Le départ précipité de Jocelyn Thibeault de la tête de Hockey Québec ne doit pas cesser de faire du bruit au bout de 48 heures...

Il doit continuer d’alimenter la conversation, il doit continuer de faire réagir, de forcer les parents à poser plus de questions, à revendiquer, à remettre en cause tout le fonctionnement de l’appareil.

Hockey Québec, organisme qui chapeaute et a droit de vie ou de mort sur tout le hockey mineur québécois.

Certaines régions plus spécifiquement se sont retrouvées pointées du doigt sur la place publique en marge de la démission de Jocelyn Thibeault...

Dans le cas de la région Lac Saint-Louis, il n’y a rien d’étonnant. Ça fait des lunes que cette région voudrait faire cavalier seul. Elle n’en fait déjà pas mal qu’à sa tête et au sommet de sa structure, on travaille beaucoup plus à placer les jeunes joueurs de talent dans les universités américaines plutôt que dans la Ligue de hockey junior Maritimes.

Les régions de Laurentides-Lanaudières et de l’Estrie ont aussi été identifiées comme étant des moutons noirs qui empêchent Hockey Québec de mener à bien ses grandes orientations.

Le directeur général de Hockey Estrie, Rémi Meunier, a réagi vivement aux accusations visant son organisme lors d’une entrevue accordée au journaliste Sébastien Lajoie de la Tribune de Sherbrooke.

Et disons que ça ne vole pas haut en termes de commentaires. Meunier joue les victimes, se cache derrière le fait d’avoir été identifié comme région toxique pour annoncer des difficultés à venir, chantage émotif un brin éhonté.

Il identifie le hockey scolaire de manière à peine camouflée comme le talon d’Achille du hockey mineur québécois et il pointe ultimement les parents comme étant ceux qui sont à la source de la résistance estrienne au vent de changement souhaité et instauré sous le régime de Jocelyn Thibeault.

Ironie du sort, Jocelyn est résident de Sherbrooke, l’estrie est sa région naturelle sous Hockey Québec... et voilà qu’elle est partie prenante de la source qui a mené à sa décision de claquer la porte, convaincu que l’organisme était ingérable dans sa forme actuelle.

Il faut que le texte de Sébastien Lajoie soit lu par le plus grand nombre d’intervenants de hockey mineur et décideurs au Québec.

Il faut surtout que la ministre Isabelle Charest et son équipe lisent attentivement ce texte.

Toute personne moindrement sensée qui va lire attentivement le propos du directeur général de Hockey Estrie, Rémi Meunier, va comprendre pourquoi Jocelyn Thibeault a annoncé la semaine dernière qu’il va quitter abruptement ses fonctions en juin prochain.

Je nomme Rémi Meunier ce soir, mais ce nom pourrait être remplacé par des dizaines d’autres... il ne faut pas personnaliser le débat, on le fait trop souvent. On coupe une tête puis on balaie sous le tapis la vraie poussière... et puis une nouvelle tête arrive et continue le manège, le stratagème anti-évoluant.

Il faut justement couper la tête du serpent. C’est très malheureux parce qu’au conseil d’administration de Hockey Québec se trouve quelques éléments déterminés à réussir à changer les choses.

Mais, là aussi, ce n’est pas parfait, au contraire. Le départ de Jocelyn semble vouloir se traduire par une résistance de trois régions de Hockey Québec, sans plus. Je peux vous certifier que le problème est plus grave et profond que ça.

En ce sens, lorsque le DG de Hockey Estrie dit que quelqu’un quelque part dans l’exécutif de Hockey Québec a intérêt à personnaliser le débat et identifier des coupables en dehors du siège social de l’organisme, je pense que sur ce plan, il n’a pas tout à fait tort.

Je sais qu’un organisme comme Hockey Québec ce n’est pas un truc de développement économique, la tasse de thé du gouvernement actuel à Québec.

Mais la tâche de nos élus est de gouverner notre nation, au-delà de la gérer, de l’administrer. Et gouverner veut entre autres dire s’occuper de son avenir, de ses jeunes, à travers principalement l’éducation.

Je me répète, mais il est à mon sens plus que temps que le dossier de Hockey Québec se règle à partir de sa tête... et sa tête ne peut être coupée que par la ministre Isabelle Charest.

Notre hockey mineur devrait être sous l’égide des institutions scolaires et du réseau de sport étudiant, avec une minuscule place pour du hockey civil récréatif simple lettre... nous sommes collectivement rendus là!

QOSHE - Hockey Québec: il faut couper la tête du serpent - Jean-Charles Lajoie
menu_open
Columnists Actual . Favourites . Archive
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close
Aa Aa Aa
- A +

Hockey Québec: il faut couper la tête du serpent

9 11
06.03.2024

Le départ précipité de Jocelyn Thibeault de la tête de Hockey Québec ne doit pas cesser de faire du bruit au bout de 48 heures...

Il doit continuer d’alimenter la conversation, il doit continuer de faire réagir, de forcer les parents à poser plus de questions, à revendiquer, à remettre en cause tout le fonctionnement de l’appareil.

Hockey Québec, organisme qui chapeaute et a droit de vie ou de mort sur tout le hockey mineur québécois.

Certaines régions plus spécifiquement se sont retrouvées pointées du doigt sur la place publique en marge de la démission de Jocelyn Thibeault...

Dans le cas de la région Lac Saint-Louis, il n’y a rien d’étonnant. Ça fait des lunes que cette région voudrait faire cavalier seul. Elle n’en fait déjà pas mal qu’à sa tête et au sommet de sa structure, on travaille beaucoup plus à placer les jeunes joueurs de talent dans les universités américaines plutôt que dans la Ligue de hockey junior Maritimes.

Les régions de Laurentides-Lanaudières et de l’Estrie ont aussi été identifiées comme étant des moutons noirs qui empêchent Hockey Québec de mener........

© TVA Sports


Get it on Google Play