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«Si vous m’aimiez vraiment, vous vous réjouiriez de ma mort […] ayez confiance, je serai toujours avec vous.» En faisant ainsi ses adieux, Sœur Agnès, décédée il y a très exactement 706 ans aujourd’hui au couvent de Montepulciano, ne croyait pas si bien dire: en effet, son cadavre n’allait pas être touché par les affres de la décomposition et resterait intact – c’est du moins ce que dit son hagiographie (Agnès sera canonisée en 1726), et le sanctuaire toscan a depuis conservé la sainte dépouille, l’offrant même à la contemplation des fidèles.

Agnès de Montepulciano a été frappée de ce miracle que l’Eglise catholique (et l’orthodoxe aussi) nomme l’incorruptibilité des corps. Le jésuite Herbert Thurston, dans son Physical Phenomena of Mysticism, paru post mortem (comme quoi…) en 1952, listait quelques symptômes associés à ce prodige: parfum suave (l’odeur de sainteté), absence de rigor mortis (tiédeur du cadavre), absence de putréfaction, mouvements post mortem (de quoi faire sursauter)… Les frontières de la science se sont aussi intéressées au phénomène – on note la publication, en 1957 chez Gallimard, d’un étonnant Le sang peut-il vaincre la mort?, dans lequel Hubert Larcher, par ailleurs féru de parapsychologie, alignait des pages sur le «cœur transverbéré», la «poussière palingénétique» ou les «huiles de myroblytes» – du nom de ces saints qui perpétuellement exhalaient une odeur de myrrhe.

QOSHE - Les corps incorruptibles, éternel mystère chrétien - Philippe Simon
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Les corps incorruptibles, éternel mystère chrétien

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20.04.2024

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«Si vous m’aimiez vraiment, vous vous réjouiriez de ma mort […] ayez confiance, je serai toujours avec vous.» En faisant ainsi ses adieux, Sœur Agnès, décédée il y a très exactement 706 ans aujourd’hui au couvent de Montepulciano, ne croyait pas si bien........

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