Les quinze dernières années ont été marquées par la montée fulgurante des mouvements nationalistes en Europe. Dans Les moissons de la colère (Cerf), Charles Sapin, collaborateur du Point, enquête sur le big bang en cours. Ce dernier a lieu dans des pays où l’électorat, qui était plutôt fidèle aux partis traditionnels, se radicalise sur des questions identitaires, d’immigration ou de modes de vie. Quitte à faire ainsi grossir les rangs des nationalistes.

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Le journaliste interroge avec une grande acuité cette dynamique et ses ressorts dans de nombreux pays aux histoires et aux cultures singulières. Il présente tour à tour l’Italie avec Giorgia Meloni, présidente du Conseil et du parti populiste Frères d'Italie, le Portugal avec le mouvement nationaliste Chega, la Suède et le Danemark qui offrent des modèles radicalement différents. Jusqu'à la France où aujourd'hui Marine Le Pen apparaît de plus en plus comme une prétendante en mesure de l'emporter à la présidentielle de 2027.

Marianne : Vous distinguez deux formes de nationalisme : le national-conservatisme et le national-populisme, ce qui implique que tout nationalisme ne soit pas nécessairement un populisme ?

Charles Sapin : Je suis parti de la définition que donne du populisme le sociologue de référence, Cas Mudde. C’est-à-dire une vision de la société en deux blocs opposés et homogènes : d’un côté une élite corrompue, perçue comme détournant l’intérêt général à son seul profit, et de l’autre, un peuple, par nature vertueux, qu’il s’agit de laisser s’exprimer avec le moins de filtres possible. Le populisme à l’état pur n’existe pas, il s’adjoint toujours à une autre idéologie pour fonctionner.

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Charles Sapin : "Les revendications sociétales radicalisent l'électorat qui vient grossir les nationalismes"

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19.04.2024

Les quinze dernières années ont été marquées par la montée fulgurante des mouvements nationalistes en Europe. Dans Les moissons de la colère (Cerf), Charles Sapin, collaborateur du Point, enquête sur le big bang en cours. Ce dernier a lieu dans des pays où l’électorat, qui était plutôt fidèle aux partis traditionnels, se radicalise sur des questions identitaires, d’immigration ou de modes de vie. Quitte à faire ainsi grossir les rangs des nationalistes.

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© Marianne


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