Qui arrêtera Donald Trump? Manifestement pas les républicains, qui choisissent avec enthousiasme le candidat toxique pour l’élection présidentielle du 5novembre 2024. Après ceux de l’Iowa, les électeurs du New Hampshire lui ont accordé mardi une large victoire dans un Etat qui était le plus propice à Nikki Haley, la dernière adversaire à lui contester l’investiture du parti.

«Pour Donald Trump, le plus insignifiant des républicains est formidable pourvu qu’il fasse allégeance», avait asséné Ron DeSantis juste avant le caucus de l’Iowa. Une semaine plus tard, le gouverneur de Floride mettait fin à sa campagne et se rangeait derrière son bourreau. Une énième preuve de l’emprise de Donald Trump sur son parti.

La colère du milliardaire contre la résistance de son ancienne ambassadrice à l’ONU dit autant sa nervosité que ses penchants autoritaires. Durant toute la campagne pour l’investiture, il a refusé de débattre avec ses concurrents. Au mépris du cadre fixé par son parti, il ne s’est pas non plus engagé à reconnaître les résultats des primaires s’ils devaient lui être défavorables.

De retour au sommet de sa puissance électorale, Donald Trump repousse méthodiquement les limites de l’acceptable. S’il est de retour à la Maison-Blanche, il revendique une immunité totale. Il promet d’être un dictateur au premier jour de son mandat et menace d’envoyer ses opposants politiques en prison. L’avenir de la démocratie américaine n’est pas un enjeu pour ses partisans. Pourvu que leur champion ferme les frontières, un but illusoire. Ou qu’il les ramène à une époque fantasmée où tout était moins cher et le monde était prétendument en paix.

Moulin à mensonges répétés en boucle dans les bulles informationnelles, Donald Trump domine pour l’instant le récit politique aux Etats-Unis. Il a réussi à retourner en sa faveur ses nombreuses inculpations. Malgré ses tentatives avérées de s’accrocher au pouvoir en 2020, il serait surprenant que la Cour suprême, acquise à sa cause, décide de son inéligibilité. Quant à une condamnation, elle pourrait intervenir trop tard pour avoir une influence sur la campagne.

L’ultime obstacle sera, une fois encore, Joe Biden, un président au bilan inespéré mais usé par une interminable carrière et les épreuves de la vie. Ce duel, qui s’ouvre prématurément et dont ne veulent pas les Américains, a de quoi effrayer toutes celles et ceux qui comptent sur les Etats-Unis.