Dans L’esprit artificiel, Raphaël Enthoven nous livre une réflexion sur l’intelligence artificielle au prisme de ce qui lui échappe : l’amour et la philosophie. Tous deux, dit-il, sont affaire de désir, d’étonnement et de rencontre, avec l’étrange impression, parfois, d’y reconnaître l’être qu’on voit pour la première fois. ChatGPT au contraire, ne serait qu’une oie gavée d’algorithmes, un simple outil, incapable de révéler la complexité et la beauté du vivant. L’essayiste revient longuement sur ce qui distingue la machine de la pensée humaine, seule apte, dit-il, à faire preuve d’intuition, de sensibilité, de critique, d’hésitation.
C’est pourquoi l’écrivain affirme que l’IA ne présente aucun danger pour l’exercice de la philosophie, dont il fait un plaidoyer exalté. Il rend ainsi un vibrant hommage aux « hussards de notre liberté de conscience ». Mais Enthoven se risque aussi à une réflexion plus politique qui pourrait nous rendre optimiste sur leur devenir, mais qui laisse néanmoins planer un doute. Il nous confie : « Sous l’effet de l’IA tous les métiers vont peut-être changer, sauf, s’il existe encore celui de professeur de philosophie. »
Marianne : Votre ouvrage a pour titre L’esprit artificiel. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Raphaël Enthoven : L’idée du titre m’est venue du sentiment que le syntagme « intelligence artificielle » était un oxymore comparable à « mort-vivant ». Le titre L’esprit artificiel à ce moment-là, s’est imposé à moi, comme un impossible absolu, comme un cercle carré.
Vous dites que l’amour échappe à l’IA, mais par l’intermédiaire des applications de rencontre, des contenus pornographiques générés par l’IA, celle-ci ne peut-elle pas, progressivement, transformer notre rapport à l’autre, et in fine, notre capacité à aimer ?
IA, "possible disparition" de son enseignement... on a parlé du sort de la philo avec Raphaël Enthoven
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05.02.2024
Dans L’esprit artificiel, Raphaël Enthoven nous livre une réflexion sur l’intelligence artificielle au prisme de ce qui lui échappe : l’amour et la philosophie. Tous deux, dit-il, sont affaire de désir, d’étonnement et de rencontre, avec l’étrange impression, parfois, d’y reconnaître l’être qu’on voit pour la première fois. ChatGPT au contraire, ne serait qu’une oie gavée d’algorithmes, un simple outil, incapable de révéler la complexité et la........
© Marianne
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