Ces jours-ci, Mark Zuckerberg doit être occupé à dessiner les plans de sa future résidence d’Hawaï. Le projet, devisé à 250 millions de francs, comprendra une trentaine de chambres, s’étalera sur 5000 m2 et comprendra un bunker de près de 500 m2. En cas de fin du monde, le fondateur de Facebook sera ainsi peut-être à l’abri. Il pourra alors tranquillement deviser sur l’empire qu’il aura créé.

Fondé il y a vingt ans, Facebook est devenu un monstre. C’est la popularité fulgurante de ce réseau social qui a permis à Mark Zuckerberg de bâtir son empire. Un chiffre: chaque mois, les services du groupe Meta, que ce soit via Instagram, WhatsApp ou Facebook, sont utilisés par 3,98 milliards de personnes. Soit la moitié de la population terrestre.

Tout n’est pas à jeter dans Facebook. Le réseau est, pour de nombreuses personnes, un endroit où se retrouver, où échanger avec ses amis proches ou lointains, où se tenir informé de ce qui se passe dans sa communauté. Une sorte de place du village virtuelle rassurante.

Mais ne nous laissons pas endormir par ces apparences. Facebook a été l’un des premiers réseaux sociaux à récolter de manière industrielle, dans l’opacité la plus totale, des données sur ses utilisateurs. N’oublions pas que même lorsque l’on navigue hors de l’application, Facebook trace notre comportement en ligne.

Le réseau a aussi popularisé de sombres pratiques comme ces boutons addictifs que sont les «likes», le défilement infini ou les bulles de filtre. Tous les autres réseaux sociaux se sont inspirés de ces outils qui fonctionnent si bien. Et qui n’ont qu’un seul but: manger un maximum de temps d’attention aux utilisateurs et leur voler un nombre considérable de minutes durant leur journée.

Bien sûr, il y a pire. On l’a récemment vu avec TikTok et Instagram, accusés la semaine passée à Washington des pires pratiques envers les adolescents, exploitant leurs faiblesses avec, parfois, des issues fatales pour leurs jeunes utilisateurs. Facebook, «réseau de vieux», ne fait plus la une pour ces raisons.

Mais le premier réseau social de Mark Zuckerberg reste néanmoins une extraordinaire machine à addiction. Ni l’autorégulation, ni les vagues tentatives de réglementation ne changeront cet état de fait. Car c’est bien le modèle d’affaires de base de Facebook qui est à l’origine de toutes ces pratiques si nocives. Il en va donc bien de notre responsabilité individuelle de consommer avec une extrême modération et prudence Facebook et tous les autres monstres qui tentent de nous attirer à eux.

QOSHE - Facebook est devenu un monstre - Anouch Seydtaghia
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Facebook est devenu un monstre

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04.02.2024

Ces jours-ci, Mark Zuckerberg doit être occupé à dessiner les plans de sa future résidence d’Hawaï. Le projet, devisé à 250 millions de francs, comprendra une trentaine de chambres, s’étalera sur 5000 m2 et comprendra un bunker de près de 500 m2. En cas de fin du monde, le fondateur de Facebook sera ainsi peut-être à l’abri. Il pourra alors tranquillement deviser sur l’empire qu’il aura créé.

Fondé il y a vingt ans, Facebook est devenu un monstre. C’est la popularité fulgurante de ce réseau social qui a permis à Mark Zuckerberg de bâtir son empire. Un chiffre: chaque mois, les services du groupe Meta, que ce soit via........

© Le Temps


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