Chaque semaine, Alternatives Economiques sélectionne pour vous quatre graphiques qui éclairent différemment l’actualité.

Au menu de ce nouveau graphorama : la France vend désormais plus d’armes que la Russie ; l’agriculture de plus en plus indemnisée ; des créations records d’entreprises en trompe-l’œil ; la fonction publique protège mieux des inégalités salariales entre hommes et femmes.

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Au menu de ce nouveau graphorama : la France vend désormais plus d’armes que la Russie ; l’agriculture de plus en plus indemnisée ; des créations records d’entreprises en trompe-l’œil ; la fonction publique protège mieux des inégalités salariales entre hommes et femmes.

1/ Ventes d’armes : la France dépasse la Russie

La France devient le deuxième exportateur mondial d’armements

Part par pays des exportations mondiales d'armements pour la période 2019-2023

Source : Sipri Arms Transfers Database

Les exportations françaises d’armements se portent très bien. L’Hexagone est ainsi passé devant la Russie sur la période 2019-2023 et représente désormais 11 % des exportations mondiales, derrière les Etats-Unis. La plus grande partie de ces ventes est allée vers l’Asie et l’Océanie (42 %), suivies par le Moyen-Orient (34 %). Ses trois principaux clients sont l’Inde, le Qatar et l’Egypte.

Le rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) souligne que « la France essaie depuis plusieurs années d’augmenter ses exportations vers d’autres pays européens, cependant, ses exportations vers l’Europe entre 2019 et 2023 ne représentent que 9,1 % du total de ses ventes ».

L’orientation des ventes d’armements vers des pays peu démocratiques, voire résolument autoritaires, qui s’accompagne souvent d’un déroulement de tapis rouge à l’endroit de leurs leaders (on pense au traitement de faveur et à la Légion d’honneur remise au maréchal égyptien Sissi), s’attire les critiques d’une partie de la société civile.

L’Observatoire des armements dénonce en outre le retard pris dans la mise en place de la délégation parlementaire d’évaluation de la politique d’exportation de matériels de guerre. En dépit de l’adoption de la loi créant cette commission en août 2023, elle n’a toujours pas été instituée.

« Encore une manœuvre pour escamoter le débat ? », se demande l’Observatoire, qui espérait que cette délégation permette de lever un peu l’opacité et favorise un contrôle parlementaire sur les exportations d’armements.

Eva Moysan

2/ Agriculture : des crises qui coûtent de plus en plus cher au contribuable

Les indemnisations agricoles explosent

Dépenses publiques d’indemnisation et de gestion de crise pour l’agriculture

Source : I4CE

L’agriculture française a été touchée ces dernières années par un enchaînement et un empilement de crises. Des crises climatiques (sécheresses, inondations, gel). Des crises sanitaires dans les élevages (grippe aviaire, et dernièrement la maladie hémorragique épizootique). Et des crises globales qui affectent les producteurs (Covid, guerre en Ukraine et leurs conséquences).

Selon une étude que vient de publier l’Institut pour l’économie du climat (I4CE), les dépenses publiques d’indemnisation des agriculteurs et de gestion de ces crises pour la profession n’ont cessé d’augmenter ces dernières années, même hors effets Covid et Ukraine qui les ont fait exploser. Les 2,1 milliards d’euros de dépenses publiques en 2022 ont pesé l’équivalent de 40 % du budget du ministère de l’Agriculture et 20 % des subventions perçues par les agriculteurs au titre de la politique agricole commune. Et encore s’agit-il d’un minimum, puisque ce chiffre n’incorpore pas les dépenses de prévention et de surveillance, en augmentation également (181 millions d’euros en 2013, 453 millions d’euros en 2022), ni les dépenses de personnel et des collectivités territoriales ou de l’Union européenne, non évaluées dans l’étude.

Ces chiffres mettent probablement en lumière la vulnérabilité croissante de l’agriculture face à des chocs dont il est vraisemblable qu’ils s’intensifieront à l’avenir. Jusqu’ici, l’Etat (donc le contribuable) a épongé. Mais jusqu’où peut-il suivre ? A fortiori sans amputer les budgets affectés à la transition écologique qu’il faut au contraire accroître ? Conclusion logique des auteurs : il faut engager le chantier de la résilience de l’agriculture face aux aléas, et principalement l’aléa climatique. Et donc mettre en cohérence les 15 milliards d’aides annuelles aux agriculteurs (10 milliards de la PAC et 5 milliards de l’Etat) avec cet impératif. Un sujet qui fâche.

Antoine de Ravignan

3/ Le boom des créations d’entreprises s’explique principalement par les auto-entrepreneurs

Deux entreprises créées sur trois sont des auto-entreprises

Créations d'entreprises par trimestre

Source : Insee

Jamais, la France n’avait vu autant de créations d’entreprises. En janvier 2024, quelque 94 000 entreprises ont été créées sur le territoire. Un record historique ! Signe d’une excellente vitalité de l’économie hexagonale ? En y regardant de plus près, ce record s’explique principalement par la place prise par les auto-entrepreneurs. Celles qu’on appelle maintenant les micro-entreprises représentent en effet deux tiers des créations d’entreprises. Or, quand on connaît leur durée de vie moyenne, le revenu moyen généré et leur dépendance au salariat, il n’y a pas de quoi se réjouir.

Le niveau de création d’entreprise classique est tout de même en légère hausse sur le long terme, mais pas de quoi établir un record. On y observe également d’importantes disparités sectorielles, avec un rythme de création qui s’accélère dans les services aux ménages, dans l’hébergement et dans la restauration. A l’inverse, le secteur de la construction et de l’immobilier enregistre une nette réduction du rythme de création. Signe d’une crise du logement importante.

Justin Delépine

4/ Les écarts de salaire entre hommes et femmes se réduisent dans la fonction publique

Les inégalités salariales baissent dans les ministères

Écarts de rémunération brute entre les femmes et les hommes depuis 2013, en %

Source : Fichiers de paie DGFiP, calculs DGAFP-SDessi.

La fonction publique, avec ses grilles de salaires préétablies, protège en partie des inégalités femmes-hommes. En 2023, dans les ministères, les femmes ayant un statut de fonctionnaire perçoivent en moyenne une rémunération mensuelle brut de 3 533 euros, inférieure de 435 euros à celle des hommes, révèle la Direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP). Cet écart est donc de 11 %. C’est beaucoup, mais c’est moins qu’il y a dix ans, où il était de 15,6 %. C’est également moins que dans le secteur privé où, en 2022, les femmes percevaient un revenu net moyen de 23,5 % inférieur à celui des hommes.

Une partie de ces différences de salaires, dans la fonction publique comme dans le secteur privé, s’explique par le recours féminin au temps partiel. En équivalent temps plein, l’écart entre les hommes et les femmes fonctionnaires dans les ministères est de 9 % (contre 15 % dans le privé).

Une autre explication de cet écart de salaires est liée au fait que les femmes et les hommes fonctionnaires sont dans des corps différents et, au sein du même corps, à des grades ou à des échelons différents. Ainsi, toutes choses égales par ailleurs, cet écart se réduit à 2 % (contre 4 % dans le privé).

La DGAFP révèle également que le recours au temps partiel se réduit au sein des ministères : 97,2 % de ces fonctionnaires femmes sont à plein temps en 2023 contre 95,7 % en 2013. Elles demeurent toutefois surreprésentées dans les corps ayant une rémunération en dessous de la moyenne de la fonction publique.

Naïri Nahapétian

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La France devient le deuxième exportateur mondial d’armements et 3 autres infographies à ne pas rater

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14.03.2024

Chaque semaine, Alternatives Economiques sélectionne pour vous quatre graphiques qui éclairent différemment l’actualité.

Au menu de ce nouveau graphorama : la France vend désormais plus d’armes que la Russie ; l’agriculture de plus en plus indemnisée ; des créations records d’entreprises en trompe-l’œil ; la fonction publique protège mieux des inégalités salariales entre hommes et femmes.

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1/ Ventes d’armes : la France dépasse la Russie

La France devient le deuxième exportateur mondial d’armements

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Les exportations françaises d’armements se portent très bien. L’Hexagone est ainsi passé devant la Russie sur la période 2019-2023 et représente désormais 11 % des exportations mondiales, derrière les Etats-Unis. La plus grande partie de ces ventes est allée vers l’Asie et l’Océanie (42 %), suivies par le Moyen-Orient (34 %). Ses trois principaux clients sont l’Inde, le Qatar et l’Egypte.

Le rapport de l’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) souligne que « la France essaie depuis plusieurs années d’augmenter ses exportations vers d’autres pays européens, cependant, ses exportations vers l’Europe entre 2019 et 2023 ne représentent que 9,1 % du total de ses ventes ».

L’orientation des ventes d’armements vers des pays peu démocratiques, voire résolument autoritaires, qui s’accompagne souvent d’un déroulement de tapis rouge à l’endroit de leurs leaders (on pense au traitement de faveur et à la Légion........

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