Mardi 30 janvier, à 15 heures, le plus jeune Premier ministre qu’ait connu la France se retrouvera au pupitre de la tribune de l’Assemblée nationale pour prononcer son discours de politique générale. Honnêtement, on n’aimerait pas être à sa place. Bien sûr, le pouvoir est grisant, la jeunesse euphorisante, le moment inspirant.

Sans doute, peut-être, le discours sera-t-il bon, créateur d’une atmosphère singulière, annonciateur de temps que nous voudrions différents, plus apaisés et plus apaisants.

empty (empty)

Hélas, ce sont des rêveries. Partout dans le monde, les périls montent. L’horrible Donald Trump ressurgit, alors qu’on l’aurait souhaité disparu. L’ignoble Vladimir Poutine va légitimer en mars son quart de siècle de pouvoir par une élection présidentielle déjà truquée. L’islamisme avance ses pions en Afrique. Israël s’enfonce dans le sang d’une répression sans but. L’Europe ne sait plus pourquoi elle existe. Le climat cherche sa boussole perdue.

La chronique politique de Jean-Michel Aphatie : "La pente sur laquelle a glissé l’homme jeune de 2017"

Et voilà le moment où surgit Gabriel Attal. Lui, c’est vrai, devra surtout s’occuper de l’intérieur. Faisons donc le tour du propriétaire. Les caisses sont vides. Les paysans agonisent. Les professeurs se désespèrent. Les salariés peinent à boucler les fins de mois. Les infirmiers sont malades, comme leurs hôpitaux. Les policiers vident le bassin de la voyoucratie à la petite cuillère.

Les magistrats posent les dossiers les uns sur les autres dans des empilements devenus vertigineux. La jeunesse déforme le français. Les citoyens se demandent pourquoi voter, pour qui voter, à quoi bon voter.

empty (empty)

Le pessimisme est de toutes les époques. Les âges d’or que l’on évoque parfois ne sont que des constructions postérieurs aux temps supposés bénis. Convenons pourtant que ce premier quart de XXIe siècle porte en lui une dureté et une violence qu’aggravent à la fois les progrès de la technologie dans des destructions de tous ordres - naturelles ou militaires ou idéologiques - et aussi la masse humaine qui, ne cessant de croître, procure aux difficultés des ampleurs inédites. C’est dans ce contexte que des femmes et des hommes sortent du rang pour tenter de juguler les difficultés et préserver l’essentiel.

On appelle cela : assumer le pouvoir. Et il en faut, aujourd’hui, du dévouement et du courage pour se saisir du flambeau. Alors, avant même d’entendre le discours et uniquement pour saluer le geste, ceci : courage, Monsieur Attal !

empty (empty)

Jean-Michel Aphatie

Journaliste politique reconnu, Jean-Michel Aphatie, passé par la presse écrite et la radio, tient une chronique, chaque jour, dans "Quotidien" sur TMC. Un dimanche sur deux, il pose, en alternance avec la politologue Chloé Morin, son regard sur l'actualité, pour les lecteurs de Centre France.

QOSHE - La chronique politique de Jean-Michel Aphatie : "Bientôt le grand oral : courage, Monsieur Attal... - Jean-Michel Aphatie
menu_open
Columnists Actual . Favourites . Archive
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close
Aa Aa Aa
- A +

La chronique politique de Jean-Michel Aphatie : "Bientôt le grand oral : courage, Monsieur Attal...

8 0
28.01.2024

Mardi 30 janvier, à 15 heures, le plus jeune Premier ministre qu’ait connu la France se retrouvera au pupitre de la tribune de l’Assemblée nationale pour prononcer son discours de politique générale. Honnêtement, on n’aimerait pas être à sa place. Bien sûr, le pouvoir est grisant, la jeunesse euphorisante, le moment inspirant.

Sans doute, peut-être, le discours sera-t-il bon, créateur d’une atmosphère singulière, annonciateur de temps que nous voudrions différents, plus apaisés et plus apaisants.

empty (empty)

Hélas, ce sont des rêveries. Partout dans le monde, les périls montent. L’horrible Donald Trump ressurgit, alors qu’on l’aurait souhaité disparu. L’ignoble Vladimir Poutine va légitimer en mars........

© Le Populaire du Centre


Get it on Google Play