Aussi vrai que brûle la planète - mais elle le fait depuis si longtemps que nous finissons par ne plus y croire - l’Occident s’écroule, se dissout, disparaît, et cela, c’est une vraie nouveauté. Non, ce n’est pas gai. Mais vous étiez prévenu.

L’Occident, c’est une idée. Elle s’est installée dans les esprits voilà plusieurs siècles, au point d’apparaître triomphante, sur la planète, dans les dernières décennies. Elle a consisté à affirmer patiemment le respect de la diversité des opinions et des attitudes, le respect aussi des droits face à la religion, l’Etat et plus largement face à tous les pouvoirs constitués ou revendiqués.

Nous avons trouvé des mots pour nommer cette construction de l’intelligence : humanisme, démocratie, tolérance. Ce sont eux qui se trouvent aujourd’hui balayés par la violence de l’histoire que sont en train d’écrire les hommes.

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La force de Poutine use jusqu’à la corde la résistance ukrainienne. La barbarie du Hamas fait sombrer Israel dans l’ultra violence militaire. Le modèle américain de la démocratie se disloque sous les assauts du populisme. L’union de l’Europe, notre grande espérance, se dissous dans les égoïsmes nationaux.

La chronique politique de Jean-Michel Aphatie : "Dangers sur notre cohésion sociale"

Et chez nous, terre d’excès mais aussi de tempérance, la mise en scène de la guerre entre la France des cités et la France des clochers ravive la plaie de la xénophobie. Partout, la violence triomphe du droit. Partout, l’idée simple du bonheur s’efface devant la peur du lendemain. Et c’est ainsi que se trouvent confortés dans le monde les dictatures et les dictateurs dont beaucoup pensent qu’ils nous préservent de la naïveté en réduisant nos libertés.

Comment inverser ce qui, bien davantage qu’un hoquet de l’histoire, apparaît comme le début d’un nouveau cycle de l’humanité ? La réponse est difficile. L’espoir est mince.

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On peut constater une certaine médiocrité chez les dirigeants de la démocratie, une atonie des intellectuels, libéraux ou humanistes, un effacement des idéaux et des rêves collectifs. La route paraît ainsi ouverte, pour un temps, à la brutalité de l’intolérance et à l’acceptation des souffrances qui l’accompagne. S’en désoler et y réfléchir est une chose utile. C’est une manière de préparer un renouveau qui arrivera un jour.
D’ici là, et du fond du cœur, acceptez ceci qui est dit sans cynisme ni tristesse : bonnes fêtes !

Jean-Michel Aphatie

Journaliste politique reconnu, Jean-Michel Aphatie, passé par la presse écrite et la radio, tient une chronique, chaque jour, dans "Quotidien" sur TMC.