Célébrée chaque année le 7 avril, la Journée mondiale de la santé marque la fondation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et met en lumière des initiatives et des défis sur des sujets de santé.

Nous voyons dans cette journée de sensibilisation une formidable occasion de célébrer le modèle coopératif en santé au Québec et de réaffirmer son rôle essentiel dans notre système de soins.

Selon le Conseil de l’OMS sur l’économie de la santé pour tous, la santé est reconnue comme un droit de la personne dans de nombreux pays, mais aucun n’a encore adopté de lois garantissant un accès effectif aux services de santé pour tous.

Au Québec, plus de 2,3 millions de personnes vivent sans médecin de famille, ce qui compromet de manière significative leur droit d’accéder à des soins de santé.

Face à cette réalité, les coopératives de santé s’activent depuis plus de 25 ans pour répondre à une demande exponentielle en matière d’accès à la première ligne, particulièrement dans les communautés rurales et périurbaines.

De part et d’autre de la province, des organisations naissent d’initiatives citoyennes qui décident de répondre collectivement à une problématique commune. Ces associations d’individus prennent en charge les besoins essentiels de leur communauté et s’engagent à dispenser des services de santé de proximité. Elles représentent souvent la seule alternative aux déserts médicaux dans les régions où elles opèrent.

Au Québec, on recense 40 coopératives de santé exploitées à des fins non lucratives qui réunissent chacune en moyenne 2500 membres. Ces structures offrent des services de santé de première ligne de nature préventive et curative. Au total, 350 médecins, infirmiers et infirmières et des dizaines de professionnels de la santé suivent la santé mentale et physique de près de 300 000 patients.

La Fédération québécoise des coopératives de santé a pour rôle de soutenir ces initiatives et d’accompagner les communautés dans l’établissement de nouvelles structures. Les coopérateurs placent au cœur de leurs interventions la justice sociale et le bien-être des individus, et s’opposent à un système de santé mercantile. Ils prônent l’accessibilité et le droit à la santé pour tous.

Initialement perçues comme des mesures temporaires, elles ont prouvé qu’elles étaient en définitive des solutions durables, puissantes et actives dans la résolution des défis sociétaux relatifs à la santé. Les exemples de réussite se multiplient et ne manquent pas d’inspirer d’autres collectifs.

Largement éprouvé, le modèle coopératif innove de manière constante et fait évoluer sa pratique pour intégrer à notre système de santé des valeurs démocratiques et solidaires.

Finalement, le modèle coopératif est prêt à relever le défi de la thématique de cette Journée mondiale de la santé, « Ma santé, mon droit », en proposant à nos sociétés une véritable révolution dans la gestion de ce domaine. Révolution rendue possible grâce à un système qui parvient à concilier la valorisation de l’individu et de ses besoins, la gouvernance démocratique, le dynamisme citoyen et la performance économique.

QOSHE - Le modèle coopératif, pilier majeur du droit à la santé au Québec  - Chantal Dubuc
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Le modèle coopératif, pilier majeur du droit à la santé au Québec 

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08.04.2024

Célébrée chaque année le 7 avril, la Journée mondiale de la santé marque la fondation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et met en lumière des initiatives et des défis sur des sujets de santé.

Nous voyons dans cette journée de sensibilisation une formidable occasion de célébrer le modèle coopératif en santé au Québec et de réaffirmer son rôle essentiel dans notre système de soins.

Selon le Conseil de l’OMS sur l’économie de la santé pour tous, la santé est reconnue comme un droit de la personne dans de nombreux pays, mais aucun n’a encore adopté de lois garantissant un accès effectif aux services de santé pour tous.

Au Québec, plus de 2,3 millions de personnes vivent sans médecin de famille, ce qui compromet de manière significative leur droit d’accéder à........

© La Presse


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