En quinze jours à peine et à 9 500 kilomètres de distance, la France vient de subir coup sur coup les effets dévastateurs du réchauffement climatique. Les inondations historiques du Pas-de-Calais et les rafales dantesques du cyclone Belal à La Réunion sont bel et bien deux symptômes d’un même phénomène. De rapports en études prospectives, l’alerte des scientifiques sur les conséquences de l’élévation globale de la température planétaire est de longue date admise.

Le bouleversement atmosphérique induit par le réchauffement des mers renforce considérablement la puissance des cyclones tropicaux. Belal en est l’indiscutable matérialisation. Le Giec est formel. Ses simulations climatiques pour le XXIe siècle confirment une augmentation projetée de 5 % à 14 % de l’intensité moyenne des cyclones.

La vigilance violette n’a désormais plus cours à La Réunion. Passé le traumatisme d’un choc météorologique d’une violence extrême, les habitants affrontent leur jour d’après. Si le bilan des dégâts matériels et des éventuelles pertes humaines est à cette heure impossible à dresser, l’île, incontestablement, gardera pour longtemps les stigmates de Belal.

Dans cette région, la troisième plus pauvre de France après Mayotte et la Guyane, 36 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. 2,5 fois plus que dans l’Hexagone, selon l’Insee. Pris au piège d’un marché immobilier vampirisé par l’explosion des locations touristiques, 12 % des Réunionnais vivent dans des conditions indignes. Que restera-t-il de ces habitations ?

Certes, Paris, par la voix de Gérald Darmanin, vient d’ordonner l’envoi sur place de renforts. Certes, l’exécutif répète à l’envi que l’État se tient « aux côtés » des sinistrés de La Réunion. Et après ? Par-delà la réponse à l’urgence, l’ampleur de la crise climatique exige des mesures d’adaptation sur le long terme.

Elles passent, partout, par le renforcement des infrastructures, le développement des services publics, la rénovation de l’habitat et la préservation de l’environnement. Elles nécessitent, surtout, une action politique déterminée en faveur des premières victimes du réchauffement climatique : les populations les plus vulnérables.

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QOSHE - Le jour d’après - Marion D’Allard
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Le jour d’après

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16.01.2024

En quinze jours à peine et à 9 500 kilomètres de distance, la France vient de subir coup sur coup les effets dévastateurs du réchauffement climatique. Les inondations historiques du Pas-de-Calais et les rafales dantesques du cyclone Belal à La Réunion sont bel et bien deux symptômes d’un même phénomène. De rapports en études prospectives, l’alerte des scientifiques sur les conséquences de l’élévation globale de la température planétaire est de longue date admise.

Le bouleversement atmosphérique induit par le réchauffement des mers renforce considérablement la puissance des........

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