Chaque semaine, Gauthier Ambrus, chercheur en littérature, s’empare d’un événement pour le mettre en résonance avec un texte littéraire ou philosophique. Retrouvez ses chroniques.

Quel prix sommes-nous disposés à payer pour notre liberté? Récemment, les dirigeants des cinq plus grands réseaux sociaux étaient vertement convoqués par le Sénat américain. On les sommait de rendre des comptes sur leur gestion des risques variés qui guettent les usagers de leurs plateformes, à commencer par les plus jeunes. Addiction systématique, manipulation psychologique, incitation au suicide, pédocriminalité en sont les plus évidents. La liste fait frémir, et on se demande bien pourquoi les législateurs, aux Etats-Unis ou en Europe, restent à peu près impuissants. Tandis qu’ailleurs, des pays certes plus autoritaires, à l’image de la Chine, prennent déjà des mesures drastiques.

On pourrait rejeter la faute sur le modèle d’affaires des réseaux sociaux, fondé sur une captation maximale de l’attention. Mais ce serait sans doute trop simple. La réponse tient aussi à une ambivalence fondamentale qui est propre aux sociétés libérales et démocratiques: sommes-nous prêts à lâcher du lest sur un terrain qui relève à nos yeux de notre espace privé et donc de nos libertés fondamentales? A savoir notre téléphone portable et l’ouverture au monde qu’il semble garantir, sans oublier le sentiment de toute-puissance qui va avec?

QOSHE - La régulation des réseaux sociaux à la lumière du libéralisme - Gauthier Ambrus
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La régulation des réseaux sociaux à la lumière du libéralisme

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18.03.2024

Chaque semaine, Gauthier Ambrus, chercheur en littérature, s’empare d’un événement pour le mettre en résonance avec un texte littéraire ou philosophique. Retrouvez ses chroniques.

Quel prix sommes-nous disposés à payer pour notre liberté? Récemment, les dirigeants des cinq plus grands réseaux sociaux étaient vertement convoqués par........

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