Ce n’est pas le moindre paradoxe de l’écologie moderne que de prôner souvent des solutions contre-productives. L’exemple le plus flagrant est bien celui de la voiture électrique. Son usage est neutre en carbone, mais pas sa fabrication, ni parfois l’électricité qu’elle consomme. Inutile d’entrer dans le détail des calculs qui mesurent son bénéfice à partir d’un certain nombre de kilomètres parcourus, la réalité est qu’on a déplacé le problème. Cela vaut d’ailleurs pour les vélos et trottinettes qui nécessitent aussi une batterie qu’il s’agit de construire, de charger, d’éliminer. Toujours en matière d’irrationalité, que dire de l’arrêt du nucléaire civil en plein discours sur la décarbonation?

Une autre contradiction tient à la condamnation sélective portée sur les habitudes de consommation jugées nuisibles à l’environnement. La voiture thermique impacte le climat, remplaçons-la par des véhicules électriques ou les transports publics, soit. Mais le numérique et l’électronique personnelle polluent aussi beaucoupsans mesures coercitives. Il faut dire que c’est beaucoup moins payant d’en critiquer l’usage ou d’en prôner le sevrage, chez les jeunes en particulier, ceux-là mêmes qui défilent, font la grève, se collent au sol ou arrosent Van Gogh de ketchup.

QOSHE - Ecologie, que de contradictions! - Marie-Hélène Miauton
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Ecologie, que de contradictions!

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28.01.2024

Ce n’est pas le moindre paradoxe de l’écologie moderne que de prôner souvent des solutions contre-productives. L’exemple le plus flagrant est bien celui de la voiture électrique. Son usage est neutre en carbone, mais pas sa fabrication, ni parfois l’électricité qu’elle consomme. Inutile d’entrer dans le détail des calculs........

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