Depuis Hans Kohn, nous distinguons entre les nations civiques et ethniques. Les premières seraient héritières des révolutions américaine et française ; elles incarneraient la raison universelle, la liberté politique et les droits de l’homme. La nation civique serait une communauté librement consentie, un contrat entre individus dont le regard est porté vers l’avenir.

D’autre part, on retrouve la nation ethnique qui s’articule autour d’un héritage ancestral. Elle serait le fruit d'une identité attribuée, une communauté maintenue par la solidarité tribale, par le culte des monuments et des morts.

C’est un secret de polichinelle que cette classification descriptive cache une classification normative. La nation civique serait universelle et ouverte ; tout être pensant est libre d'adhérer au contrat social. La nation ethnique, quant à elle, serait fermée et étroite ; l’appartenance à cette communauté est dictée par des traits arbitraires qui nous échappent, comme la filiation. La nation civique serait rationnelle et respectable alors que la nation ethnique serait irrationnelle et intolérante.

D’ailleurs, on a vertement reproché aux nations civiques de ne pas être à la hauteur de leurs idéaux. Américaine ou française, la nation civique serait impure : trop forgée par une culture ancestrale, trop attachée à une langue ou un arbre généalogique en lieu et place des principes véritablement universels, elle n’aurait pas complètement purgé sa part ethnique. Face à une telle réalité, certains s’accommodent de cette réalité imparfaite. D’autres s’insurgent. Si une nation purement civique n’a jamais existé, il faudrait l’inventer.

QOSHE - Renaud-Philippe Garner : "Il faut que la nation française soit plus qu’un contrat social ou un pacte républicain" - Renaud-Philippe Garner
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Renaud-Philippe Garner : "Il faut que la nation française soit plus qu’un contrat social ou un pacte républicain"

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09.01.2024

Depuis Hans Kohn, nous distinguons entre les nations civiques et ethniques. Les premières seraient héritières des révolutions américaine et française ; elles incarneraient la raison universelle, la liberté politique et les droits de l’homme. La nation civique serait une communauté librement consentie, un contrat entre individus dont le regard est porté vers l’avenir.

D’autre part, on retrouve la nation........

© Marianne


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