Montrez-moi votre décoration de Noël et je vous dirai qui vous êtes. Il y a les «tradis», qui encombrent, tous les 4 décembre depuis vingt-cinq ans, leur sapin avec les mêmes babioles en pâte à sel et guirlandes fatiguées; les enthousiastes (certains diront poseurs), dont les balcons clignotants imposent un spectacle hypnotique (certains diront épileptique) à tout le quartier. Ou vous, les minimalistes, qui posez un petit gnome à barbe sur votre meuble TV et appelez ça une déco. Et puis il y a nous: les écolos empruntés.

Ça a commencé par le sapin en pot. Une dizaine de kilos de terre et d’aiguilles livrés devant ma porte… d’entrée, en bas des escaliers. Histoire de défier mes triceps et surtout d’apaiser mes remords de bobo citadine, se refusant désormais à cueillir un Nordmann désaxé sur une plaine bétonnée. Tronçonner un arbre pour trois semaines de plaisir visuel? Plus de ça chez moi! Et de me gargariser de ce sapin de ferme, promis à une deuxième vie loin des trottoirs de janvier… Oui sauf que, m’a-t-on glissé plus tard, il ne se remettrait probablement jamais des humeurs de mon chauffage. Traumatisé par son séjour en appartement.

QOSHE - Sous le sapin, la conscience écolo - Virginie Nussbaum
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Sous le sapin, la conscience écolo

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16.12.2023

Montrez-moi votre décoration de Noël et je vous dirai qui vous êtes. Il y a les «tradis», qui encombrent, tous les 4 décembre depuis vingt-cinq ans, leur sapin avec les mêmes babioles en pâte à sel et guirlandes fatiguées; les enthousiastes (certains diront poseurs), dont les balcons........

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