Le livre de l’amour infini (Flammarion) de Maxime Rovère, retrace la vie du philosophe grec Apollonios de Tyane, ayant vécu au premier siècle de notre ère. Ce roman philosophique s’emploie à en reconstituer la sagesse, dans son exercice même. Il nous livre à l’épreuve du détachement, à laquelle son disciple Damis, éperdument amoureux de Psyché, personnage mythologique d'une grande beauté, a bien du mal à s’adonner. Mais aussi, à celle de la transmission, incessamment mise en échec, notamment, par la politique tyrannique de Néron. Celle de la mort, aussi, qui, pour le pythagoricien qu’est Apollonios, traverse nos existences, et les délimite, pour mieux les parfaire.

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Ce cheminement intérieur, s’accompagne d’une grande fresque historique et géographique, à la recherche des sagesses de l’Inde, de la Grèce et de l’Afrique noire. Enfin, le titre pourrait être trompeur ; il ne s’agit pas d’un livre de développement personnel au terme duquel vous pourrez atteindre l’amour infini, dont Céline disait qu’il était à la portée des caniches. L’amour infini, c’est l’exercice exigeant et collectif, pour atteindre la sagesse. Un livre édifiant, qui ne trahit pas les exigences de son auteur : « Le discours qui a de la valeur n’est pas celui qui vous laisse dans l’admiration de la personne qui le tient, mais celui qui vous transforme. »

Marianne : Qu’est-ce que l’amour infini ?

Maxime Rovère : C’est une manière de vivre et de penser aujourd’hui oubliée, incarnée au premier siècle de notre ère par le philosophe Apollonios de Tyane. Alors que l’Empire romain reconfigurait complètement ce qu’allait devenir l’Occident, le christianisme et l’apollonisme ont été quelque temps en compétition, avant que les chrétiens ne fassent triompher leur conception de l’amour fondée sur le sacrifice.

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