Chaque semaine, Alternatives Economiques sélectionne pour vous quatre graphiques qui éclairent différemment l’actualité.

Au menu de ce nouveau graphorama : la baisse des émissions de gaz à effet de serre en France s’accentue ; la baisse de la natalité pourrait s’accélérer dans le monde ; la chute des effectifs de l’inspection du travail ; et un encours record pour l’épargne salariale.

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Au menu de ce nouveau graphorama : la baisse des émissions de gaz à effet de serre en France s’accentue ; la baisse de la natalité pourrait s’accélérer dans le monde ; la chute des effectifs de l’inspection du travail ; et un encours record pour l’épargne salariale.

1/ Emissions de gaz à effet de serre : un recul en 2023 meilleur qu’en 2022

Une baisse de – 4,8 % en 2023

Emissions annuelles de gaz à effet de serre (en Mt CO2e), hors puits de carbone

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Source : Citepa

Les émissions nationales de gaz à effet de serre ont reculé de 4,8 % en 2023, après une baisse de – 2,7 % en 2022, selon les chiffres provisoires publiés le 21 mars par le Citepa, organe scientifique indépendant qui établit les émissions annuelles des gaz à effet de serre et des polluants atmosphériques. Exprimées en équivalent CO2, elles seraient tombées l’an dernier à 384,5 millions de tonnes, soit un peu en dessous du point bas historique lié à la crise du Covid.

Sur la base de ces chiffres, la France fait mieux que respecter son plafond d’émissions, ou « budget carbone », fixé pour la période quinquennale 2019-2023 : 404 Mt CO2e/an en moyenne pour un objectif de 422.

Cette bonne nouvelle tient toutefois au fait que le gouvernement a revu ce plafond à la baisse début 2020 (de 422 à 398 Mt CO2e/an), ce qui rend ipso facto plus difficile l’objectif fixé par la stratégie nationale bas carbone (SNBC) pour la période quinquennale suivante, 2024-2028 (359 Mt CO2e/an). Surtout si ne survient pas de récession économique majeure comme celle provoquée par l’épisode du Covid.

Il faut par ailleurs noter que les objectifs pour la période 2024 ont été fixés avant que l’UE ne relève son objectif climatique de – 40 % à – 55 % d’émissions de gaz à effet de serre en 2030 (par rapport à 1990) et que la révision attendue de la SNBC devra en tenir compte.

Il est également difficile, dans le bon résultat de 2023, de faire la part entre ce qui relève de l’action volontaire de l’Etat et des particuliers, des tendances économiques de fond (le développement de la voiture électrique et des énergies renouvelables) et de la clémence des températures hivernales.

L’analyse sectorielle révèle d’autres points sombres. La baisse prononcée des émissions dans le secteur énergétique le doit surtout à un certain retour à la normale dans la production du parc nucléaire. De même dans le secteur industriel, la forte baisse observée traduit un repli de l’activité, non le résultat d’investissements décarbonés.

Tenir l’objectif pour les années 2024-2028 ne sera clairement pas une partie facile. Sauf bien sûr à en changer.

Antoine de Ravignan

2/ Fécondité : un déclin mondial plus rapide que prévu ?

En 2050, le taux de fertilité pourrait atteindre 1,8 enfant par femme

Nombre d'enfants par femme selon les grandes régions du monde

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Source : Global Burden Disease Study, The Lancet

Le scénario de la transition démographique mondiale pourrait s’accélérer, selon une étude publiée dans The Lancet, journal médical de référence, le 20 mars dernier. Les dernières projections de l’ONU prévoyaient un nombre d’enfants par femme en âge de procréer atteignant 2,1 en 2050, soit le seuil approximatif de renouvellement des générations. Il pourrait en fait n’atteindre qu’1,8 à cette date, et 1,6 en 2100, selon les calculs du collectif de chercheurs Global Burden of Disease (GBD).

Toutes les régions du monde convergeraient vers ces valeurs, qui prolongent les tendances actuelles, hormis l’Afrique subsaharienne, à 2,72 enfants par femme en 2050 et 1,82 en 2100. Dans ce monde « démographiquement divisé », les chercheurs anticipent une compétition féroce, au sein des sociétés vieillissantes, pour attirer les migrants et soutenir la croissance.

Les pays qui garderont une natalité soutenue devraient, eux, trouver les ressources pour accompagner et prendre soin de cette jeunesse, alors qu’ils se trouvent pour la plupart dans les zones les plus pauvres et les plus exposées au changement climatique du monde. Un scénario qui, pour l’heure, reste une simple hypothèse…

Xavier Molénat

3/ L’inspection du travail en crise

Le nombre d’inspecteurs du travail en chute libre

Evolution des effectifs à l'inspection du travail (contrôle et renseignement inclus) entre 2012 et 2021

Source : Cour des comptes, mars 2024

C’est une saignée : le nombre d’inspecteurs du travail est en chute libre, pointe la Cour des comptes dans un récent rapport. Entre 2015 et 2021, ce service rattaché au ministère du Travail a perdu 16 % de ses effectifs (contrôle et renseignement inclus), soit 740 équivalents temps plein.

Ces chiffres sont révélateurs à la fois de la réduction de la masse salariale des fonctionnaires et du manque d’attractivité du métier. « Avant, il n’y avait pas assez de postes ouverts, maintenant, il n’y a pas assez de candidats », dénonce ainsi Force ouvrière. Malgré les actions menées en 2021 par le ministère du Travail pour y remédier, « il n’y avait que 400 candidats au concours d’inspecteur du travail en 2022 alors que le ministère avait ouvert près de 200 postes », notent les sages de la rue Cambon. Résultat ? Un taux de vacance qui s’élevait en moyenne à 18 % en mars 2022 et une surcharge de travail pour celles et ceux qui exercent.

Inutile de rappeler que la situation a de lourdes conséquences pour tous, car l’action des inspecteurs du travail, chargés de veiller au respect des lois dans les entreprises, représente une protection pour les salariés.

C’est pour cette raison, d’ailleurs, que les organisations syndicales demandent depuis plusieurs mois des mesures, comme un grand plan de recrutement. Pour autant, il n’y a guère de raison d’être optimiste, note la CGT, amère, dans les colonnes de Santé & travail : « Les gouvernements récents ont modifié le droit du travail dans un sens défavorable aux salariés et détruisent aussi les corps de protection des salariés comme l’inspection ou la médecine du travail. Ce que nous vivons, c’est une asphyxie des services de contrôle pour laisser les entreprises tranquilles. »

Audrey Fisné Koch

4/ L’épargne salariale à un niveau historique

Les plans d’épargne salariale battent des records

Evolution des encours d'épargne salariale et retraite, en milliards d'euros

Source : Association française de la gestion financière, mars 2024

Plus que jamais, l’épargne salariale a le vent en poupe, indique l’enquête publiée fin mars par l’Association française de la gestion financière (AFG). On y apprend que l’épargne salariale et l’épargne retraite collective d’entreprise ont atteint un niveau record, avec un encours historique de 188 milliards d’euros fin 2023. Soit une hausse de 15,7 % sur un an (+ 25,5 Mds€).

Comment l’expliquer ? Pour l’AFG, ces dispositifs constituent des arguments pour recruter : « L’épargne salariale confirme son rôle de levier dans l’attraction de nouveaux talents et la fidélisation des salariés. » Le développement de ces dispositifs aurait par ailleurs été facilité par les mesures mises en place ces dernières années au nom de la « simplification normative », telles que la loi « Macron » de 2015, la loi « Pacte » de 2019, ou encore la loi « Asap » de 2020, juge l’association.

Mais si de plus en plus d’entreprises sont aujourd’hui équipées d’outils d’épargne salariale, d’épargne retraite et autres primes, c’est aussi que ces dispositifs se substituent aux hausses de salaires. Même le gouvernement le reconnaissait dans son projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2023. Les employeurs ont en effet tout à gagner à privilégier ces dispositifs plutôt que de vraies augmentations : d’une part, ils bénéficient d’exonérations de cotisations sociales avec ces outils. D’autre part, ils ont la possibilité de récompenser les employés lorsque le temps est au beau fixe, tout en évitant de mettre les firmes dans le rouge les mauvaises années.

A. F-K.

QOSHE - Les émissions de gaz à effet de serre baissent fortement en France et 3 autres infographies à ne pas rater - La Rédaction
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Les émissions de gaz à effet de serre baissent fortement en France et 3 autres infographies à ne pas rater

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28.03.2024

Chaque semaine, Alternatives Economiques sélectionne pour vous quatre graphiques qui éclairent différemment l’actualité.

Au menu de ce nouveau graphorama : la baisse des émissions de gaz à effet de serre en France s’accentue ; la baisse de la natalité pourrait s’accélérer dans le monde ; la chute des effectifs de l’inspection du travail ; et un encours record pour l’épargne salariale.

Chaque semaine, Alternatives Economiques sélectionne pour vous quatre graphiques qui éclairent différemment l’actualité.

Au menu de ce nouveau graphorama : la baisse des émissions de gaz à effet de serre en France s’accentue ; la baisse de la natalité pourrait s’accélérer dans le monde ; la chute des effectifs de l’inspection du travail ; et un encours record pour l’épargne salariale.

1/ Emissions de gaz à effet de serre : un recul en 2023 meilleur qu’en 2022

Une baisse de – 4,8 % en 2023

Emissions annuelles de gaz à effet de serre (en Mt CO2e), hors puits de carbone

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Source : Citepa

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Les émissions nationales de gaz à effet de serre ont reculé de 4,8 % en 2023, après une baisse de – 2,7 % en 2022, selon les chiffres provisoires publiés le 21 mars par le Citepa, organe scientifique indépendant qui établit les émissions annuelles des gaz à effet de serre et des polluants atmosphériques. Exprimées en équivalent CO2, elles seraient tombées l’an dernier à 384,5 millions de tonnes, soit un peu en dessous du point bas historique lié à la crise du Covid.

Sur la base de ces chiffres, la France fait mieux que respecter son plafond d’émissions, ou « budget carbone », fixé pour la période quinquennale 2019-2023 : 404 Mt CO2e/an en moyenne pour un objectif de 422.

Cette bonne nouvelle tient toutefois au fait que le gouvernement a revu ce plafond à la baisse début 2020 (de 422 à 398 Mt CO2e/an), ce qui rend ipso facto plus difficile l’objectif fixé par la stratégie nationale bas carbone (SNBC) pour la période quinquennale suivante, 2024-2028 (359 Mt CO2e/an). Surtout si ne survient pas de récession économique majeure comme celle provoquée par l’épisode du Covid.

Il faut par ailleurs noter que les objectifs pour la........

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