Les petits pays sont-ils condamnés à la médiocrité? Il y a en tout cas quelque chose de désespérant à lire les tartines de confiture qui nous sont servies généralement en guise de réponse du Conseil fédéral aux interventions parlementaires, voire, hélas, aux initiatives populaires. Comme si le gouvernement avait d’emblée renoncé à toute hauteur politique. Donnant ainsi raison à cet aphorisme de Ramuz, tiré de Besoin de grandeur et que l’on a longtemps pu lire dans la rame CFF baptisée au nom du célèbre écrivain vaudois: «Les grandes pensées sont à l’étroit dans les petits pays… et les petits pays sont condamnés aux petites pensées dont ils finissent même par ne plus voir qu’elles sont petites.»

Mercredi matin, au conseiller national Marc Jost (Le Centre/BE), qui plaidait pour un service civil volontaire, le ministre de l’Economie, Guy Parmelin, a parlé boutique, lisant une antisèche préparée de longue date par son administration. Pourtant, «l’un des objectifs du service communautaire est de créer, parallèlement au service militaire, une opportunité de s’impliquer socialement et de renforcer l’esprit communautaire. Le but est de renforcer la cohésion sociale et d’encourager l’engagement des jeunes et des femmes», plaidait le député bernois. Circulez, il n’y a rien à espérer, a rétorqué le ministre, d’une part parce qu’un tel service entrerait en concurrence avec les besoins de l’armée en matière de recrutement, d’autre part parce que cela dégarnirait l’économie de la main-d’œuvre dont elle a besoin. A l’idéalisme du motionnaire, l’administration répond petite cuisine.

QOSHE - Les confitures du Conseil fédéral - Yves Petignat
menu_open
Columnists Actual . Favourites . Archive
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close
Aa Aa Aa
- A +

Les confitures du Conseil fédéral

17 65
17.03.2024

Les petits pays sont-ils condamnés à la médiocrité? Il y a en tout cas quelque chose de désespérant à lire les tartines de confiture qui nous sont servies généralement en guise de réponse du Conseil fédéral aux interventions parlementaires, voire, hélas, aux initiatives populaires. Comme si le gouvernement avait d’emblée renoncé à toute hauteur politique. Donnant ainsi raison à cet aphorisme de Ramuz, tiré........

© Le Temps


Get it on Google Play