Jean-Paul Sartre, dans le Sursis, avait validé les mots attribués au président du Conseil français, Édouard Daladier, revenant de la conférence de Munich en 1938. Il venait, avec le premier ministre anglais Neville Chamberlain, de céder les Sudètes, une part de la Tchécoslovaquie, à Hitler.

Arrivant en avion au Bourget, surpris par l’accueil enthousiaste de la foule qui croyait la paix assurée, il aurait murmuré : « Ah, les cons… » Nicolas Charbonneau, le directeur des rédactions du Parisien, est d’une autre trempe. Dans son éditorial de mardi, jour du débat sur l’Ukraine à l’Assemblée nationale, mentalement équipé de son battle-dress il stigmatise « l’esprit de Munich sidérant » de certains parlementaires dont l’analyse de la situation est « une forme de trahison ou de faiblesse » et qui portent « la capitulation et le défaitisme en bandoulière comme viatiques à déposer au pied du Kremlin ».

Car, pour lui, le Parlement devait dire si oui ou non « la France tient son rang, se dérobe ou fait face » car « la guerre a déjà commencé ». Là, il a franchi le mur du con.

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QOSHE - Le mur du con - Maurice Ulrich
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Le mur du con

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12.03.2024

Jean-Paul Sartre, dans le Sursis, avait validé les mots attribués au président du Conseil français, Édouard Daladier, revenant de la conférence de Munich en 1938. Il venait, avec le premier ministre anglais Neville Chamberlain, de céder les Sudètes, une part de la Tchécoslovaquie, à Hitler.

Arrivant en avion........

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