Ce n’est pas tous les jours qu’un géant de la technologie prend une décision à saluer sans réserve. D’autant plus quand il change totalement d’avis sur un sujet. Le géant en question, c’est Apple. Jeudi soir, la société annonçait son intention d’adopter, en 2024 (aucune date précise n’a été annoncée), le standard Rich Communication Services (RCS) pour les messages textes envoyés entre deux téléphones. Et cela changera beaucoup de choses.

Aujourd’hui, envoyer des photos et des vidéos entre un iPhone et un téléphone tournant avec Android est compliqué et rarement fiable, tout comme créer des groupes. Depuis quelques mois, la situation s’est détériorée encore plus en Suisse, Swisscom, notamment, abandonnant les MMS. Du coup, impossible d’envoyer une photo d’un iPhone à un appareil Android, à moins d’utiliser une messagerie tierce de type WhatsApp, Signal ou Telegram.

communiquer plus librement

Jusqu’à présent, Apple voulait rester en dehors du standard RCS pour favoriser ses iMessages, des messages échangés uniquement entre iPhone et reconnaissable à leur fond bleu. Tim Cook, directeur de la société, avait encore récemment marqué son mépris pour le RCS, son but étant d’attirer un maximum de clients vers ses iPhone.

Mais cela changera en 2024. En adoptant le RCS, Apple permettra aux utilisateurs d’iPhone et de téléphones Android de communiquer beaucoup plus librement. Ils pourront créer des conversations de groupe, voir des accusés de réception, échanger des messages chiffrés ou encore s’écrire des messages par internet, sans devoir utiliser les réseaux cellulaires – un atout important à l’étranger. Bref, ce sera beaucoup mieux et cela évitera d’utiliser des messageries tierces.

La décision d’Apple est donc à saluer. Il faudra bien sûr voir comment, concrètement, ces communications auront lieu. Et il faut aussi garder à l’esprit que Tim Cook n’a pas pris cette décision uniquement pour le bien commun: il sait très bien que l’Union européenne pousse pour que les messageries soient pleinement interopérables. Apple a donc décidé de prendre les devants, grâce à la pression salutaire de l’Union européenne.