Je suis au poignet du prince Harry et des footballeurs de la Nati. Je m’affiche sur Lewis Hamilton, Ronaldo, Harry Styles et même des élus à Berne, comme le colonel et conseiller national bernois Lorenz Hess. Je continue de tintinnabuler au bras émacié du moine bouddhiste, assis dans le silence de sa jungle intérieure. Je parade auprès des plus sanglants requins de la finance, d’oligarques russes et de mafieux tokyoïtes. Je suis partout, n’importe où. Mais qui suis-je? Je me croyais sacré, voire saint. La mode a fait de moi une catin.

Je suis le bracelet qu’on appelle tibétain. Un fil, des perles de bois ou semi-précieuses. Parfois un pompon de coton. Ou un détail bling qui m’embourgeoise. On me porte seul. Ou associé à des congénères. Je peux ne compter qu’un rang ou couvrir tout l’avant-bras. Je suis devenu un bijou pour homme qu’on mixe avec sa Rolex. D’objet de culte, je suis devenu objet culte.

QOSHE - Confession d’un bracelet tibétain - Stéphane Bonvin
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Confession d’un bracelet tibétain

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25.11.2023

Je suis au poignet du prince Harry et des footballeurs de la Nati. Je m’affiche sur Lewis Hamilton, Ronaldo, Harry Styles et même des élus à Berne, comme le colonel et conseiller national bernois Lorenz Hess. Je continue de........

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