabagisme a en effet peu reculé chez les femmes européennes (19 % en 2020), alors qu’il a été divisé par plus de trois chez les femmes d’Asie du Sud-Est, dépassant à peine les 10 % en 2020.

Malgré la baisse du tabagisme, l’OMS prévient que les décès liés au tabac pourraient rester élevés. Ainsi, les pays ayant adopté des mesures fortes de lutte contre le tabagisme doivent attendre environ 30 ans entre la baisse de la prévalence et la baisse du nombre de décès liés au tabac.

Eva Moysan

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Jamais autant de Français n’ont dû se priver et 3 autres infographies à ne pas rater

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25.01.2024

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Jamais autant de Français n’ont dû se priver. Début 2022, 9 millions de personnes étaient en situation de privation matérielle et sociale, nous apprend l’Insee. Soit 14 % des Français, un record depuis que l’on mesure cette statistique.

Devoir se priver, cela veut dire ne pas pouvoir chauffer son logement à la bonne température, renoncer à s’acheter des vêtements neufs, ne pas accéder à Internet ou éviter de se réunir avec des amis autour d’un verre ou d’un repas au moins une fois par mois.

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