Panique à 100 ans? A la fin de sa longue vie, Henry Kissinger, qui vient de mourir plus que centenaire, avait un pressant souci: l’intelligence artificielle. Ce saut technologique, qui soudain envahit tous les discours, remplissait d’inquiétude le maestro vieillissant de la diplomatie des Etats-Unis. Quand les machines, bientôt, pourront communiquer entre elles, que restera-t-il de l’individualité de l’homme devant une concurrence qu’il a lui-même créée?

Venant de ce sorcier des crises, ce moderne Metternich (son sujet de thèse) qui semblait jubiler dans les conflits multilatéraux pour imposer les solutions et la volonté américaines, cette angoisse avait quelque chose de pathétique. La formule de Thucydide («Le fort fait ce qu’il peut faire et le faible subit ce qu’il doit subir») ne fonctionnait plus, ou alors elle prenait un sens entièrement nouveau, le fort n’ayant plus d’âme.

QOSHE - Kissinger, réalisme et mains sales - Alain Campiotti
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Kissinger, réalisme et mains sales

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05.12.2023

Panique à 100 ans? A la fin de sa longue vie, Henry Kissinger, qui vient de mourir plus que centenaire, avait un pressant souci: l’intelligence artificielle. Ce saut technologique, qui soudain envahit tous les discours,........

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