Les livres qui font rire sont si rares qu’on baiserait les pieds de leurs auteurs, et par les temps qui courent plutôt deux fois qu’une. Il faut donc bénir Fabrice Caro. Quarante albums de BD sous son nom de bédéaste, Fabcaro, dont un chef-d’œuvre qui lui a valu la gloire: Zaï zaï zaï zaï. Du roman-photo (avec Eric Judor). Des scénarios de films. Celui du dernier Astérix. L’Iris blanc, qui vient de sortir: sans doute le meilleur depuis la mort de Goscinny. Et maintenant des romans.

Dès son deuxième opus, Le Discours, Fabrice Caro a imposé son personnage: un loser «sensible et lâche», comme il le dit lui-même; un quadragénaire en déroute, d’une absence résolue de confiance en soi, qui se laisse entraîner dans des situations absurdes par les autres – les pires étant celles que lui réservent ses meilleurs amis. Dans Le Discours, c’est Adrien, terrifié à l’idée de devoir prononcer un discours au mariage de sa sœur, alors qu’il attend en vain une réponse de sa compagne à un texto désinvolte cherchant à la revoir après une rupture. Dans Broadway, c’est Axel, père de famille tétanisé par la réception anticipée d’un test de dépistage du cancer colorectal. Dans Samouraï, c’est Alan, sommé par sa compagne qui vient de le quitter d’écrire enfin un roman sérieux, pendant que ses amis tentent de lui trouver une nouvelle copine.

QOSHE - Béni soit le bédéaste Caro - Jean-Jacques Roth
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Béni soit le bédéaste Caro

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18.11.2023

Les livres qui font rire sont si rares qu’on baiserait les pieds de leurs auteurs, et par les temps qui courent plutôt deux fois qu’une. Il faut donc bénir Fabrice Caro. Quarante albums de BD sous son nom de bédéaste, Fabcaro, dont un chef-d’œuvre qui lui a valu la gloire: Zaï zaï zaï zaï. Du roman-photo (avec Eric Judor). Des scénarios........

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