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L’idée est si absurde qu’elle fait sourire. Pour protéger les adolescents des côtés sombres d’internet, autant rationner tout le monde. Pas plus de 3 gigaoctets de données par semaine, soit l’équivalent de trois heures de films en streaming en qualité standard. Avec son idée, l’ancienne ministre française Najat Vallaud-Belkacem veut d’ailleurs faire davantage que préserver les ados: elle veut protéger l’environnement, améliorer le débat public et «commencer à revivre, enfin»…

A part nous divertir, cette proposition a un autre mérite: nous montrer de façon flagrante l’inapplicabilité et l’inefficacité des solutions simplistes face à l’addiction aux écrans, notamment pour les plus jeunes. De nombreux pays occidentaux tentent de suivre la voie chinoise, qui impose des limitations draconiennes aux enfants: pas d’accès en ligne après 22h et une limitation du nombre de minutes passées chaque jour en ligne. Pour cela, Pékin tente – il n’est d’ailleurs même pas certain que cela soit un succès – de s’appuyer sur la coopération de géants nationaux du web que le régime tient en laisse.

Mais ici, rien de tout cela ne peut être pris en considération. On n’imagine pas l’Etat dicter notre comportement en ligne. On n’envisage pas non plus sérieusement que TikTok, Snapchat ou YouTube acceptent de s’associer à de telles limitations via des mesures techniques. Tout cela est irréaliste.

Parlons aussi du contrôle de l’âge minimum pour accéder à ces plateformes. Celles-ci ne font aucun effort sérieux pour vérifier l’âge de leurs utilisateurs: au contraire, elles tentent par tous les moyens d’attirer les plus jeunes. En face, plusieurs Etats, de la France à la Grande-Bretagne, essayent de mettre en place des mesures techniques pour pouvoir effectuer cette vérification. Mais aucune des solutions envisagées n’offre de garanties, toutes semblant contournables. Avec des plateformes réticentes et de jeunes utilisateurs très malins, l’équation est insoluble.

On peut vivement le regretter, mais pour l’heure, c’est un fait: ni l’Etat (à part peut-être avec des campagnes de prévention) ni les réseaux sociaux ne peuvent ou ne veulent agir efficacement. C’est aux parents de tenter de guider leurs enfants en ligne. La responsabilité individuelle est immense. Mais aucun autre acteur ne peut aujourd’hui se substituer à eux pour accomplir cette tâche.

QOSHE - Ados et internet: aucune solution simpliste ne sera efficace - Anouch Seydtaghia
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Ados et internet: aucune solution simpliste ne sera efficace

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19.03.2024

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L’idée est si absurde qu’elle fait sourire. Pour protéger les adolescents des côtés sombres d’internet, autant rationner tout le monde. Pas plus de 3 gigaoctets de données par semaine, soit l’équivalent de trois heures de films en streaming en qualité standard. Avec son idée, l’ancienne ministre française Najat Vallaud-Belkacem veut d’ailleurs faire davantage........

© Le Temps


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