Temps de lecture: 2 min — Repéré sur The Conversation

La théorie du Big Rip [le «grand déchirement» en français] réservait à notre univers un scénario assez peu optimiste: toutes les structures, des amas de galaxies jusqu'aux atomes, étaient vouées à être détruites, étirées par une expansion de plus en plus importante menant jusqu'au déchirement.

Mais soyez rassuré: à l'occasion de la 243e réunion de l'Union américaine d'astronomie à La Nouvelle-Orléans, de nouveaux calculs ont été publiés par le Dark Energy Survey (DES), un programme international dont le but est de cartographier l'univers afin de mieux comprendre la nature de l'énergie noire. La nouvelle mesure en question clarifie cette dernière, et par extension écarte la théorie du Big Rip.

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter quotidienne de Slate.fr et ne ratez plus aucun article!

Je m'abonne

D'après les estimations, notre univers observable est composé à près de 70% d'énergie noire. Depuis sa découverte en 1998, on sait que son principal effet à (très) grande échelle est d'accélérer l'expansion de l'univers. Toutefois, si l'on arrive à quantifier cette énergie noire, il est nettement plus délicat de la qualifier avec précision.

Jusqu'ici, la nature de l'énergie noire demeurait mystérieuse. Plus précisément, c'est le paramètre «w» qui a longtemps été insaisissable pour les scientifiques du monde entier. Par «w», il faut comprendre «équation d'état». En physique, celle-ci correspond au rapport entre la pression et la densité énergétique d'une substance. Absolument tout dans notre univers possède une équation d'état, mais il reste à la déterminer. Le calcul de cette valeur constituait donc la première étape essentielle à la compréhension de la véritable nature de l'énergie noire.

Les calculs fraîchement annoncés attribuent à l'énergie noire l'équation d'état suivante: «w=-0,8». Avant eux, on pensait que «w=-1» voire moins. Or plus «w» est faible, plus la densité énergétique de l'énergie noire est forte, plus sa répulsion l'est aussi. En d'autres termes, la matière pousse contre d'autres matières, ce qui entraîne une expansion constante de l'univers. La nouvelle équation d'état de l'énergie noire, plus élevée que prévu, est donc «un soulagement», commente Robert Nichol, l'un des chercheurs ayant contribué à ces calculs.

Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques se sont basés sur les données récoltées par les observatoires cosmiques les plus perfectionnés, qui permettent d'analyser l'infini avec une précision inégalée. En s'appuyant sur les étoiles explosées (plus précisément les supernovas thermonucléaires), la mesure de distances plus lointaines que jamais a été rendue possible.

À LIRE AUSSI

L'univers est composé à 69% d'énergie noire

Robert Nichol explique que «la différence réside aujourd'hui dans la taille et la qualité de notre échantillon de supernovas. Grâce aux nouvelles techniques, l'équipe DES dispose de 20 fois plus de données, sur un large éventail de distances.»

L'astronome se réjouit par ailleurs des avancées fulgurantes en matière d'équipements d'observation, avec des télescopes qui pourraient «trouver des milliers de supernovas supplémentaires» et qui nous éclaireraient «encore davantage sur la nature de l'énergie noire».

QOSHE - Finalement, l'univers ne se déchirera pas - Slate.fr
menu_open
Columnists Actual . Favourites . Archive
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close
Aa Aa Aa
- A +

Finalement, l'univers ne se déchirera pas

5 8
10.01.2024

Temps de lecture: 2 min — Repéré sur The Conversation

La théorie du Big Rip [le «grand déchirement» en français] réservait à notre univers un scénario assez peu optimiste: toutes les structures, des amas de galaxies jusqu'aux atomes, étaient vouées à être détruites, étirées par une expansion de plus en plus importante menant jusqu'au déchirement.

Mais soyez rassuré: à l'occasion de la 243e réunion de l'Union américaine d'astronomie à La Nouvelle-Orléans, de nouveaux calculs ont été publiés par le Dark Energy Survey (DES), un programme international dont le but est de cartographier l'univers afin de mieux comprendre la nature de l'énergie noire. La nouvelle mesure en question clarifie cette dernière, et par extension écarte la théorie du Big Rip.

Abonnez-vous........

© Slate


Get it on Google Play