Deux nouvelles personnes font leur entrée au Temple de la renommée de la Lutte au Québec cette année. Il s’agit de René Goulet dans la catégorie des Québécois, ainsi que Leo Burke dans la catégorie des non-Québécois.

Goulet était passé bien près d’être intronisé, et ce, depuis quelques années. Il avait terminé quatrième à quatre votes en 2019, alors qu’en 2020, 2021 et 2022, il avait terminé deuxième, chaque fois à un seul vote de faire son entrée au temple de la renommée. Cette année est finalement la bonne, alors qu’il a reçu son plus haut total de votes en carrière.

À ce titre, il a devancé Billy Two Rivers et Don Eagle, deux lutteurs des Premières Nations, le premier ayant été très populaire en Angleterre et dans les années de Lutte Grand Prix et le second, ayant fait sensation dans les débuts de la télévision aux États-Unis vers la fin des années 40. Parmi ceux qui ont aussi eu un fort soutien de la part du comité cette année, notons le photographe, éditeur, lutteur et entraîneur Tony Lanza, qui a connu une forte augmentation comparativement à l’an dernier, les frères Lortie (Paul et Bob), très importants pour ce qu’on appelait la « p’tite lutte », mais qui ont aussi voyagé en Angleterre et qui ont été les premiers à présenter de la lutte à la télévision, ainsi que le Bourreau Neil Guay qui a, entre autres, fait équipe avec Hulk Hogan au début des années 80.

Du côté des non-Québécois, le comité doit uniquement considérer ce que les personnalités ont accompli au Québec et l’instar de Goulet, Burke avait terminé trois fois deuxième dans les quatre dernières années.

Parmi ceux qui ont suivi Burke on retrouve Dominic Denucci, qui a débuté sa carrière ici avant de devenir une vedette à l’internationale, Guy Hauray, l’un des commentateurs avec le plus de longévité au Québec, et finalement Argentina Rocca, qui était la version italienne d’Édouard Carpentier.

Le comité comprend d’anciens lutteurs, des lutteurs actuels, de même que plusieurs personnalités ayant suivi l’histoire de la lutte au Québec à différentes époques.

Étant donné que les retraites arrivent très tard ou n’existent tout simplement pas pour un lutteur professionnel, les règles pour être admis stipulent que la personne doit avoir travaillé dans le monde de la lutte pendant au moins 15 ans, ou avoir atteint l’âge de 35 ans, ou être décédé et avoir travaillé durant l’un des âges d’or de la lutte au Québec, pour une promotion mondiale d’importance ou avoir eu une carrière internationale d’importance. Pour les acteurs de la scène indépendante, qui existe au Québec depuis 1990, il faut que ces derniers aient eu une carrière internationale digne de mention. Sinon, il est très difficile de comparer les époques. Qui a eu une meilleure carrière entre Richard Charland et Franky the Mobster par exemple ? Pas si évident que ça. Au début de l’année 2021, j’ai créé le tout premier Temple de la renommée de la lutte indépendante au Québec, justement pour contrebalancer le tout.

Né Robert Bédard le 12 juillet 1932 à Québec, Goulet avait joué au hockey, avait fait de la boxe et de la lutte amateur dans sa jeunesse, avant de finalement s’initier à la lutte professionnelle à l’âge de 24 ans. Après avoir eu son premier match contre Gérard Dugas à Québec en 1956, il fait le tour de la province, luttant plus souvent qu’autrement sous le nom de Bob Bédard. Pendant des années, il continue à lutter sans pouvoir en vivre adéquatement. Ce n’est que vers la fin de 1962 et en 1963 que les choses commencent tranquillement à s’améliorer pour lui. Dans les derniers temps d’Eddie Quinn comme promoteur, en novembre 1962, il lutte contre le champion de la NWA Buddy Rogers et en janvier 1963, il affronte Killer Kowalski.

Mais c’est vraiment le 31 juillet 1963 que sa vie allait changer.

En effet, ce soir-là, il lutte contre Maurice Vachon sur une carte du tout nouveau promoteur Yvon Robert au centre Paul-Sauvé. Vachon lui demande pourquoi il ne tente pas sa chance aux États-Unis et Goulet lui explique tout simplement qu’il ne parle pas anglais. Vachon lui dit alors qu’il appellerait le promoteur Wally Karbo à Minneapolis et qu’il n’y aurait pas de problèmes.

« J’ai dit à ma femme que si ça ne marchait pas après six mois, que nous reviendrions et que je ferais quelque chose d’autre de ma vie. J’habite aux États-Unis depuis ! », m’a déjà raconté le principal intéressé.

Il devient René Goulet à son arrivée à l’AWA, alors que le promoteur Verne Gagne (partenaire d’affaires de Karbo) s’inspire du populaire chanteur d’origine canadienne-française Robert Goulet. Il luttera pour l’AWA pendant dix ans, alors que Goulet sera utilisé à toutes les sauces. Après l’AWA, il lutte un peu partout aux États-Unis avant de faire ses débuts à New York au début des années 1970.

C’est d’ailleurs le 6 décembre 1971 à New York qu’il remporte le plus important titre de sa carrière. En équipe avec Karl Gotch, ils deviennent les deuxièmes champions par équipe de la WWWF de l’histoire, défaisant Luke Graham et un autre Québécois, Tarzan Tyler. Mais leur règne est de courte durée, alors que Gotch part travailler au Japon sans l’autorisation de Vince McMahon Sr.

Avant de quitter la WWWF, il lutte aussi pour Lutte Grand Prix. En effet, lors du premier événement au Forum de Lutte Grand Prix, propriété des frères Vachon, d’Yvon Robert Jr et d’Édouard Carpentier, Goulet est choisi pour affronter Don Leo Jonathan qui fait un retour au Québec après plusieurs années. Les Vachon lui avaient demandé de venir les aider, alors que la compagnie commençait à préparer la rivalité entre Jonathan et le Géant Ferré. Johnny Rougeau, en pleine guerre avec Lutte Grand Prix, appelle Vince McMahon Sr pour se plaindre que ce dernier envoyait des lutteurs à l’opposition. Mais McMahon répond qu’il n’en savait rien. La vérité est que Goulet devait tout à Maurice et que rien n’allait lui faire manquer cet événement.

C’est également au début des années 1970 que Goulet lutte en Allemagne sous le nom de Buddy Rogers Jr, tout simplement parce que le promoteur trouve qu’il lui ressemble avec ses cheveux blonds. Puis en 1974, il devient le Sergent Jacques Goulet, jouant le rôle d’un légionnaire français, une idée de Dick the Bruiser à Indianapolis. Il remporte le tournoi « Tag League » de New Japan avec le Géant Ferré, retourne à l’AWA avant de revenir pour de bon à la WWF en septembre 1983. C’est à ce moment, suite à une artère bloquée, qu’il met fin à sa carrière de lutteur à temps plein et commence celle d’agent.

De 1984 jusqu’au début des années 1990, Pat Patterson, le bras droit de Vince McMahon, avait lui-même deux bras droits à ses côtés, deux Québécois, soient Goulet et Terry Garvin.

« On faisait rouler les shows. On produisait les matchs. Je pouvais lutter dans le premier match, je me changeais, je regardais le show, je prenais le rapport du box-office. Nous avons aidé à démarrer la compagnie. C’est nous autres qui avons monté ça », me racontait fièrement Goulet.

Il travaille en coulisses jusqu’en 1997. Il est d’ailleurs courant dans les années 1980 et 1990 de voir Goulet à la télévision, en train de séparer une bagarre par exemple. Mais en 1997, Gerry Brisco l’appelle pour lui dire qu’il a toujours été un bon employé pour la WWF, mais que la compagnie ne l’utiliserait qu’au besoin à partir de maintenant. Ils ne l’ont jamais rappelé.

En rétrospective, la carrière de Goulet est remplie de premières. Il a été le premier à battre Ric Flair, il a fait partie du premier match de la WWF présenté sur les ondes du USA Network, sans oublier qu’il a été le premier hôte du Café René, un segment d’entrevues produit par la WWF au début des années 1980 et repris dans les années 2000 par René Duprée.

Après s’être retiré à Charlotte en Caroline du Nord avec son épouse Pierrette, Goulet est décédé le 25 mai 2019 à l’âge de 86 ans.

Bien qu’il ait été lutteur pendant plus de 20 ans et qu’il ait été un entraîneur reconnu, c’est comme scripteur en chef de Lutte Internationale que Leo Burke s’est principalement démarqué à Montréal.

De son vrai nom Léonce Cormier, il vient d’une famille de quatre lutteurs du Nouveau-Brunswick qui ont tous lutté sous différents noms, car le leur est très difficile à prononcer en anglais. Yvon a été le premier, sous le nom de The Beast. Jean-Louis a suivi ses traces sous le nom de Rudy Kay. Puis, Léonce sous Leo Burke en 1966 et finalement le plus jeune, Roméo, sous le sobriquet de Bobby Kay.

En 1969, Burke fait ses débuts à Montréal pour les As de la Lutte de Johnny Rougeau. C’est par l’entremise du bras droit de Rougeau, Bob Langevin, et d’Édouard Carpentier qu’il travaille au Québec pour la première fois. Son premier combat à Montréal est le 21 juillet, une victoire face à Ben Sharkey. Il continue son été à lutter un peu partout au Québec, en préliminaires, contre des heels tels que Dale Roberts, Butch Morgan et Anthony Stark. Toutefois, l’expérience ne dure que deux mois.

Puis, après avoir lutté principalement dans les Maritimes et à Calgary pour les Hart, c’est Dino Bravo, lors d’une visite au Nouveau-Brunswick, qui lui demande de revenir à Montréal. Bravo est alors actionnaire de la promotion à Montréal avec Gino Brito et Frank Valois.

C’est donc en octobre 1983 que Burke fait ses débuts pour les promotions Varoussac. Il y tiendra un double rôle, soir celui de lutteur et de scripteur. De son propre aveu, il doit tout faire approuver par Brito et Bravo. D’ailleurs, plus souvent qu’autrement, Bravo s’occupe de ses propres histoires.

Néanmoins, l’arrivée de Burke comme scripteur coïncide avec l’une des meilleures périodes, en termes d’histoires et de scénarios, de la courte histoire de la compagnie. La rivalité entre Dino Bravo et Rick Martel, la réunion entre les deux vedettes, la présence du champion de la NWA Ric Flair, l’arrivée de Tarzan « La Bottine » Tyler comme gérant, l’ascension d’équipes telles que Pierre Lefebvre et Frenchy Martin, de même que Rick Valentine et Sailor White, toutes des histoires qui ont permis à la compagnie de connaître du succès. C’est aussi à cette époque qu’on nous donne la rivalité entre le duo Bravo/Martel et celui de Valentine et White, celle entre Bravo et King Tonga, un lutteur qui l’avait vraiment impressionné, et finalement, celle entre les frères Rougeau et les frères Garvin, que plusieurs voient comme l’une des meilleures de l’histoire du territoire.

Si la moyenne d’assistance est d’environ 6 000 spectateurs avant son arrivée, elle est de plus de 8 000 à la fin de l’été 1985, dont deux foules avoisinant les 20 000 amateurs au Forum de Montréal, ce qui n’était pas arrivé depuis que Brito avait repris la promotion de son père en février 1980. Il n’y a pas de doutes, le trio de Brito, Bravo et Burke connait du succès.

Une histoire en particulier permet à Burke de fusionner ses deux rôles au sein de la compagnie et il s’agit de celle d’élever Richard Charland dans l’échiquier de la promotion.

C’est en babyface que Burke fait son retour dans l’arène à Montréal, luttant en simple ou en équipe contre des gars comme Sailor White, Pierre Lefebvre et Abdullah the Butcher. Il a même eu deux matchs de championnat contre le champion de l’AWA, Nick Bockwinkel.

Comme scripteur, Burke a comme mission de faire de Richard Charland une vedette locale. Jusque-là, Charland était un babyface qui n’allait nulle part, luttant dans les préliminaires en simple ou en équipe. Il avait d’ailleurs quitté Varoussac au printemps 1982 avant d’y revenir en septembre 1983.

Le 6 février 1984, un tournoi par équipe est organisé afin de déterminer l’équipe qui affrontera le duo composé de Frenchy Martin et Pierre Lefebvre. Les gagnants de ce duel allaient devenir les champions par équipe, titre rendu vacant par le promoteur Valois en janvier. Burke, en équipe avec Rick Martel, avait défait Gino Brito Jr et Charland. Ce dernier, furieux, s’en était presque pris à Brito. De son côté, Burke vend une blessure et se fait remplacer en finale par Tony Ricco, blessure qu’on crédite alors à la lutte féroce que s’était livrée Burke et Charland.

Une semaine ou deux plus tard, un autre tournoi est présenté à la télévision, celui-ci afin de couronner le tout premier champion TV de la compagnie. En finale, Charland et Burke s’affrontent et c’est le vétéran qui l’emporte. C’est la goutte qui fait déborder le vase pour Charland. En guise de titre, on remet à Burke un trophée, mais c’est alors que Charland lui fracasse le trophée sur la tête, confirmant son passage du côté des vilains. S’en suit une rivalité où les deux s’affronteront à plusieurs reprises, en simple et en équipe.

Charland changera son look dans les mois qui suivront, arborant un gilet de chez Gold’s Gym, des boucles d’oreilles extravagantes, le tout avec une nouvelle attitude et un gérant en « La Bottine » Tyler. Il deviendra l’un des bons vilains locaux de la compagnie pour les années à venir. C’était mission réussie pour Burke.

À défaut d’avoir une ceinture autour de la taille pour son championnat de la télévision, c’est la ceinture de champion nord-américain, utilisé principalement dans les Maritimes jusqu’en 1977, que Burke amène à Montréal. En entrevue, Burke affirme avoir défait Harley Race pour le titre. Ce qui est vrai...mais le match était survenu en 1974 et Burke l’avait reperdu et regagné depuis! C’est la ceinture qu’on voit sur les différentes photos de Burke de cette période.

L’expérience Varoussac, devenue Lutte Internationale en septembre 1984, se termine à la fin de l’été 1985, alors que Burke retourne dans les Maritimes et éventuellement à Calgary.

C’est à la demande du promoteur de Québec Stan Marshall que Burke revient au Québec à l’automne 1986. Entre-temps, Rick Martel avait été le scripteur et depuis son départ pour la WWF, c’était Gino Brito le responsable. Burke reprend donc son poste. Mais la WWF avait pris possession de Montréal depuis son départ et était devenue la promotion numéro un au Québec alors que les Rougeau, Bravo, Tonga et Martel y étaient tous.

Malgré tout, Burke est satisfait du travail qu’il a accompli en affichant complet à Thunder Bay, une ville qui était reconnue pour être plus difficile à remplir. De son côté, le lutteur Sunny War Cloud sera toujours reconnaissant envers Burke, qui l’avait mis en équipe avec Jos Lightfoot à l’automne 1986, un autre lutteur jouant un personnage des Premières Nations.

Il est toutefois trop tard et en juin 1987, Lutte Internationale ferme boutique.

Mais à l’automne, Burke revient à la télévision québécoise. En effet, à la suite d’un autre appel de Stan Marshall, Burke devient l’analyste de la lutte de la NWA, présentée sur les ondes de TQS (aujourd’hui Noovo). Acadien d’origine, il s’exprime très bien en français. Malheureusement, l’émission ne reste en ondes qu’une année, soit de septembre 1987 à septembre 1988. Ce sera le dernier tour de piste de Burke au Québec.

Je crois bien que ce sera la bonne année Billy Two Rivers. Il passe bien près depuis quelques années et je ne serais pas surpris qu’il soit le René Goulet de 2024. Tony Lanza pourrait aussi causer une surprise. Personnellement, j’espère que les frères Lortie y feront enfin leur entrée. Leur parcours est méconnu.

Du côté des non-Québécois, Guy Hauray est celui qui a le plus de chances. Je crois également qu’un lutteur de la WWE y fera aussi son entrée, que ce soit l’Undertaker, Randy Savage ou Shawn Michaels.

Voici, en terminant, la liste des personnes intronisées :

Québécois:

Dino Bravo - 2005

Eddy Creatchman - 2005

Rick Martel - 2005

Mad Dog Vachon - 2005

Gino Brito - 2005

Jos Leduc - 2005

Yvon Robert - 2005

Little Beaver - 2005

Pat Patterson - 2005

Johnny Rougeau - 2005

Ronnie Garvin - 2005

Paul Leduc - 2005

Jacques Rougeau - 2005

Jacques Rougeau Jr. - 2005

Raymond Rougeau - 2005

Tarzan Tyler - 2005

Bob Langevin - 2007

Hans Schmidt - 2007

Michel Dubois - 2008

Paul Vachon - 2008

Frenchy Martin - 2008

Pierre Lefebvre - 2008

Sky Low Low - 2009

Vivian Vachon - 2010

Pat Girard - 2010

Michel Normandin - 2011

Frank Valois - 2011

Larry Moquin - 2012

Pierre-Carl Ouellet - 2013

Jack Britton - 2014

Adrien Desbois - 2015

Frères Baillargeon - 2015

Richard Charland - 2016

Gilles Poisson - 2016

Kevin Owens - 2017

Omer Marchessault – 2018

Eddy Auger – 2019

LuFisto – 2020

Sami Zayn – 2021

Tiger Jackson – 2022

René Goulet – 2023

Non-Québécois :

Abdullah the Butcher - 2006

Édouard Carpentier - 2006

Andre the Giant - 2006

Killer Kowalski - 2007

Don Leo Jonathan - 2007

Buddy Rogers - 2008

Lou Thesz - 2008

Hulk Hogan - 2010

Eddie Quinn - 2010

Ivan Koloff - 2011

The Sheik - 2012

King Tonga - 2013

Sailor White - 2014

Road Warriors - 2015

Billy Robinson - 2015

Bobby Managoff - 2016

Bret Hart - 2017

Jimmy Garvin – 2018

Poudrés d’Hollywood – 2019

Yukon Eric – 2020

Vince McMahon Jr. - 2021

Steve Strong – 2022

Leo Burke – 2023

Pionniers :

George Kennedy - 2014

Eugène Tremblay – 2017

Henri Deglane – 2020

Émile Maupas – 2021

QOSHE - Goulet et Burke au Temple de la renommée - Patric Laprade
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Goulet et Burke au Temple de la renommée

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15.12.2023

Deux nouvelles personnes font leur entrée au Temple de la renommée de la Lutte au Québec cette année. Il s’agit de René Goulet dans la catégorie des Québécois, ainsi que Leo Burke dans la catégorie des non-Québécois.

Goulet était passé bien près d’être intronisé, et ce, depuis quelques années. Il avait terminé quatrième à quatre votes en 2019, alors qu’en 2020, 2021 et 2022, il avait terminé deuxième, chaque fois à un seul vote de faire son entrée au temple de la renommée. Cette année est finalement la bonne, alors qu’il a reçu son plus haut total de votes en carrière.

À ce titre, il a devancé Billy Two Rivers et Don Eagle, deux lutteurs des Premières Nations, le premier ayant été très populaire en Angleterre et dans les années de Lutte Grand Prix et le second, ayant fait sensation dans les débuts de la télévision aux États-Unis vers la fin des années 40. Parmi ceux qui ont aussi eu un fort soutien de la part du comité cette année, notons le photographe, éditeur, lutteur et entraîneur Tony Lanza, qui a connu une forte augmentation comparativement à l’an dernier, les frères Lortie (Paul et Bob), très importants pour ce qu’on appelait la « p’tite lutte », mais qui ont aussi voyagé en Angleterre et qui ont été les premiers à présenter de la lutte à la télévision, ainsi que le Bourreau Neil Guay qui a, entre autres, fait équipe avec Hulk Hogan au début des années 80.

Du côté des non-Québécois, le comité doit uniquement considérer ce que les personnalités ont accompli au Québec et l’instar de Goulet, Burke avait terminé trois fois deuxième dans les quatre dernières années.

Parmi ceux qui ont suivi Burke on retrouve Dominic Denucci, qui a débuté sa carrière ici avant de devenir une vedette à l’internationale, Guy Hauray, l’un des commentateurs avec le plus de longévité au Québec, et finalement Argentina Rocca, qui était la version italienne d’Édouard Carpentier.

Le comité comprend d’anciens lutteurs, des lutteurs actuels, de même que plusieurs personnalités ayant suivi l’histoire de la lutte au Québec à différentes époques.

Étant donné que les retraites arrivent très tard ou n’existent tout simplement pas pour un lutteur professionnel, les règles pour être admis stipulent que la personne doit avoir travaillé dans le monde de la lutte pendant au moins 15 ans, ou avoir atteint l’âge de 35 ans, ou être décédé et avoir travaillé durant l’un des âges d’or de la lutte au Québec, pour une promotion mondiale d’importance ou avoir eu une carrière internationale d’importance. Pour les acteurs de la scène indépendante, qui existe au Québec depuis 1990, il faut que ces derniers aient eu une carrière internationale digne de mention. Sinon, il est très difficile de comparer les époques. Qui a eu une meilleure carrière entre Richard Charland et Franky the Mobster par exemple ? Pas si évident que ça. Au début de l’année 2021, j’ai créé le tout premier Temple de la renommée de la lutte indépendante au Québec, justement pour contrebalancer le tout.

Né Robert Bédard le 12 juillet 1932 à Québec, Goulet avait joué au hockey, avait fait de la boxe et de la lutte amateur dans sa jeunesse, avant de finalement s’initier à la lutte professionnelle à l’âge de 24 ans. Après avoir eu son premier match contre Gérard Dugas à Québec en 1956, il fait le tour de la province, luttant plus souvent qu’autrement sous le nom de Bob Bédard. Pendant des années, il continue à lutter sans pouvoir en vivre adéquatement. Ce n’est que vers la fin de 1962 et en 1963 que les choses commencent tranquillement à s’améliorer pour lui. Dans les derniers temps d’Eddie Quinn comme promoteur, en novembre 1962, il lutte contre le champion de la NWA Buddy Rogers et en janvier 1963, il affronte Killer Kowalski.

Mais c’est vraiment le 31 juillet 1963 que sa vie allait changer.

En effet, ce soir-là, il lutte contre Maurice Vachon sur une carte du tout nouveau promoteur Yvon Robert au centre Paul-Sauvé. Vachon lui demande pourquoi il ne tente pas sa chance aux États-Unis et Goulet lui explique tout simplement qu’il ne parle pas anglais. Vachon lui dit alors qu’il appellerait le promoteur Wally Karbo à Minneapolis et qu’il n’y aurait pas de problèmes.

« J’ai dit à ma femme que si ça ne marchait pas après six mois, que nous reviendrions et que je ferais quelque chose d’autre de ma vie. J’habite aux États-Unis depuis........

© TVA Sports


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