« Je suis indigné par le fait que ceux qui représentent les descendants d’un peuple qui a été persécuté […] puissent non seulement coloniser tout un peuple, le chasser en partie de sa terre et se livrer à un carnage massif. » On ne saurait taxer Edgar Morin, né Nahoum, d’antisémitisme. Samedi, du haut du siècle qu’il a dépassé, le sociologue a pesé les mots de sa révolte. De ceux que l’on pense souvent dans son quant-à-soi, pour ne pas heurter, justement, ceux pour qui l’extermination de masse a été une réalité. Mais les souffrances du passé comme celles du 7 octobre, ne peuvent expliquer la tragédie qui se joue aujourd’hui dans les territoires palestiniens. Si ce n’est par cette politique politicienne qui veut que la quête du pouvoir se fiche bien du prix du sang. Jusqu’où ira Netanyahu dont l’obscène obstination à anéantir une nation ébranle les certitudes mondiales ? N’est-il pas devenu, lui, le principal obstacle à une sortie de crise ? Tuer des civils n’est pas une stratégie. Sauf à considérer que le dessein est plus vaste que la répression du Hamas. Et qu’il s’agit de chasser les Palestiniens de ce qui leur reste de terre. Un départ sans retour comme par le passé, autre souffrance de l’Histoire.

l’éditorial

Sophie Leclanché

QOSHE - Le prix du sang - Sleclanche
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Le prix du sang

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15.02.2024

« Je suis indigné par le fait que ceux qui représentent les descendants d’un peuple qui a été persécuté […] puissent non seulement coloniser tout un peuple, le chasser en partie de sa terre et se livrer à un carnage massif. » On ne saurait taxer Edgar Morin, né Nahoum, d’antisémitisme. Samedi, du haut du siècle........

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