Chaque semaine, Gauthier Ambrus, chercheur en littérature, s’empare d’un événement pour le mettre en résonance avec un texte littéraire ou philosophique. Retrouvez ses chroniques.

La volée de réactions indignées qu’a provoquée l’exhortation du pape à négocier la fin des combats qui endeuillent l’Ukraine laisse un peu songeur. On se dit que la paix, décidément, est devenue une idée neuve en Europe – pour paraphraser un révolutionnaire d’antan. Que lui est-il donc reproché? Son simplisme irritant, déconnecté des brutales réalités du terrain, face auxquelles l’appel évangélique aux hommes de bonne volonté ne pèse pas lourd. Ou pire, une complaisance inavouable envers la loi du plus fort, dont les religions, ces éternels opiums du peuple, se sont toujours accommodées, c’est bien connu, au nom d’intérêts tout aussi peu avouables.

Ce qui déplaît surtout dans cet appel à la paix, c’est son manichéisme intempestif. Soutenir la paix contre la guerre, sans s’interroger sur les causes de cette dernière, c’est trop facile. Et la justice dans tout cela? Question sans réponse. Mais le manichéisme des pacifistes a peut-être un défaut encore plus gênant aux yeux de ses détracteurs. A savoir, être si puissant qu’il risque de battre en brèche les manichéismes divers qui accompagnent les guerres et dont celles-ci s’alimentent.

QOSHE - De la difficulté de faire la paix - Gauthier Ambrus
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De la difficulté de faire la paix

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25.03.2024

Chaque semaine, Gauthier Ambrus, chercheur en littérature, s’empare d’un événement pour le mettre en résonance avec un texte littéraire ou philosophique. Retrouvez ses chroniques.

La volée de réactions indignées qu’a provoquée l’exhortation du pape à négocier la fin des combats qui endeuillent l’Ukraine........

© Le Temps


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