Après David Lisnard, le maire de Cannes, président de l'Association des maires de France, c'est le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui est sorti du silence en début de semaine à l'invitation de Sophie de Menthon, la présidente du mouvement patronal Ethic. Il a très clairement confirmé son ambition de s'engager dans la campagne présidentielle. Il ne s'agit pas de se mêler aux querelles politiciennes qui agitent la classe politique, mais de se préparer avec un programme d'actions susceptibles de sortir la France d'une asphyxie. Il y a un temps pour tout. Comme David Lisnard, Laurent Wauquiez ne se présente pas pour participer à des jeux de pouvoir, mais pour peser sur l'avenir de ce pays qu'il juge déjà compromis. Et comme le maire de Cannes, il considère que la force des chefs d'entreprise est essentielle pour réformer le pays, car ce sont eux qui ont la mission de créer de la richesse, condition nécessaire pour améliorer le quotidien du plus grand nombre. "Il n'y a pas de solutions sans reconstitution de l'économie et des entreprises", explique-t-il d'emblée.

Laurent Wauquiez va donc se lancer dans la bataille fort de son expérience politique au sein de nombreux gouvernements, mais surtout fort de ses résultats à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Avec un programme très simple : une ambition, un diagnostic et trois priorités avec des chantiers de réformes à lancer dans les 100 premiers jours du mandat. « Après, c'est déjà trop tard. »

L'ambition n'est pas théorique, il s'agit de restaurer la puissance économique perdue pour que la France puisse défendre sa souveraineté et son influence en Europe d'abord, et avec l'Union européenne dans le monde. L'avenir se jouera avec l'Europe telle que nous la connaissons, mais à condition que chaque partenaire puisse défendre ses intérêts et ne se laisse pas manger par une administration pléthorique.

Le diagnostic correspond à l'observation que la majorité de l'opinion fait. Le pays coûte très cher à faire fonctionner, mais son administration ne marche pas. Le pays ne fonctionne pas parce qu'il dépend trop de ses créanciers, les services publics ne fonctionnent pas alors qu'ils coûtent très chers. Pour Laurent Wauquiez, il sera urgent d'ouvrir trois dossiers prioritaires :

-d'abord, réduire de façon drastique la dépense publique, puisque nous battons désormais tous les records du monde de déficits publics, sociaux, commerciaux, etc., sans que la situation générale en soit améliorée, au contraire.

-Ensuite, réhabiliter le travail, la valeur travail qui constitue l'énergie nécessaire à l'ascenseur social, le travail et la compétitivité du travail, sa rémunération.

-Enfin, éliminer cette "folie des normes" qui paralyse toute innovation et hypothèque les chances de croissance. Ces normes sont liées à la régulation excessive, à la sécurité et aux exigences écologiques surtout. Pour Laurent Wauquiez, "nous étions un pays d'ingénieurs, nous sommes désormais un pays de juristes". Les maires et les professionnels de l'immobilier qui n'arrivent pas à sortir des permis de construire des logements en savent quelque chose. L'administration est bloquée parce que les fonctionnaires sont tétanisés par les risques de recours. Laurent Wauquiez propose de nettoyer et de simplifier ce fonctionnement, mais l'objectif reste la baisse des dépenses publiques et sociales afin de pouvoir alléger les charges qui pèsent sur les salaires et sur les entreprises, condition préalable à la croissance.

Un tel programme ne peut être que bien reçu par les acteurs de l'économie. Il évite le piège des discours démagogiques ou populistes (à propos de l'Europe, par exemple, il assume clairement la nécessité d'une Europe forte), il ne caricature pas les critiques contre la gouvernance Macron mais se situe clairement dans l'opposition de droite avec les LR, les Républicains , lesquels ne sont pas dans une position très confortable sur le marché politique.

Du coup, là où Laurent Wauquiez est très attendu, exactement comme l'est d’ailleurs David Lisnard, c'est au niveau des moyens politiques dont il pourrait disposer à l'Assemblée parce que tout président a besoin d'une majorité au Sénat et à l'Assemblée nationale. Emmanuel Macron en sait quelque chose ; il a éliminé les corps intermédiaires et il s'aperçoit maintenant qu'il en aurait bien besoin. À la réponse à une question précise sur son agenda personnel, Laurent Wauquiez estime qu'il a besoin d'un an et demi pour mettre en place les programmes et les moyens pour s'engager dans la présidentielle.

QOSHE - Présidentielle : Laurent Wauquiez se prépare à être candidat à l'Élysée - Jean-Marc Sylvestre
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Présidentielle : Laurent Wauquiez se prépare à être candidat à l'Élysée

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24.01.2024

Après David Lisnard, le maire de Cannes, président de l'Association des maires de France, c'est le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui est sorti du silence en début de semaine à l'invitation de Sophie de Menthon, la présidente du mouvement patronal Ethic. Il a très clairement confirmé son ambition de s'engager dans la campagne présidentielle. Il ne s'agit pas de se mêler aux querelles politiciennes qui agitent la classe politique, mais de se préparer avec un programme d'actions susceptibles de sortir la France d'une asphyxie. Il y a un temps pour tout. Comme David Lisnard, Laurent Wauquiez ne se présente pas pour participer à des jeux de pouvoir, mais pour peser sur l'avenir de ce pays qu'il juge déjà compromis. Et comme le maire de Cannes, il considère que la force des chefs d'entreprise est essentielle pour réformer le pays, car ce sont eux qui ont la mission de créer de la richesse, condition nécessaire pour améliorer le quotidien du plus grand nombre. "Il n'y a pas de solutions sans reconstitution de l'économie et des entreprises", explique-t-il d'emblée.

Laurent Wauquiez va donc se lancer dans la bataille fort de son........

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