Il y a presque trente-cinq ans, Badinter, Fontenay, Kintzler, Debray et Finkielkraut nous avertissaient. Les petits Munich du quotidien préfigureraient la mort de l’école de la République. Nous y sommes.

Des petits voyous, garçons et filles, issus de ce lumpenproletariat qui depuis toujours fait les meilleurs auxiliaires du fascisme, par Tiktok, excités par leurs imams, par l’islam consulaire qui sous couvert de modération prend ses ordres à Ankara ou à Alger, par la haine radicale que les islamistes vouent à la liberté, ont battu une jeune fille parce qu’elle ne respectait pas les codes comportementaux et vestimentaires de la « communauté ». Ils l’ont laissée pour morte. D’autres, plus « soft », provoquent, mentent, hurlent à la victimisation et font capituler des proviseurs accablés sous le poids de la haine islamiste.

Ce sont les grands frères de ces mêmes nervis qui ont tué des enfants juifs à Toulouse, des dessinateurs de presse à Charlie, des gens heureux au Bataclan, sur les terrasses, à Nice et ailleurs. Ce sont d’autres grands frères et grandes sœurs, qui profitant de la coupable lâcheté de nos dirigeants, infestent les universités de voiles, de qamis, de salles de prières clandestines… ou même plus. Les mêmes encore qui coupent des professeurs en deux parce qu’ils parlent de liberté ou qui les assassinent simplement parce qu’ils sont porteurs de raison et donc d’émancipation.

Les franquistes de Millan-Astrey scandaient « viva la muerte » face à Miguel de Unamuno à l’université de Salamanque, en octobre 1936 marquant le triomphe du fanatisme. Les islamofascistes ne le scandent pas, ils le mettent en pratique. Mort de la liberté de l’esprit, mort de la liberté des corps, mort des juifs et des enseignants, mort de tous ceux qui ne plient pas devant l’exigence d’une société charia-compatible avant de devenir une société régie par la charia.

Et en face ? En face, le théâtre d’ombre habituel. Une gauche radicale qui verse cyniquement de l’huile sur le feu, antisémite, antilaïque, antirépublicaine, anti-tout, sauf son désir irrépressible d’accéder au pouvoir, quitte à s’offrir à l’islam radical. Une droite qui court après la grande gagnante, Mme Le Pen, qui n’a pas à bouger le petit doigt, tant ses alliés objectifs, les islamistes, lui apportent la victoire électorale sur un plateau, une gauche démocratique faisandée par le wokisme, un gouvernement et un président, qui malgré toutes les prises de position guerrières et matamoresques, ne font pas grand-chose.

Pourquoi ? Parce que reconstruire l’école de la République, sans laquelle notre pays va s’effondrer, cela demande de renoncer à la vision néolibérale de l’éducation. Parce que cela demande de payer correctement les enseignants pour leur redonner dignité et envie d’enseigner. Parce que cela demande de mettre fin à la catastrophe de la formation universitaire des enseignants du primaire et du secondaire pour recréer une formation professionnelle assise sur les principes républicains. Parce que cela demande de sanctionner très lourdement ces enseignants qui refusent d’accomplir leur devoir de fonctionnaires de la République laïque. Parce que cela demande que soit mis fin à l’exhibition délirante des signes religieux dans l’enseignement supérieur. Parce que cela demande que l’islamisme soit mis hors-la-loi et que ses partisans soient mis en prison. Parce que cela demande de ne plus trembler devant la menace de l’embrasement islamiste des banlieues…

Parce que cela demande du courage. Parce que lorsqu’un ennemi déterminé veut votre mort ou votre soumission, vous n’avez que deux solutions, vous soumettre ou combattre.

PARCE QUE CELA DEMANDE QUE L’ON SOIT REPUBLICAIN.

Du « pas de vague au tsunami », disions-nous… Cette métaphore aquatique et dérangeante sera bientôt obsolète : à Kaboul, y a pas la mer…

Jean-Pierre Sakoun

Unité Laïque

QOSHE - Islam et école de la République : du « pas de vague » au tsunami… - Jean-Pierre Sakoun
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Islam et école de la République : du « pas de vague » au tsunami…

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06.04.2024

Il y a presque trente-cinq ans, Badinter, Fontenay, Kintzler, Debray et Finkielkraut nous avertissaient. Les petits Munich du quotidien préfigureraient la mort de l’école de la République. Nous y sommes.

Des petits voyous, garçons et filles, issus de ce lumpenproletariat qui depuis toujours fait les meilleurs auxiliaires du fascisme, par Tiktok, excités par leurs imams, par l’islam consulaire qui sous couvert de modération prend ses ordres à Ankara ou à Alger, par la haine radicale que les islamistes vouent à la liberté, ont battu une jeune fille parce qu’elle ne respectait pas les codes comportementaux et vestimentaires de la « communauté ». Ils l’ont laissée pour morte. D’autres, plus « soft », provoquent, mentent, hurlent à la victimisation et font capituler des proviseurs accablés sous le poids de la haine islamiste.

Ce sont les grands frères de ces mêmes nervis qui ont tué des enfants juifs à Toulouse, des dessinateurs de presse à Charlie, des gens heureux........

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