Aux Giardini, à l’Arsenal, mais aussi dans tous les coins et sur toutes les îles de Venise, près de 90 pays investissent des espaces – pavillons nationaux, palais, églises, jardins – pour y présenter un ou plusieurs artistes. De Mestre à la petite île de San Giacomo in Paludo, de Forte Marghera à l’île de San Clemente, 244 expositions sont proposées à celles et ceux qui souhaitent voir cette 60e Biennale d’art de Venise et les manifestations collatérales qu’elle suscite.

Autant dire que l’offre va bien au-delà de la capacité du public le plus zélé. Il faudrait des mois pour en venir à bout. Comment faire alors face à ces innombrables propositions, à ce déferlement d’œuvres et d’artistes?

Le pavillon du Vatican dans l'ancienne prison pour femmes de la Giudecca, à la 60e Biennale de Venise. — © GABRIEL BOUYS / AFP

Evidemment, les Giardini et l’Arsenal s’imposent, tous et toutes passeront par là. Mais même dans ces lieux centraux, on trouve pas moins de 53 pavillons nationaux, tandis que 331 artistes sont à découvrir dans les expositions principales sous la bannière Etrangers partout. La question du choix s’y pose donc également avec acuité. Comment en retirer le meilleur?

Une fois qu’on a vu, et pris le temps de voir ce qu’on voulait voir, ce que l’on connaissait ou que l’on voulait découvrir, la meilleure manière de se mouvoir dans cette forêt de signes qui semble sans fin, c’est encore la promenade et l’attention flottante qui permettent de jouir pleinement des lieux, des images et des formes, sans se laisser écraser par le gigantisme de l’offre.

Il n’y a donc rien d’autre à faire que se laisser porter, que de suivre ses instincts, que d’aller vers ce qui nous attire, nous intrigue, nous surprend. Si c’est déroutant, peu méthodique, aléatoire, j’en conviens, c’est aussi une merveilleuse manière de se rencontrer soi-même à travers les autres. C’est encore en jouant avec les œuvres, en repérant des correspondances réelles ou imaginaires, en se racontant à soi-même toutes sortes d’histoires, en absorbant, parfois même en un coup d’œil, telle ou telle proposition, en saisissant au vol un propos, un rêve, une émotion, c’est en se laissant porter par tout cela qu’on peut, à son tour, à sa manière, participer à la création des œuvres, et affirmer la présence d’un art de notre temps.

QOSHE - Comment déambuler à la Biennale de Venise, parmi les œuvres innombrables - Eléonore Sulser
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Comment déambuler à la Biennale de Venise, parmi les œuvres innombrables

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20.04.2024

Aux Giardini, à l’Arsenal, mais aussi dans tous les coins et sur toutes les îles de Venise, près de 90 pays investissent des espaces – pavillons nationaux, palais, églises, jardins – pour y présenter un ou plusieurs artistes. De Mestre à la petite île de San Giacomo in Paludo, de Forte Marghera à l’île de San Clemente, 244 expositions sont proposées à celles et ceux qui souhaitent voir cette 60e Biennale d’art de Venise et les manifestations collatérales qu’elle suscite.

Autant dire que l’offre va bien au-delà de la capacité du public le plus zélé. Il faudrait des mois pour........

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