En 1982, les Israéliens étaient entrés dans la capitale du Liban pour y déloger les hommes de Yasser Arafat. Ils répondaient à l’appel des chrétiens libanais. Tsahal bombardait la partie de la ville tenue par les Palestiniens et faisait de nombreuses victimes, y compris civiles. La quasi-totalité des journalistes occidentaux se trouvait du côté palestinien de la ville. Leurs caméras filmaient les morts parmi lesquels il y avait des enfants. L’opinion publique internationale en fut révulsée. Et c’est à ce moment que Pierre Mendès France eut la phrase qui sert de titre à cet article.
Toutes les guerres sont cruelles et font rarement la différence entre les militaires et les civils. On se souvient de Hiroshima et de Nagasaki, du bombardement meurtrier allié sur Dresde en 1945 (30 000 morts).
A Gaza, il n’y a pas de journalistes indépendants. Seuls sont sur place les pigistes palestiniens des agences de presse occidentales. En réalité, ce sont des auxiliaires du Hamas.
Ils envoient des images qu’ils ont soigneusement sélectionnées : des enfants morts (il y en a), d’autres enfouis sous les décombres. Le monde s’en émeut comme en témoignent les nombreuses manifestations anti-israéliennes et les accusations imbéciles de génocide.
Nous vivons dans une civilisation de l’instantané. Les images donnent à voir et empêchent de réfléchir. Israël gagnera sans doute la guerre contre le Hamas, mais est en train de perdre celle de l’image. Pierre Mendès France avait raison !