Bientôt le Rutsch, la glissade dans une nouvelle année, comme disent les Suisses allemands. L’occasion d’un bilan et d’engagements pour l’an neuf qui démarre. En nous relisant pour les deux précédents exercices, nous nous voulions optimistes et combatifs. Le pire était derrière pouvions-nous penser: en 2021, on sortait du Covid; en 2022, c’était l’année de la guerre en Ukraine dont le bon sens laissait espérer une sortie… Alors qu’on pensait avoir touché le fond, force est de constater qu’on peut toujours aller plus bas. Le conflit au Proche-Orient, dans sa barbarie humaine, en est la triste illustration. Les exactions du Hamas, la réponse insensée d’Israël et la perte de repères politiques, diplomatiques et moraux des démocraties occidentales laissent sans voix. Comment reconstruire la paix dans de telles conditions? Et comment se projeter dans un avenir durable alors que les priorités climatiques continuent d’être éludées? Les pistes tracées par la COP28 à Dubaï sont très en deçà du minimum requis. Ceci sans qu’aucune sanction populaire ne mette un holà à cette fuite en avant climaticide. Pire: les partis les plus aveugles à ces nécessités progressent. En Suisse et dans le monde, le populisme climatosceptique a le vent en poupe. A celles et ceux que cette situation démoralise, nous ne pouvons que dire qu’ils et elles ne sont pas seul·es. Que les voix contestataires sont nombreuses, que le monde de demain continue d’être inventé, que les mauvais jours finiront, comme le dit la chanson de Jean Baptiste Clément La semaine sanglante, écrite au lendemain de la Commune de Paris, autre rupture tragique de l’histoire. Si l’exercice des bonnes résolutions est périlleux, nous pouvons en revanche faire une promesse. Celle de contribuer à notre modeste mesure à l’exercice démocratique et citoyen en cours afin de construire un avenir durable et souhaitable. De relayer et faire exister dans nos colonnes ces luttes pour les droits de toutes et de tous. Le futur n’est nullement écrit. Il est à construire ensemble. Cet exercice aussi vieux que le monde est aussi source de plaisirs, de rencontres, de découvertes, de convivialité. Bonne année 2024, donc. Ensemble, déterminé·es et ouvert·es sur le monde.
QOSHE - L’avenir, avec un grand A - Philippe Bachaccount_circleinfobrightness_mediumcancel
Bientôt le Rutsch, la glissade dans une nouvelle année, comme disent les Suisses allemands. L’occasion d’un bilan et d’engagements pour l’an neuf qui démarre. En nous relisant pour les deux précédents exercices, nous nous voulions optimistes et combatifs. Le pire était derrière pouvions-nous penser: en 2021, on sortait du Covid; en 2022, c’était l’année de la guerre en Ukraine dont le bon sens laissait espérer une sortie… Alors qu’on pensait avoir touché le fond, force est de constater qu’on peut toujours aller plus bas. Le conflit au........
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