Le vieil adage veut que le malheur des uns fasse généralement le bonheur des autres.

Va pour l’adage...

Au hockey, on utilise souvent une métaphore pour définir un joueur qui, dans une organisation, n’a pas de rôle officiellement défini et certainement pas de premier plan, mais qui en revanche peut-être utilisé à toutes les sauces, selon les urgences en besoins de son équipe. On dit de ce type de joueur qu’il est un «couteau suisse».

Ti-Paul Byron avait cette formidable utilité chez le Canadien, avant que Mackenzie Weegar ne lui éteigne les lumières et l’envie avec un uppercut qui a modifié à jamais la trajectoire de la carrière de Paul, qui n’a plus été le même par la suite. Et tout ça, j’aime à le rappeler, au nom du fameux code.

Je m’égare... le nouveau couteau suisse du Canadien, c’est Rafaël Harvey-Pinard. Reconnu ainsi par vous les partisans, par nous les médias observateurs, mais aussi à l’interne par les coachs et la direction, Alex Burrows, le dernier en titre qui a utilisé l’expression couteau suisse pour qualifier Rafael pas plus tard qu’hier.

Sauf qu’Harvey-Pinard ne connaît pas une saison à la hauteur des attentes de personne, à commencer certainement par les siennes.

N’ayant pu disputer que 31 des 68 matchs du club en raison de blessures, il n’a que 8 points dont un seul maigre but cette saison, lui qui, l’an dernier, en avait marqué 14 en seulement 34 matchs avec le Canadien.

Son utilisation souffre de sa faible production cette saison, avec raison. On peut même parler ici d’une certaine dégringolade, puisqu’en début de campagne, alors que toutes et tous cherchions qui était l’ailier de prédilection pour compléter Nick Suzuki et Cole Caufield, plusieurs appuyaient fort sur le nom de Rafaël Harvey-Pinard en disant souhaiter que Martin St-Louis lui accorde un véritable essaie sur le premier trio de l’équipe.

De là on a vu la saison défiler sous nos yeux et Joshua Roy prendre le plancher dans le top 6 du club, faisant sa propre niche avec Alex Newhook et Joel Armia sur le deuxième trio.

Sans rien voler à personne au contraire, en prenant sa place, en volant sa propre chaise et en établissant son statut de candidat top 6 bien réel de la Ligue nationale de hockey.

La perte de Roy est l’occasion de voir qui peut prendre cette chaise et la faire sienne sans pour autant plomber l’excellent travail de Newhook et Armia depuis plusieurs semaines.

Curieusement mais assez justement, pas grand monde n’a soulevé le nom de Rafael Harvey-Pinard.

C’est dire comment on n’est jamais vraiment rendu dans cette ligue-là. Rafaël a eu une saison difficile, c’est vrai, mais rien n’a changé dans son approche et dans son intention qui demeure de tout faire pour aider son équipe à gagner des matchs de hockey.

Lors de la perte de Roy, l’autre soir à Edmonton, on a terminé le match en offrant les rotations de deuxième trio à Josh Anderson, qui mérite n’importe quoi sauf une récompense cette saison.

Or, si c’est vrai que Rafaël Harvey-Pinard est le nouveau couteau suisse du Canadien, et je suis de cet avis, alors je pense que c’est à lui que doit revenir l’occasion de relancer sa saison en étant muté sur un trio offensif avec Newhook et Armia.

Ce n’est pas comme si le CH avait une audition importante à accorder à un joueur dans cette chaise à gauche sur le top 6.

En dehors de vétérans au neutre comme Anderson, Brendan Gallagher ou encore Tanner Pearson, ce ne sont pas Michael Pezzetta ou encore Jesse Ylonen qui méritent davantage que Harvey-Pinard d’obtenir la faveur des coachs pour venir compléter Newhook et Armia.

Je pense vraiment que Rafaël ferait un super job pour le reste de la campagne, s’il s’avère que Joshua Roy ne revient pas au jeu cette saison.

Une superbe occasion pour le «kid» d’engraisser ses statistiques, sans pour autant se bercer d’illusions pour la suite.

Et nous, les médias, avons un exercice de conscience à faire en ce sens aussi, c’est à dire de ne pas trop nous emballer si ça marche pour Rafaël avec Newhook et Armia, de ne pas trop souffler dans sa «balloune».

Mais ne serait-ce que pour permettre à Harvey-Pinard de retrouver ses repères et refaire le plein de confiance avant un gros été à l’entrainement et un retour en force l’automne prochain, je crois que le CH doit lui accorder le privilège de relever Joshua Roy sur le top 6 en attaque de l’équipe, sinon à quoi bon avoir sous la main un couteau suisse?

QOSHE - Le nouveau «couteau suisse» du CH - Jean-Charles Lajoie
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Le nouveau «couteau suisse» du CH

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22.03.2024

Le vieil adage veut que le malheur des uns fasse généralement le bonheur des autres.

Va pour l’adage...

Au hockey, on utilise souvent une métaphore pour définir un joueur qui, dans une organisation, n’a pas de rôle officiellement défini et certainement pas de premier plan, mais qui en revanche peut-être utilisé à toutes les sauces, selon les urgences en besoins de son équipe. On dit de ce type de joueur qu’il est un «couteau suisse».

Ti-Paul Byron avait cette formidable utilité chez le Canadien, avant que Mackenzie Weegar ne lui éteigne les lumières et l’envie avec un uppercut qui a modifié à jamais la trajectoire de la carrière de Paul, qui n’a plus été le même par la suite. Et tout ça, j’aime à le rappeler, au nom du fameux code.

Je m’égare... le nouveau couteau suisse du Canadien, c’est Rafaël Harvey-Pinard. Reconnu ainsi par vous les partisans, par nous les médias observateurs, mais aussi à l’interne par les coachs et la direction, Alex Burrows, le dernier en titre qui a utilisé l’expression couteau suisse pour qualifier Rafael pas plus tard qu’hier.

Sauf........

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