Chaque mercredi, nos experts vous livrent l'essentiel de l'actualité technologique pour garder le cap dans un univers toujours plus connecté. Une newsletter gratuite avec des analyses, des conseils pratiques et des guides.

Swisscom, certes possédé à 51% par la Confédération, est une entreprise privée. Libre à elle de faire ce qu’elle veut, du moment que cela rentre dans les objectifs (très larges) fixés par le Conseil fédéral. A priori, il n’y a rien de choquant à voir l’opérateur se muer désormais en revendeur d’assurances ménage ou voyage. D’autant que cela contribue – certes de manière un peu alambiquée – à la numérisation du pays.

Revendre des assurances, c’est certainement facile à mettre en place et rémunérateur pour Swisscom. Mais n’aurait-il pas mieux à faire de son énergie, voire de son argent, dans l’intérêt de son principal actionnaire? On peut se poser la question. Même si son directeur, Christoph Aeschlimann, milite pour une levée de fonds massive pour aider les jeunes entreprises suisses, l’opérateur est par exemple extrêmement discret sur le front de la souveraineté numérique.

On ne devine pas de projets concrets à court et moyen terme pour concevoir des infrastructures souveraines, faciliter la création de solutions d’intelligence artificielle domestiques et proposer des alternatives aux services issus de la Silicon Valley. Si Swisscom n’investit pas massivement dans ce domaine si stratégique – mais à la rentabilité certes inconnue –, quel autre acteur suisse le fera?

On peut aussi avoir des doutes concernant La Poste. Ces derniers mois, l’entreprise appartenant à 100% à la Confédération a racheté une dizaine de sociétés actives dans le monde numérique, en particulier dans la cybersécurité. Pour quels résultats? Pour l’heure, il n’y a aucune nouvelle prestation tangible dans ce domaine pour ses clients. Les derniers coups d’éclat de La Poste ont été la revente d’abonnements de téléphonie mobile de Salt ainsi que le lancement d’une nouvelle offre en investissement dans les cryptomonnaies, annoncée à grand renfort de publicité ces jours…

Dans les deux cas, le citoyen est en droit de demander davantage d’investissements à long terme de la part de ces deux entreprises. Et, surtout, une vision stratégique pour le bien commun.

QOSHE - Les stratégies de Swisscom et La Poste sont douteuses - Anouch Seydtaghia
menu_open
Columnists Actual . Favourites . Archive
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close
Aa Aa Aa
- A +

Les stratégies de Swisscom et La Poste sont douteuses

19 1
24.04.2024

Chaque mercredi, nos experts vous livrent l'essentiel de l'actualité technologique pour garder le cap dans un univers toujours plus connecté. Une newsletter gratuite avec des analyses, des conseils pratiques et des guides.

Swisscom, certes possédé à 51% par la Confédération, est une entreprise privée. Libre à elle de faire ce qu’elle veut, du moment que cela rentre dans les objectifs (très larges) fixés par le Conseil fédéral. A priori, il n’y a rien de choquant à voir l’opérateur se muer désormais en revendeur d’assurances ménage ou voyage. D’autant........

© Le Temps


Get it on Google Play