Le temps de la campagne électorale a vécu. La session parlementaire qui débute ce lundi finira de nommer le personnel politique suisse de ces quatre prochaines années. Parlement, gouvernement et chancellerie seront au complet, le travail va pouvoir commencer. Enfin. Pour la cinquantaine de nouveaux arrivants, il s’agira de se familiariser avec une foultitude de détails, mais surtout d’endosser sans trop de fantaisie une lourde responsabilité. Car le dessein des lois a rarement été aussi complexe, et la législature qui s’achève l’a démontré d’une manière assez crue. Pandémie, guerre en Ukraine, chute de Credit Suisse: autant d’événements qui ont eu un impact majeur sur le pays, et que le parlement n’a pas pu anticiper. Autant d’événements pour lesquels il a fallu organiser une réponse politique dans l’urgence, entre tâtonnements et surréaction.

Ce récent passé invite avec insistance les élus à la modestie et au pragmatisme, deux qualités qui n’étaient pas forcément celles requises pendant ces derniers mois de campagne. Les trublions doivent se calmer et les figurants s’animer, car la démocratie parlementaire a un besoin impératif de retrouver le chemin des solutions majoritaires. D’autant que la Suisse n’est plus ce qu’elle était: elle a perdu en attractivité fiscale, ses entreprises cherchent activement de la main-d’œuvre, ses hautes écoles se languissent du réseau européen, ses centres d’accueil de migrants sont pleins à craquer, son soft power diplomatique a beaucoup pâli.

En parallèle, trop de dossiers sont bloqués depuis trop longtemps, pris en otage par les dogmatismes. Coûts de la santé, relations avec l’UE, pouvoir d’achat, régulation bancaire, protection du climat, approvisionnement en énergie, accueil de la petite enfance, d’autres encore. Qu’elles proviennent de gauche, de droite ou du Conseil des Etats, ces postures doivent faire place à des réflexions plus constructives, nourries par un sens des responsabilités plus courageux. Gage aux nouveaux venus de promouvoir une meilleure culture du dialogue; in fine, leur mission est de se mettre au service de la population.

Au moment d’investir la Coupole, il s’agit pour les 246 élues et élus de l’Assemblée fédérale non pas d’oublier les visées de leur parti ou de leur canton, mais de s’imprégner avant tout de l’esprit de leur engagement. Encore aujourd’hui, on peut défendre ses valeurs tout en considérant les arguments des autres et en trouvant des compromis. Et en promettant, selon la formule qui sera prononcée dans l’hémicycle, de «remplir en conscience» les devoirs de leur charge.

QOSHE - Nouvelle législature: au travail, au nom des citoyens - Nicole Lamon
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Nouvelle législature: au travail, au nom des citoyens

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04.12.2023

Le temps de la campagne électorale a vécu. La session parlementaire qui débute ce lundi finira de nommer le personnel politique suisse de ces quatre prochaines années. Parlement, gouvernement et chancellerie seront au complet, le travail va pouvoir commencer. Enfin. Pour la cinquantaine de nouveaux arrivants, il s’agira de se familiariser avec une foultitude de détails, mais surtout d’endosser sans trop de fantaisie une lourde responsabilité. Car le dessein des lois a rarement été aussi complexe, et la législature qui s’achève l’a démontré d’une manière assez crue. Pandémie, guerre en Ukraine, chute de Credit Suisse: autant d’événements qui ont........

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