Rien d’officiel n’a été annoncé et pourtant l’extrême droite enrage déjà. La cause? La rumeur court que l’artiste Aya Nakamura, interprète des titres à succès Djadja, Copines ou Pookie, pourrait chanter lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris cet été. L’Express révélait le 29 février dernier les tractations (pas si) secrètes que mène Emmanuel Macron pour avoir son mot à dire sur l’organisation des plus importantes joutes sportives de la planète. Attention, le président de la République n’impose pas, il propose! Ou suggère tout haut. Un grain de sel qu’il instille à tous les niveaux: sécurité, choix du porteur de la flamme et… direction artistique. Une fête «que lui, président de cultures mêlées, […] rêve populaire et élitiste», raconte l’hebdomadaire français.
C’est ainsi que Jupiter semble avoir pensé à l’une des chanteuses les plus célèbres de l’Hexagone – près de 8 600 000 écoutes mensuelles sur Spotify et Djadja qui frôle le milliard de vues sur YouTube. Mais cocorico oblige, Aya Nakamura «est priée de ne pas décevoir, trouver un terrain d’entente avec le directeur artistique bis de la cérémonie qui se passionne pour la variété française et compte bien qu’hommage soit rendu à ce pan de notre patrimoine», poursuit L’Express. Sa supposée proposition: une reprise d’Edith Piaf, que l’artiste «aime beaucoup». C’en est trop pour Zemmour et ses trublions du parti Reconquête. Pas touche à ma France surannée qui fleure bon les années 40 et 50.
La joyeuse troupe d’extrémistes était rassemblée dimanche au Dôme de Paris pour son premier grand événement de campagne en vue des élections européennes. Devant un parterre de sympathisants, l’homme aux 7%-lors-de-la-dernière-présidentielle déclarait que «les bébés détectent la beauté. Ils ne votent pas pour le rap, ni pour la lambada (ou la langue banale suivant le verbatim, ndlr), ni pour Aya Nakamura mais pour Mozart!» Coup dur pour les fans de lambada (ou de langue banale) et pain béni pour le groupuscule d’extrême droite «Les Natifs» qui s’est empressé de manifester sur les quais de Seine. Bien cachés derrière une banderole où il était inscrit «Y’a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako», ils ont profité de relayer leur photo sur X accompagnée d’un gloubi-boulga raciste, accusant, pêle-mêle, le gouvernement d'«africaniser nos chansons populaires», ou de répondre à «l’insécurité» en faisant «résonner dans tout Paris la douce voix d’Aya, reprenant l’Hymne à l’amour d’Edith Piaf, version afrobeat».
Vous pouvez être raciste mais pas sourd
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