Temps de lecture: 3 min

Avec son petit œillet métallique permettant de l'accrocher à un clou, le calendrier des postes (ou «almanach du facteur») était un incontournable des maisons françaises d'autrefois. Ses photos d'animaux ou paysages bucoliques offraient un peu de dépaysement et de couleurs aux cuisines de nos grands-parents ou arrière-grands-parents.

Ce fameux objet vendu au mois de décembre par les facteurs et factrices ne pouvait même pas être utilisé comme agenda: son papier glacé, épais et de piètre qualité ne permettait pas d'y inscrire quoi que ce soit de lisible, et de toute façon, aucun espace n'était prévu pour cela. À côté de la mention du jour et de la date, on trouvait en effet le nom du fameux «saint du jour», une tradition ayant de moins en moins de sens –qui s'intéresse encore à la saint Odilon ou au fait que je sois né à la saint Jean-Eudes?

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Le calendrier des postes est aujourd'hui devenu un sommet de désuétude, et c'est peut-être justement ce qui le sauvera. Ses images d'un autre temps sont susceptibles d'alimenter notre goût du moche, pour paraphraser Alice Pfeiffer. Il suffit de se rendre sur certains sites d'enchères en ligne bien connus ou de chiner en période de vide-grenier pour mettre la main sur certaines reliques qui –vive les mathématiques– peuvent même resservir pour peu qu'on les ressorte au moment adéquat. Sur un frigo design, un almanach du facteur bien démodé peut être du meilleur effet.

2024 est bissextile, et il est important de rappeler que cela n'arrive pas exactement un an sur quatre. Les années bissextiles sont en effet celles qui sont multiples de 4 mais pas de 100, ainsi que les années multiples de 400. Autrement dit: 2000 était bissextile, mais 2100, 2200 et 2300 –appelons-les «les années reloues»– ne le seront pas, puis 2400 sera bissextile, et ainsi de suite –de toute façon, la planète aura sans doute flambé d'ici là.

Mathématiquement, il n'est pas bien difficile de comprendre que quatorze calendriers différents suffisent à couvrir l'ensemble des années: sept de 365 jours, chacun commençant par un jour différent de la semaine, et sept de 366 jours. Si les années duraient toutes 364 jours (ce nombre étant un multiple de 7), elles commenceraient toutes par le même jour: par exemple, chaque 1er janvier tomberait un lundi, et ainsi de suite. Mais la réalité est légèrement plus complexe.

En tout cas, une personne qui souhaiterait acheter un nombre minimal de calendriers des PTT et les réutiliser toute sa vie devrait en posséder quatorze. Par exemple, celui de 2024 comporte 366 jours et débute un lundi: c'était déjà le cas en 1968 et 1996, et cela le sera de nouveau en 2052 et 2080. On ne peut pas tout à fait affirmer que cela se produit tous les vingt-huit ans, car puisque 2100 est une année reloue, il faudra ensuite attendre 2120 pour que cela se reproduise.

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Autrement dit, entre deux années bissextiles similaires (c'est-à-dire commençant par le même jour de la semaine), il s'écoule généralement vingt-huit ans, sauf de part et d'autre d'une année reloue: là, il faut attendre quarante ans pour qu'un calendrier soit réutilisable –à ce titre, l'écart entre 2080 et 2120 est le plus grand qui soit.

Du côté des années non bissextiles, vous apprendrez qu'en 2023, vous auriez pu réemployer votre calendrier 2017, mais qu'en revanche, ces calendriers 2017 ou 2023 ne pourront pas resservir avant 2034 (la prochaine année de 365 jours commençant un dimanche).

Voilà ce qui se produit: jusqu'en 2100 (fichue année reloue qui casse toutes les dynamiques), les années non bissextiles identiques se reproduiront toujours au même rythme, résumable sous le nom de «6-11-11»:

Quand une année non bissextile vient de s'écouler (comme c'est le cas en cette fin 2023), il suffit de compter combien il y aura d'années bissextiles durant les six années qui suivent:

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Mais si les chiffres ne vous passionnent pas et que seule l'idée de réutiliser un vieux calendrier vous intéresse, il vous suffit de conserver ce petit tableau bien pratique pour savoir quels calendriers ressortir du placard et à quel moment.

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En résumé, il vous suffit par exemple d'archiver vos calendriers 1996, 2000, 2004, 2008, 2012, 2014, 2015, 2016, 2018, 2019, 2020, 2021, 2022 et 2023, et le tour est joué: vous n'aurez plus jamais à racheter un calendrier des postes. Soit une économie substantielle.

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Gardez votre calendrier 2023, il resservira en 2034 (et en 2045) (et en 2051)

7 12
27.12.2023

Temps de lecture: 3 min

Avec son petit œillet métallique permettant de l'accrocher à un clou, le calendrier des postes (ou «almanach du facteur») était un incontournable des maisons françaises d'autrefois. Ses photos d'animaux ou paysages bucoliques offraient un peu de dépaysement et de couleurs aux cuisines de nos grands-parents ou arrière-grands-parents.

Ce fameux objet vendu au mois de décembre par les facteurs et factrices ne pouvait même pas être utilisé comme agenda: son papier glacé, épais et de piètre qualité ne permettait pas d'y inscrire quoi que ce soit de lisible, et de toute façon, aucun espace n'était prévu pour cela. À côté de la mention du jour et de la date, on trouvait en effet le nom du fameux «saint du jour», une tradition ayant de moins en moins de sens –qui s'intéresse encore à la saint Odilon ou au fait que je sois né à la saint Jean-Eudes?

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Le calendrier des postes est aujourd'hui devenu un sommet de désuétude, et c'est peut-être justement ce qui le sauvera. Ses images d'un autre temps sont........

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