Mais d’où vient cette idée qu’on peut frapper, agresser une femme, parfois jusqu’à prendre sa vie, et qu’on en a tout à fait le droit ? D’où vient ce sentiment qu’on peut contraindre ses pas, son corps et sa parole, comme si sa seule existence était menaçante ? Comme si elle ne s’appartenait pas vraiment. D’où vient cette intuition de supériorité qui anime pourtant certains hommes mais qu’on transmet si peu aux petites filles ?

Sinon que tout un système, depuis très longtemps, encourage et entretient de tels agissements dans une sereine et virile impunité. Et qu’on a beau dire et redire tous les ravages subis, les fondamentaux résistent, ne cédant qu’à la marge et avec si peu d’entrain.

« Si j'étais un homme... »

Chez ces hommes qui se serrent bien fort les coudes à chaque alerte, en réflexe de survie, transpire la peur de ne pouvoir exister ou s’accomplir qu’en réduisant cette autre. Les bourreaux sont des faibles. Mais c’est à cause de leur faiblesse que tant de parcours sont entravés, des souffrances, infligées, des vies, confisquées. C’est cher payé pour n’avoir fait que naître femme.

Florence Chédotal

QOSHE - Violences faites aux femmes : "Les bourreaux sont des faibles" - Florence Chedotal
menu_open
Columnists Actual . Favourites . Archive
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close
Aa Aa Aa
- A +

Violences faites aux femmes : "Les bourreaux sont des faibles"

10 0
23.11.2023

Mais d’où vient cette idée qu’on peut frapper, agresser une femme, parfois jusqu’à prendre sa vie, et qu’on en a tout à fait le droit ? D’où vient ce sentiment qu’on peut contraindre ses pas, son corps et sa parole, comme si sa seule existence était menaçante ? Comme si elle ne........

© Le Populaire du Centre


Get it on Google Play