Selon une étude Ipsos réalisée pour le Centre national du livre, un jeune de 16 à 19 ans sur trois ne lit jamais pour ses loisirs. Un sur trois !
Et le temps de lecture en moins, c’est toujours plus de temps d’écrans en plus. Les jeunes passent quotidiennement 10 fois plus de temps sur les écrans qu’à lire des livres. Au regard de ces résultats, Régine Hatchondo, la présidente du CNL – établissement public ayant pour mission de soutenir tous les acteurs de la chaîne du livre – appelle à « une prise de conscience massive pour mettre en exergue les bienfaits de la lecture chez les enfants, notamment en matière de concentration, d’imagination, d’empathie, de développement du langage et du cerveau… »

Son constat semble largement partagé par les Français. Selon un sondage réalisé par Opinionway en janvier, 93 % conviennent que passer trop de temps devant les écrans est nocif pour les enfants. Un constat qui transcende les clivages générationnels, sociaux ou de genre. En conséquence, 88 % des Français aimeraient que l’État consacre davantage de moyens à la promotion de la lecture.

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Emmanuel Macron a profité du Salon du livre de Paris pour inviter les jeunes à systématiser la lecture, en la pratiquant au moins 15 à 30 minutes par jour. C’est un début…

Mais au fond, sur ce sujet, le gouvernement marche sur des œufs. Il sait que les Français, et notamment les plus jeunes, seront prompts à invoquer censure et privation de libertés si les propositions encadrant l’usage des écrans sont jugées trop strictes.

Mais il sait aussi que sans mesures structurantes, nous allons collectivement continuer à glisser sur la pente dangereuse, socialement et démocratiquement, sur laquelle nous sommes engagés. Il faut donc agir.

Mais la puissance publique est-elle la mieux placée pour le faire, alors que 87 % des Français considèrent qu’éduquer les enfants sur les dangers des écrans revient aux parents, plutôt qu’à l’école ? 82 % des Français souhaiteraient d’ailleurs que les parents interdisent aux moins de 13 ans l’utilisation d’écrans dans leur chambre. Les parents le veulent-ils, et surtout le peuvent-ils ? C’est là tout le sujet. Avant d’avancer, la ministre Catherine Vautrin attend les conclusions du groupe d’experts chargé d’évaluer l’impact des écrans sur les jeunes dans les semaines qui viennent.

Chloé Morin

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La chronique politique de Chloé Morin : Etat, parents... Qui doit agir pour réguler le temps...

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14.04.2024

Selon une étude Ipsos réalisée pour le Centre national du livre, un jeune de 16 à 19 ans sur trois ne lit jamais pour ses loisirs. Un sur trois !
Et le temps de lecture en moins, c’est toujours plus de temps d’écrans en plus. Les jeunes passent quotidiennement 10 fois plus de temps sur les écrans qu’à lire des livres. Au regard de ces résultats, Régine Hatchondo, la présidente du CNL – établissement public ayant pour mission de soutenir tous les acteurs de la chaîne du livre – appelle à « une prise de conscience massive pour mettre en exergue les bienfaits de la lecture chez les enfants, notamment en matière de........

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