Tous les dimanches, notre chroniqueur s'intéresse à un moment particulier de la politique nationale. Retrouvez ses articles

On ne trouve plus guère de paysans prompts à dompter les jeunes taureaux, à semer la fétuque flottante ou le blé barbu du Roussillon – comme le préconisaient les vieux almanachs –, après avoir rallumé leur pipe à couvercle. En 2024, tout en gardant un œil sur leur ordinateur connecté à l’étable ou sur le cours du blé, ils bloquent les autoroutes de Narbonne à Arras, campent devant la porte de Brandebourg à Berlin, se préparent à faire le siège de Bruxelles ou Varsovie avec de prodigieux tracteurs. Le consommateur, lui, préfère les pommes de terre nouvelles venues du Maroc, le beurre d’Irlande, meilleur marché, ou l’agneau de Nouvelle-Zélande, Que reste-t-il donc de l’image des paysans nourriciers, socles de la nation? Quand ils ne sont pas qualifiés de «destructeurs de la biodiversité» ou de «pollueurs subventionnés», des militants spécistes les accusent d’être des «assassins d’animaux». Partout en Europe, et aussi en Suisse, le contrat social plusieurs fois centenaire qui liait gens des villes et gens des champs s’est rompu. Même si la rue trouve toujours les paysans «très sympathiques».

QOSHE - Les paysans n’en font jamais assez - Yves Petignat
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Les paysans n’en font jamais assez

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28.01.2024

Tous les dimanches, notre chroniqueur s'intéresse à un moment particulier de la politique nationale. Retrouvez ses articles

On ne trouve plus guère de paysans prompts à dompter les jeunes taureaux, à semer la fétuque flottante ou le blé barbu du Roussillon – comme le préconisaient les vieux........

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