Temps de lecture: 2 min — Repéré sur The Guardian, Forbes

Trois milliards. C'est le nombre de joueurs de jeux vidéo dans le monde en 2022. Il représente autant de personnes qui sont confrontées à un danger plutôt méconnu vis-à-vis de leur pratique: le risque auditif. C'est ce que révèle une étude publiée le 16 janvier dans la revue de santé publique BMJ. Menée conjointement par des experts en audition de l'Organisation mondiale de la santé et de plusieurs universités, cette étude sert également de sonnette d'alarme pour les scientifiques, qui en profitent pour exhorter les responsables politiques à prendre au sérieux cet enjeu de santé publique.

Tout le monde n'a pas les mêmes habitudes de jeu, rappelle l'étude. Si le gamer moyen dédie trois heures par semaine à cette pratique, ce n'est pas le cas des joueurs plus réguliers, nettement plus exposés aux environnements sonores des jeux vidéo et, de fait, aux risques auditifs qui y sont liés. Les scientifiques concluent qu'avec une exposition intense et prolongée aux jeux vidéo, les gamers pourraient notamment développer des acouphènes, voire subir une perte auditive partielle irréversible.

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Auprès d'un échantillon de 54.000 personnes, les chercheurs ont pu détecter des niveaux d'écoute «potentiellement dangereux». D'après eux, le niveau sonore moyen des jeux vidéo flirte avec les limites autorisées en matière d'exposition sonore, voire les dépasse. Franki Oliver, responsable de l'audiologie à la RNID (l'association nationale britannique de lutte contre la perte auditive) explique: «Il existe deux facteurs qui augmentent le risque de perte auditive et d'acouphènes induits par le son: l'intensité et la durée pendant laquelle vous y êtes exposé.»

Au cours des dernières années, l'industrie vidéo-ludique a connu une croissance effrénée, notamment grâce à l'e-sport qui a gagné le cœur du public. Avec la pandémie, le jeu vidéo est devenu un fer de lance indiscutable de la culture audiovisuelle, fédérant des milliards de joueurs à travers le monde et voyant ses capacités technologiques croître dans le même temps.

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Mais la course au réalisme a ses défauts. Les recherches pointent notamment les bruits de coups de feu ou de rafales. Présents dans certains jeux, ces impulsions sonores courtes et vives peuvent atteindre 119 décibels, soit bien au-dessus des limites recommandées, qui varient de 83 à 98 décibels maximum selon la durée d'exposition. À partir de 110 décibels, les oreilles encourent de véritables dangers.

Les chercheurs déplorent le manque crucial de données scientifiques sur le sujet, qui se profile comme un enjeu de santé publique inévitable. Les résultats de l'étude suggèrent qu’il pourrait être nécessaire «de prioriser [...] la sensibilisation aux risques, et d'aider à promouvoir une écoute sécurisée parmi les joueurs».