On l’attend, on la sent et puis elle est là. La neige. L’émerveillement qu’elle suscite, le silence qu’elle apporte… Ce pouvoir de sublimer tout ce qu’elle touche, je l’ai compris avec une force particulière à Kaboul, il y a une douzaine d’années. Pas tant en la regardant recouvrir les rues de la ville mais en voyant sa lumière se réverbérer dans les yeux des habitants. En dissimulant les avanies de la guerre, en masquant temporairement la laideur, la neige permettait de croire, quelques heures, quelques jours, à une autre histoire, de renouer avec l’enfance, celle de chacun et celle du monde. Sans un bruit, la paix s’égrenait en flocons.

La neige tombe aussi sur nos paysages intérieurs ou plutôt elle «descend», comme l’écrit Philippe Jaccottet. Dans A la lumière d’hiver, cet appel, cet espoir d’une neige qui, par son rythme, son chuchotement, apaise:

QOSHE - Heureusement, il y a la neige - Lisbeth Koutchoumoff Arman
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Heureusement, il y a la neige

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16.01.2024

On l’attend, on la sent et puis elle est là. La neige. L’émerveillement qu’elle suscite, le silence qu’elle apporte… Ce pouvoir de sublimer tout ce qu’elle touche, je l’ai compris avec une force particulière à........

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