Habituellement, lors du dévoilement des prix, on y retrouve des certitudes. Au cours des 21 dernières années, LuFisto a remporté le prix de la lutteuse de l’année à 17 reprises. L’équipe de TDT a gagné celui de la meilleure équipe chaque année depuis 2013, soit pendant 10 années consécutives. Et Mike Bailey a remporté le titre du meilleur lutteur lors des trois dernières années et six fois dans les huit dernières.

Eh bien du lot, seul Bailey est sorti indemne de cette année remplie de premières et vous m’en voyez ravi. Je suis vraiment content de célébrer cette 20e édition des prix de l’année dans la lutte au Québec sous le signe du changement. C’est rafraichissant et sain pour la scène locale de voir de nouveaux visages remporter des prix et devenir les nouvelles têtes d’affiche.

C’est donc pour la première fois de sa carrière que Loue O’Farrell remporte le titre de la meilleure lutteuse. De plus, la lutteuse de Donnacona a aussi remporté la rivalité de l’année avec Zak Patterson, ainsi que le match de l’année, encore face à Patterson. Elle devient la première personne, homme ou femme, depuis Kevin Steen en 2015, à remporter le match de l’année, la rivalité de l’année et le prix le plus méritant dans sa catégorie.

Il s’agit également d’une année de premières et à ce plusieurs niveaux. Pour la première fois depuis 2018, un match de l’année n’inclura pas Matt Angel. Pour la première fois depuis 2016, l’IWS n’est pas dans le top 3 des meilleures promotions. Pour la première fois depuis 2014, une autre personne que Matt Angel et Mike Bailey a été nommée le meilleur lutteur de haute voltige. Et pour la première fois, une recrue dont le père a déjà été voté meilleur lutteur au Québec, est couronnée.

En cette année de premières, il est donc temps de célébrer une nouvelle génération de gagnants et gagnantes. J’ai souvent écrit dans cette chronique : « La mort, les taxes et (complétez la phrase avec le nom d’une personnalité) ... »

Pas cette année...et c’est tant mieux!

En plus de cette 20e édition des prix de l’année dans la lutte québécoise, vous trouverez également dans ce texte les nouveaux intronisés du temple de la renommée de la lutte indépendante au Québec, c’est-à-dire les hommes et les femmes qui se distinguent localement sur le circuit indépendant depuis 1990.

Ces prix de l’année sont les plus respectés et les plus crédibles au Québec. Ils existent sous cette forme depuis 2004. Un comité de 10 à 20 personnes est formé et choisi par l’auteur de ces lignes. Ce sont des personnalités liées au monde de la lutte québécoise, soit par leur implication pour une ou plusieurs promotions, soit par le nombre d’organisations et d’événements différents qu’ils voient chaque année. Les rangs sont attribués selon un système de pointage. Uniquement ce qui se déroule sur la scène indépendante au Québec et à Ottawa (historiquement, Ottawa est un territoire qui a toujours appartenu aux promotions de lutte de Montréal) est considéré et non pas ce qui se passe à la WWE, AEW, Impact ou New Japan Pro Wrestling, sauf pour les nouvelles de l’année.

Je suis fier d’attribuer ces récompenses année après année à des hommes et des femmes pour qui, bien souvent, la seule rétribution est une reconnaissance et souhaite que les prix de l’année dans la lutte québécoise puissent exister encore longtemps.

Mentions honorables: Junior Benito; Stu Grayson; Karl Jepson; Franky the Mobster/Beast King; Thomas Dubois

Pour ceux et celles qui se demandent pourquoi un lutteur comme Mike Bailey fait encore partie des prix de l’année, c’est qu’il œuvre principalement sur la scène indépendante. En 2023, il a lutté pour 95 promotions. Sur ce nombre, seulement deux ne peuvent être retenues afin de qualifier l’année d’une personne pour les prix de l’année: Impact et New Japan Pro Wrestling. Il en reste tout de même 93! Et même si ces promotions sont majoritairement situées à l’extérieur du Québec, ça n’a pas d’importance. On considérait ce que Kevin Steen et El Generico faisaient à ROH il y a une dizaine d’années.

Sur le circuit indépendant, il a, entre autres, remporté l’un des tournois nord-américains les plus importants, soit Battle of Los Angeles de la PWG. Il a lutté pour la GCW, IWS, Revolver et Smash. Il a aussi lutté dans plusieurs états américains, provinces canadiennes, en Australie et en France. Il donne des performances à couper le souffle partout où il passe et termine premier de ce classement pour la quatrième fois consécutive, la septième fois lors des neuf dernières années.

Malgré ses exploits, il y a toujours des personnes sur le comité qui vont prioriser les exploits au Québec. Et à ce chapitre, Bailey n’a pas lutté souvent chez lui en 2023. C’est pourquoi Benjamin Tull se retrouve au deuxième rang, ou au premier des lutteurs ayant davantage évolué au Québec. Il a été champion de l’IWS toute l’année, en plus de mettre un terme au long règne de Thomas Dubois à Battlewar. Il est l’un des lutteurs les plus détestés en province, l’un des meilleurs au micro et son nom se retrouve sur la liste des meilleurs matchs à trois reprises. Septième l’an dernier, il fait un superbe bond de cinq places. Il s’agit de son plus haut rang en carrière.

Marko Estrada a continué d’être une figure très populaire à la NSPW et d’être l’un des meilleurs quand vient le temps de donner un spectacle. Aussi bon dans l’arène que charismatique, il a beaucoup lutté en équipe cette année, offrant la même qualité de combats qu’en simple. Son rang pourrait en surprendre certains, étant donné qu’il n’a pas gagné un titre majeur en simple, mais il a été champion par équipe de la NSPW, champion dans les Maritimes également et il demeure une tête d’affiche. Il termine au troisième rang pour la deuxième année consécutive.

Kevin Blanchard a connu une excellente année, étant champion de la NSPW pendant tout près de 200 jours en 2023. Il a eu de très bons matchs avec Alex Silva et une excellente rivalité avec l’ancien champion, Matt Falco. Il maintient son rang de l’an dernier. Pour une 11e fois consécutive, Mathieu St-Jacques est dans le top-10. Il a eu de belles rivalités à Battlewar avec l’arbitre François Blanchette et Michel Plante, tout en continuant de faire équipe avec Thomas Dubois sous TDT. Il a lutté un peu partout au Québec, en Ontario et même aux États-Unis.

De voir PCO dans le top 10 me rend un peu perplexe. Contrairement à Mike Bailey, le vétéran lutteur n’a lutté qu’à six reprises sur le circuit indépendant, se concentrant davantage à Impact. Et pourtant, ces six fois semblent avoir été suffisantes pour le placer au rang. Je me souviens que j’ai hésité avant de le laisser sur la liste des bulletins de vote étant donné le faible nombre de matchs, mais puisque le nombre de matchs minimum pour qu’une personne de l’extérieur soit considérée est de six, je trouvais juste de le laisser et d’indiquer aux membres la statistique en question. Je crois qu’il a principalement été choisi par réputation, mais bon, je m’assurerai de suivre ce dossier pour l’an prochain.

Matt Falco est demeuré un incontournable cette année, même s’il a perdu son titre de la NSPW. En plus de la promotion de Québec, il a lutté à Battlewar, IWS, Lutte 07 et son clan, l’Union, fut l’un des plus détestés de l’année. Travis Toxic revient dans le top-10 pour la première fois depuis 2015. Il avait terminé au 18e rang l’an dernier, alors il s’agit d’un bond vertigineux. Son combat contre KENTA a certes solidifié son année. Il a trimé dur pour revenir au sommet et ses efforts sont récompensés. Evil Uno, qui travaille encore régulièrement sur le circuit indépendant, pointe au neuvième rang, tout juste devant Zak Patterson, qui perce le top-10 pour la première fois en carrière. Si PCO, à 56 ans, est le vétéran du groupe, Patterson, à seulement 23 ans, en est le cadet. Et ce n’est certainement pas la dernière fois qu’on va le voir dans ce classement. Parmi les mentions honorables, notons la présence de Karl Jepson, qui a terminé au 13e rang. Si je décernais un prix pour le lutteur le plus amélioré, Jepson serait mon choix. L’an dernier, il avait terminé 23e.

Gagnants antérieurs :

2000 Chakal; 2001 Franky the Mobster; 2002 Keven Martel; 2003 Excess 69; 2004 Kevin Steen; 2005 Kevin Steen; 2006 Kevin Steen; 2007 El Generico; 2008 Kevin Steen; 2009 El Generico; 2010 El Generico; 2011 El Generico; 2012 Kevin Steen; 2013 Kevin Steen; 2014 Kevin Steen; 2015 Mike Bailey; 2016 Mike Bailey; 2017 Mike Bailey; 2018 PCO; 2019 PCO; 2020 Mike Bailey; 2021 Mike Bailey; 2022 Mike Bailey

Loue O’Farrell

Mentions honorables: Katrina Creed; Rose; Melanie Havok; Kacey Diamond; Mary Lee Rose; Azaelle

On savait que c’était pour arriver tôt ou tard. On ne savait juste pas quand. L’année 2023 aura finalement été la bonne, c’est-à-dire l’année où Loue O’Farrell a finalement devancé LuFisto au sommet des meilleures lutteuses.

En 20 éditions des prix de l’année, soit depuis que je m’en occupe, LuFisto a perdu cette catégorie à seulement quatre reprises. Une fois en 2007, alors qu’elle avait été blessée et qu’elle avait manqué une bonne partie de l’année. Stefany Sinclair avait alors terminé première. Puis, trois fois consécutives à la fin des années 2010, Vanessa Kraven méritant la palme chaque fois. La blessure qu’a subie Kraven avait permis à la Soreloise de revenir au sommet. En gagnant cette catégorie, O’Farrell devient donc la troisième lutteuse seulement à devancer LuFisto dans la catégorie qui, un jour, portera son nom.

Loue a connu une excellente année, principalement à la NSPW. En plus d’avoir conservé son titre Junior toute l’année, elle a eu deux rivalités qui ont fait beaucoup réagir, soit contre Zak Patterson et Michel Plante. Elle a même changé d’attitude en cours de route, passant du côté des vilains à la grande surprise des amateurs. Son match à Golden Opportunity contre Patterson est probablement le match qui a fait le plus jaser cette année au Québec.

La lutte a quand même été serrée et contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce fut une lutte à trois et non pas à deux. En effet, LuFisto a terminé deuxième, mais Kristara n’était pas très loin de la vétérane. Même si elle n’a pas remporté de titres, LuFisto a beaucoup lutté en sol américain, entre autres pour Game Changer Wrestling. Au Canada, elle est devenue régulière pour C*4 en Ontario, tout en luttant au Manitoba et au Nouveau-Brunswick. Au Québec, elle a principalement lutté à l’IWS. Elle a eu d’importants matchs face à Maki Itoh, Utami Hayashishita et Kevin Blackwood. Kristara a été une révélation dans la division féminine cette année. Elle a impressionné partout où elle est passée, est devenue championne à Acclaim et championne par équipe à l’IWS, en plus de lutter un peu partout sur le territoire. Elle sera à surveiller pour les prochaines années. Vanessa Kraven a elle aussi fait le tour des promotions au Québec, en plus de lutter en Jamaïque et d’avoir un match à la ROH.

Notons parmi les mentions honorables les présences de la recrue et championne de l’IWS, Katrina Creed, ainsi que du retour de Kacey Diamond dans le classement après une absence de 8 ans. Contrairement aux années passées, il y avait une belle profondeur au sein de la division féminine et avec la quantité de jeunes prospects qui vont très bien, l’avenir y semble rose pour la première fois depuis longtemps.

Gagnants antérieurs:

2002 Precious Lucy; 2003 LuFisto; 2004 LuFisto; 2005 LuFisto; 2006 LuFisto; 2007 Stéfany Sinclair; 2008 LuFisto; 2009 LuFisto; 2010 LuFisto; 2011 LuFisto; 2012 LuFisto; 2013 LuFisto; 2014 LuFisto; 2015 LuFisto; 2016 Vanessa Kraven; 2017 Vanessa Kraven; 2018 Vanessa Kraven; 2019 LuFisto; 2020 LuFisto; 2021 LuFisto; 2022 LuFisto

Wonderboys (Dylan Donovan & Yann Pike)

Mentions honorables: Fresh Air (Junior Benito & Macrae Martin); Black Québécois (Jeremy Prophet & Karl Jepson & Brad Alekxis); les frères Gray (Jason & Keven Gray); L’Union (Matt Falco & Stephen Sullivan)

On tue la une! La Tabarn*** de Team, TDT, n’a pas remporté le prix de la meilleure équipe de l’année. La nouvelle est presque aussi importante que celle concernant l’équipe qui l’a battue. Il faut comprendre que Mathieu St-Jacques et Thomas Dubois dominaient cette catégorie depuis 2012. En fait, depuis 2007, seules trois équipes ont remporté ce prix : TDT, Super Smash Bros. (Dark Order) et l’équipe composée de Kevin Steen et El Generico. Et ce n’est pas comme si l’année 2023 avait été tranquille pour le duo. Oui, Dubois s’est blessé et a manqué les trois derniers mois de l’année. Mais sinon, les gars de TDT ont été champions à la FML, ont été réguliers à l’IWS, en plus de lutter ailleurs au Canada et aux États-Unis.

C’est que ce couronnement, les Wonderboys l’ont mérité. Leurs matchs avec Untouchables, quelques fois accompagnés par Leon Saver, ont été excellents. D’ailleurs, deux de leurs matchs se sont classés parmi les huit meilleurs. Ils ont remporté les titres par équipe de la NSPW et de Battlewar, connaissant sans l’ombre d’un doute leur meilleure année en carrière. Ils sont plus matures dans l’arène, ils connaissent davantage leur personnage et se sont développé une belle chimie. Tous les atouts pour réussir.

Une version des Untouchables se retrouve dans le top-4 pour la quatrième fois en cinq ans, alors que les Enfants de Chœur, aussi connus sous les noms des Bay City Choir Boys, y sont pour la deuxième fois en trois ans. Les Intouchables de Québec ont obtenu deux des six meilleurs combats de l’année, alors que les frères Cassidy ont été champions à deux reprises à la NCW, en plus de lutter ailleurs au Canada.

Gagnants antérieurs :

2000 Deadly Venum; 2001 Hardcore Ninjaz; 2002 Hi-5; 2003 SLI; 2004 Twin Terrors; 2005 2.0; 2006 Adrenaline Rush; 2007 Kevin Steen et El Generico; 2008 Kevin Steen et El Generico; 2009 Kevin Steen et El Generico; 2010 Super Smash Bros.; 2011 Super Smash Bros.; 2012 Super Smash Bros.; 2013 TDT; 2014 TDT; 2015 TDT; 2016 TDT; 2017 TDT; 2018 TDT; 2019 TDT; 2020 TDT; 2021 TDT; 2022 TDT

Loue O’Farrell c. Zak Patterson, 17/6, NSPW

Mentions honorables: Junior Benito c. Kevin Blackwood, 24/11 C*4; les Untouchables c. Beast King FTM & Chirurgien O’Kraven, 21/10, Prise de l’Ours; PCP Manny & Sexxxy Eddy & Green Phantom c. Mance Warner & Nick Gage & Rina Yamashita, 11/03, IWS; Les Wonderboys & Leon Saver c. Les frères Gray & Junior Benito, 10/12, Battlewar; Benjamin Tull c. Effy, 21/01, IWS; Stu Grayson c. Kevin Blackwood, 20/01, C*4.

Dans une bruine mélangée de pluie au Stade Canac, lors du plus gros weekend de lutte indépendante au Québec en 20 ans, à l’intérieur d’un ring trempé, Zak et Loue ont offert une performance que les amateurs, qui avaient bravé la température, se souviendront longtemps. Un match axé sur l’ardeur d’une rivalité qui se terminait et remporté par la championne et, à ce moment-là, la favorite de la foule.

Ce match a tout de même terminé avec le même nombre de points au classement que l’autre match qui aura marqué l’année à la NSPW, Travis Toxic contre KENTA. Les deux matchs ont terminé avec le même nombre de premières places, mais Patterson et O’Farrell ont reçu plus de votes de deuxième place. C’est la première année depuis 2018 que Matt Angel ne remporte pas cette catégorie. Il s’agit aussi de la première fois qu’un match mixte, homme contre femme, remporte ce prix.

De son côté, Toxic a démontré qu’il était capable d’offrir de gros matchs quand c’était le temps. Il a saisi l’opportunité contre KENTA et ce n’est pas pour rien qu’il a remporté le titre de la NSPW en début d’année 2024. Cela dit, que serait une remise de prix sans la présence de Mike Bailey dans la liste des matchs de l’année. Bien qu’il n’ait presque pas lutté au Québec, il a trouvé le moyen de laisser sa trace avec un excellent match contre Gringo Loco, lorsque la GCW et l’IWS se sont affrontés en mars. Le combat deux de trois entre les Untouchables et les Wonderboys a été un match enlevant et a commencé l’année du bon pied pour la future meilleure équipe de 2023. C’est la première fois depuis 2019 qu’un match par équipe se classe parmi le top-4.

Gagnants antérieurs:

2001 Hardcore Ninjaz c. PCP Manny et Green Phantom (IWS); 2002 Mathy 69 c. Keven Martel (ICW); 2003 PCO c. El Generico c. Kevin Steen (IWS); 2004 Kevin Steen c. Christopher Daniels (EWR); 2005 Kevin Steen c. Damian (IWS); 2006 Kevin Steen c. Viking (IWS); 2007 Kevin Steen c. Jay Briscoe (IWS); 2008 LuFisto c. Awesome Kong (ALF); 2009 LuFisto c. Cheerleader Melissa (FF); 2010 Kevin Steen c. Mathieu St-Jacques (NSPW); 2011 Kevin Steen c. Paul London (NSPW); 2012 El Generico c. Stupefied (NSPW); 2013 TDT c. Young Bucks (NSPW); 214 Young Bucks et Buxx Belmar c. Mike Bailey et Super Smash Bros. (C*4); 2015 Travis Toxic c. Matt Angel (NSPW); 2016 Matt Angel c. Cedric Alexander (NSPW); 2017 Marko Estrada c. Pete Dunne (NSPW); 2018 Matt Angel c. Pete Dunne (IWS); 2019 Matt Angel c. Mike Bailey (Total Crap); 2020 Matt Angel c. Mike Bailey (IWS); 2021 Matt Angel c. Mike Bailey (IWS); 2022 Marko Estrada c. Matt Angel c. Matt Falco c. Kevin Blanchard (IWS)

Loue O'Farrell c. Zak Patterson

Mentions honorables: Kevin Blanchard c. Matt Falco (NSPW); Dave la Justice c. Pee Wee (NSPW); Kevin Blackwood c. Junior Benito (C*4); MWO Justice c. Michel Plante (FCL); Mononc St-Jacques c. Michel Plante (Battlewar); Loue O’Farrell c. Michel Plante (NSPW).

C’est ce qui complète la triple couronne pour Loue O’Farrell. Sa rivalité avec Zak a même franchi les barrières de la lutte, alors que Pizza Salvatore les a choisis pour une campagne publicitaire sur le Web. Le tout a débuté dans le dernier tiers de l’année 2022, mais a vraiment monté d’un cran après le double compte à l’extérieur pour le titre Junior de la NSPW à Kick Off 2023. Et il ne pouvait y avoir une meilleure fin qu’à Golden Opportunity, dans ce qui deviendra le combat de l’année.

Mathieu St-Jacques, sous son alter ego de Mononc St-Jacques à Battlewar, a eu, à mon avis, l’une des rivalités les plus divertissantes avec l’arbitre François Blanchette. En février, après des mois à se faire tourmenter par St-Jacques, Blanchette a finalement « péter sa coche » comme on dit et a frappé le lutteur avec une chaise. Le tout s’est continué avec un match en simple en juillet et un autre en équipe en octobre, tous deux remportés par l’arbitre en chef de Battlewar. La MWF contre L’ICW en 2006 et la NSPW contre l’IWS en 2019 étaient les deux seules rivalités à avoir percé le top-4 jusqu’à cette année. Celle entre l’IWS et Game Changer Wrestling s’ajoute maintenant à la liste. Deux événements à l’Olympia, dont le premier qui marquait les débuts de l’IWS sur FITE.tv, plus un autre à Toronto, en plus de la présence de quelques lutteurs des deux organisations venant jouer les trouble-fête en terrain ennemi, cette rivalité promotionnelle a fait jaser et a été le fait saillant de l’année 2023 pour la promotion montréalaise. Finalement, Benjamin Tull contre Twiggy a été l’autre rivalité qui a vraiment bien fonctionné en 2023, lors du rendez-vous dominical aux Foufounes Électriques.

Gagnants antérieurs :

2004 Kevin Seen c. El Generico; 2005 Kevin Steen c. Damian; 2006 Viking c. Exess; 2007 Exess c. Stéfany Sinclair; 2008 Beef Wellington c. PCP Manny; 2009 Samson c. Don Paysan; 2010 Kevin Steen c. El Generico; 2011 LuFisto c. Kalamity; 2012 LuFisto c. Mercedes Martinez; 2013 Dru Onyx c. Pat Guénette; 2014 Torture Chamber c. NCW; 2015 Salvation c. IWS; 2016 Montréal c. Québec; 2017 Montréal Elite c. NSPW; 2018 Mathieu St-Jacques c. Benjamin Tull; 2019 Matt Angel c. PCP Manny; 2020 aucun; 2021 aucun; 2022 Thomas Dubois c. Twiggy

Michel Plante

Mentions honorables: Mike Bailey; TDT; Kevin Blanchard; Loue O’Farrell; Matt Angel; El Chato.

La course à la personnalité la plus populaire en est toujours une très serrée et cette année n’a pas été différente. Ce fut une course à trois entre Travis Toxic, Marko Estrada et Michel Plante, remportée par ce dernier. Celui que tout le monde connaît était passé bien près de l’emporter l’an dernier. Peu importe qu’il lutte à la NSPW, FCL ou Battlewar, il est toujours l’un des plus aimés du public. Il s’agit du troisième gagnant différent en autant d’années. Estrada, qui avait remporté le prix l’an dernier, a terminé au troisième rang, derrière Toxic, qui s’y retrouve pour la première fois en carrière. Junior Benito, ce lutteur d’Ottawa qui lutte régulièrement au Québec, a autant été applaudi des amateurs à l’IWS sous l’équipe de Fresh Air, qu’en simple à C*4, où il est devenu champion. Tout comme pour Toxic à la NSPW, il a reçu une réaction monstre de la foule lorsqu’il a gagné le titre. Notons que Loue O’Farrell a été défavorisée par son changement d’attitude. Elle a terminé au huitième rang des plus populaires et au 15e rang chez les plus détestées.

Gagnants antérieurs :

2002 Mathy 69; 2003 El Generico; 2004 El Generico; 2005 Damian; 2006 Viking; 2007 Franky the Mobster; 2008 El Generico; 2009 Franky the Mobster; 2010 El Generico; 2011 Franky the Mobster; 2012 Franky the Mobster; 2013 Franky the Mobster; 2014 Franky the Mobster; 2015 Franky the Mobster; 2016 TDT; 2017 Matt Angel; 2018 TDT; 2019 TDT; 2020 aucun; 2021 aucun; 2022 Marko Estrada

Twiggy

Mentions honorables: Mononc St-Jacques; Kacey Diamond; L’Union.

Pour une deuxième année consécutive, Twiggy remporte la palme du plus détesté. Que ce soit à Battlewar, où il est devenu l’avocat de Zak Patterson, en plus d’être en rivalité avec Benjamin Tull, ou bien à C*4, là où il s’est associé avec TDT, Twiggy arrive toujours à se faire facilement huer. Claude Maloon a d’ailleurs cette même facilité à la NSPW et à la FCL. À Québec, son clan appelé l’Union, avec Matt Falco et Stephen Sullivan, s’est vite établi parmi les plus détestés. Benjamin Tull, babyface à Battlewar, mais heel partout ailleurs ou presque, fait partie du top-4 pour la quatrième année consécutive, alors que Zak Patterson y est pour la toute première fois.

Gagnants antérieurs :

2002 Serge Proulx; 2003 SLI; 2004 Franky the Mobster; 2005 Kevin Steen; 2006 PCP Manny; 2007 PCP Manny; 2008 Samson; 2009 Samson; 2010 Dru Onyx; 2011 Mathieu St-Jacques; 2012 TDT; 2013 Dru Onyx; 2014 Dru Onyx; 2015 Marko Estrada; 2016 Big Magic; 2017 Big Magic; 2018 Benjamin Tull; 2019 Benjamin Tull; 2020 aucun; 2021 aucun; 2022 Twiggy

Shawn Martel

Mentions honorables: Hayden Bright; Gabe Caubvick; Dante Dubois; Vlada; Shane Pinto.

D’entrée de jeu, il faut mentionner qu’il s’agit d’une des plus fortes cohortes de recrues depuis le début de ces prix. Ce qui est très encourageant pour l’avenir.

Pour la première de l’histoire des prix de l’année, le fils d’un ancien numéro un québécois a été choisi la recrue de l’année. En effet, Shawn Martel, le fils de Keven Martel, nommé meilleur lutteur au Québec en 2002, est la recrue de l’année en 2023. Qui plus est, le grand-oncle de Shawn est nul autre que la légende, ancien champion mondial de l’AWA et ancien champion par équipe de la WWE, le modèle Rick Martel. Le lutteur de quatrième génération (les oncles de Rick ont aussi lutté), est passé par l’école de lutte de la NSPW à Québec, sous la directive de Steve Boutet, mais a majoritairement été entraîné par son père. L’athlète, qui aura 30 ans en mai, est la recrue dont on a entendu parler le plus, principalement à cause du scénario avec son père, alors que le paternel est sorti de la retraite pour faire équipe avec son fils. Il sera intéressant de voir son évolution en 2024, surtout qu’un combat contre son père l’attend au détour.

En deuxième place et troisième place, on retrouve deux lutteuses qui ont toutes les deux appris au dojo de l’IWS, dirigé par Andrew Stott. Katrina Creed et Sam Kelly ont été des vents de fraicheur pour la division féminine cette année. Rarement deux lutteuses recrues faisaient autant parler d’elles de façon positive. Creed a principalement lutté pour l’IWS, où elle est devenue championne féminine, mais a aussi eu un match pour ROH. Elle a également lutté en Ontario et au New Jersey. En plus de Stott, elle a été entraînée par Mike Bailey et Matt Menard, du temps qu’ils étaient au dojo de l’IWS, en plus d’aller à Chikara pendant un mois. Kelly a également lutté à l’IWS, mais aussi à la NCW, ALC, Femmes Fatales et la NWC. Elle a été entraînée à 100% par Stott au dojo. En début d’année, certains la voyaient comme la meneuse de cette course au prix de recrue de l’année. Charismatique, elle a rapidement pris sa place dans la division féminine.

En quatrième place, on retrouve la recrue la plus âgée à se tailler une place dans le top-4. En effet, c’est à 45 ans que Golden Greg a débuté des cours de lutte. Celui qui lutte aussi sous le nom de BodéGreg a été entraîné par Steve Boutet à l’école de lutte de la NSPW, mais a aussi suivi les conseils de Mathieu St-Jacques et Jayson Reaper, pour ne nommer que ceux-là. Excellent dans son personnage, bon heel, l’athlète maintenant âgé de 47 ans a entre autres eu le plus long règne de champion NSPW Mauricie du côté de la FCL. Notons dans les mentions honorables la présence d’un lutteur de deuxième génération. Hayden Bright est le fils de l’ancien lutteur Crazy Crusher. Ce dernier avait eu un certain succès au milieu des années 2000, affrontant AJ Styles et El Generico à l’EWR, en plus de faire équipe avec Kevin Steen à la CZW.

(Afin d’être en nomination, il faut qu’une personne ait commencé à lutter régulièrement pour une promotion périodique au Québec (autre que Gen NXT, IWS Dojo et Torture Chamber) en 2022 ou 2023 et qu’elle n’ait pas remporté le prix en 2022 ou terminé parmi les trois finalistes. Gen NXT, IWS Dojo et Torture Chamber ne comptent pas puisque ce sont des spectacles-écoles, visant le développement des élèves.)

Gagnants antérieurs :

2000 Farmer Joe; 2001 Steve Royds; 2002 Ice; 2003 Don Paysan; 2004 Alex Price; 2005 Velvet Jones; 2006 Justin White; 2007 Antonio Corsi; 2008 Masked Soviet; 2009 Leon Saver; 2010 Thomas Dubois; 2011 Mike Gibson; 2012 Dézirée; 2013 Eddy ErDogan; 2014 Justin Turnbull; 2015 Dom Boulanger; 2016 Frank Milano; 2017 Dylan Donovan; 2018 Kevin Béru; 2019 Tyler Turris; 2020 aucun; 2021 Zak Patterson; 2022 Yayne Harrison

Claude Maloon

Mentions honorables: JF Kelly; Handsome JF; Giancarlo; Shane Pinto; François Blanchette.

Pour une deuxième année consécutive, Claude Maloon est nommé la personnalité de l’année dans la lutte au Québec. Il s’est, entre autres, démarqué avec l’Union du côté de la NSPW, de même qu’avec la MWO Justice à la FCL. N’ayant pas peur du ridicule pour aller chercher une réaction, il se classe dans le top-4 pour une sixième année consécutive et se positionne comme le meilleur gérant de son époque. Adam Belanger termine deuxième pour la toute première fois et c’est pleinement mérité. Il est la voix de nombreuses promotions de lutte sur le territoire et est excellent dans son rôle. Il n’est certainement pas reconnu à sa juste valeur. Parlant de commentateur, le toujours divertissant Kevin Raphaël, qui anime la lutte à TVA Sports, fait partie du top-4 pour une troisième année de suite. De son côté, le dynamique gérant Mike Paterson y fait un retour pour la première fois depuis 2016.

Gagnants antérieurs :

2000 Candyman; 2001 Mr. Internet; 2002 Prof. Adib-Mansour; 2003 Prof. Adib-Mansour; 2004 Joey Soprano; 2005 Joey Soprano; 2006 Joey Soprano, 2007 Joey Soprano; 2008 Mr. Tolo; 2009 Richter Oz McGoth; 2010 JF Kelly; 2011 JF Kelly; 2012 JF Kelly; 2013 JF Kelly; 2014 Joey Soprano; 2015 JF Kelly; 2016 Buxx Belmar; 2017 Big Magic Security; 2018 JF Kelly; 2019 D. Destro; 2020 Pat Laprade; 2021 Pat Laprade; Claude Maloon

KENTA

Mentions honorables: Eddie Kingston; Gangrel; Jody Threat; Madman Fulton; Santino Marella.

Quand un lutteur invité fait le deuxième match de l’année, match qui a terminé premier à égalité pour le nombre de votes de première place, c’est donc dire que le lutteur a eu un impact sur le territoire. De plus, KENTA a aussi eu un impact avant son match, alors qu’une foule de 513 personnes s’était présentée pour le voir en action. Et c’est peut-être ce qui a manqué à Nick Gage pour remporter ce prix. Personne ne savait que Gage allait être là ce soir-là de mars 2023. En fait, on croyait tous et toutes qu’il ne pouvait simplement pas entrer au Canada à cause de son passé judiciaire. Une fois sur place, la foule a explosé et son match, dans lequel il a lancé PCP Manny du haut du balcon sur un lot de tables, a été voté le septième match de l’année. Orange Cassidy d’AEW est l’une des vedettes que Mystery Wrestling a fait venir à ses spectacles, alors que Trent Seven a travaillé pour trois promotions : Mystery Wrestling, MEW et C*4.

Gagnants antérieurs :

2005 AJ Styles; 2006 Sabu; 2007 Team 3-D; 2008 Awesome Kong; 2009 Kevin Nash; 2010 Tommy Dreamer; 2011 Paul London; 2012 Billy Gunn et X-Pac; 2013 Young Bucks; 2014 Tommy Dreamer; 2015 Johnny Gargano; 2016; Rey Mysterio; 2017 Pete Dunne; 2018 Pete Dunne; 2019 Cody Rhodes; 2020 Priscilla Kelly; 2021 Daniel Garcia; 2022 Minoru Suzuki

NSPW

Mentions honorables: AWE; Lutte 07/Mystery Wrestling; MEW; FCL

Pour une 13e année consécutive, la NSPW a remporté la catégorie, récoltant 17 des 19 votes de première place. Quatre des 10 meilleures rivalités, trois des quatre meilleurs matchs, tout en ayant sept des 10 meilleurs lutteurs, la meilleure lutteuse et la meilleure équipe dans leur alignement, c’est plus qu’assez pour recevoir ce prix. Aussi, il est difficile de se battre avec une promotion qui produit 45 spectacles dans une année, tout en offrant un produit de qualité qui attire en moyenne 544 amateurs à ses événements majeurs et plus de 11 000 fans à Québec seulement quand on comptabilise tous ses spectacles. Seul C*4 arrive à faire compétition avec la NSPW en termes de régularité d’assistance. La promotion d’Ottawa attire régulièrement des foules excédant les 400 et 500 amateurs, en plus d’offrir un produit de qualité et différent, avec un alignement venant du Québec, de l’Ontario et des États-Unis. Battlewar, qui a eu une autre belle année avec quatre des 15 meilleurs matchs et trois des 10 meilleures rivalités, termine troisième pour la première fois depuis 2016.

Toutefois, la surprise se trouve en quatrième place. Pour la première fois depuis 2016, l’IWS termine au bas du top-4. Plusieurs raisons ont mené à cette position et pour bien comprendre, il faut retourner un an en arrière. En début d’année 2023, la promotion a décidé de faire du changement dans son alignement, surtout pour une question de budget et le désir d'un groupe unique, m’avait-on dit à l’époque. De ce fait, Zak Patterson, Kevin Blanchard, Matt Angel, Franky the Mobster n’y ont pas lutté de l’année, alors que Matt Falco n’y a lutté qu’à deux reprises après avoir manqué la première moitié de l’année. L’an dernier, les trois premiers matchs de l’année s’étaient déroulés à l’IWS. Estrada c. Blanchard c. Angel c. Falco, Blanchard c. Suzuki et Patterson c. White. Ces cinq lutteurs ont donc compilé un total de deux matchs pour la promotion en 2023 pour. On les a remplacés par des lutteurs étrangers moins connus et des élèves pas encore prêts à chausser ce genre de souliers. En 2023, l’IWS était, tout comme le Canadien de Montréal, en reconstruction. De plus, la promotion n’a produit que sept spectacles dans une « vraie » salle, soit le Bain Mathieu, le Studio TD et l’Olympia et seule la dernière peut concurrencer les assistances de la NSPW et de C*4. En contrepartie, on a beaucoup misé sur un nouveau concept, celui de produire des spectacles devant de plus petites foules, sans arène, sur un plancher de bar, ce qui a reçu une réaction mitigée dans le milieu. Alors oui, la compagnie a eu une rivalité avec GCW, répartie sur quelques spectacles. Oui, elle a amené Nick Gage à Montréal. Oui, elle a fait ses débuts sur FITE.tv. Mais ce ne fut pas suffisant pour se classer parmi les trois premiers cette année.

C’est la neuvième fois en 10 ans que ce sont les quatre mêmes promotions qui terminent dans le top-4. En 2021, Battlewar n’avait produit qu’un seul événement à cause de la pandémie. Que ça plaise ou non à certaines personnes, il y a vraiment une séparation entre ces quatre organisations et les autres. Cela dit, ça ne veut pas dire que d’autres promotions n’ont pas eu une bonne année. L’AWE de Chicoutimi, qui a produit 44 spectacles en 2023, deuxième derrière la NSPW, termine cinquième pour une deuxième année de suite, une première pour une promotion du Saguenay. Lutte 07/Mystery Wrestling termine sixième pour la deuxième fois. Son concept de carte mystère a vraiment connu du succès et a même été repris par d’autres promotions. La MEW a pour sa part obtenu son plus haut classement à date.

Gagnants antérieurs :

2001 ICW; 2002 IWS; 2003 IWS; 2004 CWA; 2005 EWR; 2006 IWS; 2007 IWS; 2008 IWS; 2009 NCW; 2010 NCW; 2011 NSPW; 2012 NSPW; 2013 NSPW; 2014 NSPW; 2015 NSPW; 2016 NSPW; 2017 NSPW; 2018 NSPW; 2019 NSPW; 2020 NSPW; 2021 NSPW & IWS; 2022 NSPW

Travis Toxic

Mentions honorables: Dylan Donovan; Matt Angel; Stu Grayson; Keven Gray.

Travis Toxic avait bien failli l’emporter l’an dernier, mais cette année, il a tout simplement dominé le scrutin avec 11 votes de première place. C’est donc la première fois depuis 2014 qu’un lutteur qui n’est pas Mike Bailey ou Matt Angel remporte la palme. Toxic est l’un des plus spectaculaires et 2023 a été toute une année pour lui. Bailey a tout de même terminé au deuxième rang, le seul à faire partie du top-4 toutes les années depuis le début de ce prix en 2011. Junior Benito y fait une toute première apparition, alors que Mitch Thompson revient dans les finalistes après une absence de trois ans. Matt Angel, qui était de tous les top-4 depuis 2014, termine sixième. On pourrait croire qu’Angel a lutté moins souvent cette année, mais c’est faux. C’est qu’il a principalement lutté à Chicoutimi pour l’AWE, n’a pas été présent à tous les spectacles de la NSPW, où il n’a lutté qu’en équipe et n’a pas lutté une seule fois à Montréal en 2023. Ce sont les raisons derrière sa position, tout comme ce sont les raisons derrière son 17e rang dans les meilleurs lutteurs de l’année. Loin des yeux, loin du cœur.

Gagnants antérieurs :

2011 El Generico; 2012 El Generico; 2013 Surfer Mitch; 2014 Mike Bailey; 2015 Mike Bailey; 2016 Matt Angel; 2017 Matt Angel; 2018 Mike Bailey; 2019 Matt Angel; 2020 aucun; 2021 aucun; 2022 Mike Bailey

Twiggy

Mentions honorables: Kacey Diamond; Mike Paterson; Keven Martel; Pee Wee.

Année après année, Twiggy demeure l’un des meilleurs au micro et remporte le prix pour la deuxième fois. Il a toutefois été de tous les top-4 depuis la création du prix en 2017. Un autre as du micro, Benjamin Tull, fait partie des quatre meilleurs pour la troisième fois de suite, alors que le vainqueur de l’an dernier, Claude Maloon, termine troisième. Complétant le top-4, on retrouve le rappeur/acteur/lutteur Brad Alekxis, une première présence pour lui depuis sa troisième position en 2017. Notons également Kacey Diamond en cinquième position, à un seul point d’Alekxis. Si un prix pour le plus beau retour de l’année existait, Kacey Diamond aurait certes remporté la distinction.

Gagnants antérieurs :

2017 Big Magic; 2018 Twiggy; 2019 Benjamin Tull; 2020 aucun; 2021 aucun; 2022 Claude Maloon

Golden Opportunity XIII (NSPW)

Mentions honorables: 15e anniversaire (NSPW); Régal des fêtes (Battlewar); Praise the Violence (IWS); Gala de lutte Zone Portuaire (Prise de l’Ours); Thirst Trap (Battlewar); Fighting Back 12 (C*4).

Pour une deuxième année consécutive, c’est avec des conditions météorologiques peu favorables que Golden Opportunity s’est déroulé au stade Canac. Malgré tout, entre 800 et 900 personnes ont bravé la pluie pour assister à un spectacle qui a répondu aux attentes. L’équipe improbable de Gangrel avec les Untouchables, le combat de l’année entre Zak Patterson et Loue O’Farrell, en plus du couronnement de Kevin Blanchard, qui a défait Matt Falco pour le titre de la NSPW dans une cage, ont certes été parmi les moments les plus mémorables. Il s’agit d’un deuxième titre consécutif pour Golden et d’un troisième de suite pour un spectacle présenté au stade des Capitales de Québec. En 2024, le tout aura lieu à l’intérieur, au Pavillon de la Jeunesse.

Lors de la même fin de semaine, la GPW à Gatineau tentait un grand coup : celui de remplir le centre Slush Puppie, le domicile des Olympiques de Gatineau dans la LHJMQ. Et contre toute attente, ce sont 3 135 amateurs qui se sont présentés, la plus grande foule pour un spectacle régulier d’une promotion au Québec. Même si aucun match n’a terminé parmi les meilleurs de l’année, c’est grâce au succès du spectacle au guichet qu’il est si bien classé. On avait tout de même sorti l’artillerie lourde avec la présence de vétérans comme Raymond Rougeau et Demolition, les vedettes locales Evil Uno et Stu Grayson, ainsi que le dernier match en carrière de Jake Matthews. Guerre Civile a terminé au troisième rang, tout juste derrière UnFNSanctioned présenté par l’IWS en mars. C’est le fameux premier spectacle avec la GCW, le premier sur FITE TV, celui où Nick Gage était présent. Cet événement a aussi été l’hôte d’un des meilleurs combats de l’année, Mike Bailey contre Gringo Loco, ainsi que celui opposant Nick Wayne et Jordan Oliver à Fresh Air. Finalement, le couronnement de Junior Benito face à Kevin Blackwood à C*4, devant plus de 600 personnes, a permis à la promotion ottavienne de présenter ce qui est considéré par plusieurs comme leur meilleur spectacle en carrière.

Gagnants antérieurs :

2011 Femmes Fatales VII (FF); 2012 Golden Opportunity IV (NSPW); 2013 Golden Opportunity V (NSPW); 2014 Golden Opportunity VI (NSPW); 2015 Fighting Back 5 (C*4); 2016 Golden Opportunity VIII (NSPW); 2017 Golden Opportunity IX (NSPW); 2018 Hard Target (C*4); 2019 Fighting Back 9 (C*4); 2020 Snowpiercer (C*4); 2021 Play Ball (NSPW); 2022 Golden Opportunity XII (NSPW)

Michael Bisson (NSPW)

Mentions honorables: Manny Eleftheriou & Andrew Stott (IWS); Claude Malouin (FCL); Mathieu Villeneuve (AWE); George Hadjis & Nic Paterson (MEW); André Therrien (BCW).

Pour la quatrième année consécutive et la sixième fois en carrière, Michael Bisson remporte le prix du meilleur scripteur. Depuis 2013, seuls James McGee et lui se sont vus décerner ce prix. Avec quatre rivalités dans les 10 meilleurs, un excellent indicateur, sans être le seul, du succès d’un scripteur au cours d’une année, Bisson a encore une fois mené le bateau de la NSPW à bon port. Il a même eu le culot de faire changer de camp Loue O’Farrell, pourtant l’une des personnes les plus populaires à Québec, avec succès.

Même principe pour McGee qui a eu quatre des 12 meilleures rivalités du côté de Battlewar, dont l’audacieuse rivalité entre Mononc St-Jacques et l’arbitre Blanchette. Il fait partie du top-4 depuis 2012. À l’instar de ses collègues, Mark Polessel fait partie de l’élite des scripteurs depuis 2014. Mettre le titre sur le jeune Junior Benito est une décision qui saura être très judicieuse quand on s’en reparlera l’an prochain. Finalement, avec son idée de Mystery Wrestling, Nicolas Dansereau, en Outaouais, a mérité une place dans les quatre meilleurs pour la première fois. Réflexion de leur année, c’est la première fois en quatre ans qu’Andrew Stott et Manny Eleftheriou ne sont pas dans le top-4.

Gagnants antérieurs :

2011 Stéphane Bruyère; 2012 Stéphane Bruyère; 2013 Michael Bisson; 2014 Michael Bisson; 2015 James McGee; 2016 James McGee; 2017 James McGee; 2018 Michael Bisson; 2019 Michael Bisson; 2020 aucun; 2021 aucun; 2022 Michael Bisson

Les Anti-Pods de la Lutte (Pat Laprade & Kevin Raphaël)

Mentions honorables: La Lutte des Stars (Claude Maloon & Matt Falco & Marko Estrada); Entre deux chaises de métal (Mark Charron & Christian Ouellette); Podcast NSPW (Steve Boutet & Pee Wee); Conflits de colosses (Pierre Blais & Dr. Bujold).

Les Anti-Pods de la Lutte continuent à offrir un contenu divertissant et intéressant. Jouissant de leurs contacts, ils sont les seuls à être capables d’obtenir des entrevues avec des lutteurs de la WWE, d’AEW et d’Impact. Le podcast remporte le prix pour la quatrième année, soit depuis le début de cette catégorie. Jean-François Kelly est impliqué dans la lutte québécoise depuis le milieu des années 1990 et ce n’était pas la perte de la lutte à RDS qui allait l’arrêter. Les Rois de l’Arène est un podcast créé à son image: divertissant et qui va partout en même temps. Il y a une belle synergie entre les animateurs réguliers, qui reçoivent chaque semaine d’autres collaborateurs ou invités dans les studios de CHOQ à l’UQAM. Il a si bien fait que l’université l’a mandaté pour organiser un spectacle de lutte devant son établissement. Le balado SYMM de Marc Blondin a eu son moment de gloire lorsqu’il a été en ondes à BPM Sports, alors que les gars de CJDLL sont les seuls autres avec les Anti-Pods à faire partie du top-4 depuis la création de la catégorie.

Gagnants antérieurs :

2020 Les Anti-Pods de la Lutte; 2021 Les Anti-Pods de la Lutte; 2022 Les Anti-Pods de la Lutte.

1-Kevin Owens et Sami Zayn remportent les titres en finale de Mania face aux Uso

Pour une deuxième année consécutive, Kevin Owens a fait la finale de WrestleMania. Il s’agissait de la première fois que les titres par équipe changeaient de mains en finale du plus gros spectacle de l’année. Tout un exploit pour nos deux Québécois.

2-Ovation record pour Sami Zayn au Centre Bell

Cinq minutes et 12 secondes. C’est le temps qu’a duré l’ovation que la foule du Centre Bell a donnée à Sami Zayn lors du SmackDown de février. Il s’agit de la plus longue ovation de l’histoire de l’aréna, devançant Saku Koivu et Hulk Hogan.

3-Année de premières pour la WWE au Québec

Première fois que la WWE venait cinq fois au Québec depuis les années 1990. Premier Raw dans la ville de Québec. Premier PLE depuis 2009. Et un total de près de 60 000 amateurs qui se sont déplacés à tous ces événements.

4-Le plus gros weekend de lutte locale en 20 ans

Plus de 5 000 amateurs sont allés voir de la lutte au Québec lors du weekend de la Formule 1 en juin. Entre 800 et 900 personnes au stade Canac pour la NSPW, 3 135 fans au Centre Slush Puppie pour la GPW, en plus des spectacles de la NWC, Battlewar et ALC.

5-Mike Bailey gagne BOLA et accumule les bons combats

Mike Bailey est devenu le deuxième Québécois à remporter l’un des plus prestigieux tournois de lutte en Amérique du Nord, soit Battle of Los Angeles présenté par la PWG. Il a aussi eu 12 matchs avec au moins 4 étoiles, dont un de 5 étoiles et quart.

6-Le succès de la série documentaire 3 secondes sur Historia

À tous les niveaux, cette série a été fantastique. Une belle façon de parler du présent tout en reconnaissant le passé. Les 10 épisodes, salués par la critique, mettent en vedette, entre autres, les Estrada, Loue, Falco, Maloon, Hébert, Raphaël, la NSPW et l’IWS.

7-Collision et Dynamite : les débuts d’AEW à Montréal en décembre

Même si la foule n’a pas été au rendez-vous pour les deux spectacles présentés au Centre Bell, il s’agissait tout de même de la première présence d’AEW au Québec. En termes de qualité de lutte, Collision a été l’un des meilleurs spectacles jamais produits à Montréal.

8-L’IWS fait ses débuts en direct à FITE TV

L’IWS a profité de sa rivalité avec Game Changer Wrestling pour faire ses débuts sur PPV, en direct, sur FITE TV (maintenant devenu Triller TV), devenant ainsi la première promotion du Québec à réaliser cet exploit.

9-BPM Sports parle de lutte presque toute l’année

Entre le balado SYMM de Marc Blondin, les chroniques de Handsome JF avec Martin Lemay et durant l’été, celles de Pee Wee avec Jordan Boivin et celles de Pat Laprade à JiC et avec Max Lalonde, BPM a été le média qui a le plus couvert la lutte après TVA Sports.

10-LuFisto ne se fait pas d’amis à AEW

LuFisto ne s’est pas fait d’amis en dénonçant des choses qui se passaient à AEW concernant la division féminine, histoire qui a fait le tour du Web. Ne changeant jamais son histoire, elle a persisté et signé, recevant de nombreux commentaires négatifs au passage, dont un de MJF.

Mentions honorables: La rivalité entre GCW et IWS; PCO quitte et resigne avec TNA; La critique acclame le film Celles qui luttent; Plusieurs Québécois.es dans les classements du PWI; Le retour de Keven Martel; Kevin Owens joue dans une série québécoise; les débuts au Japon du Green Phantom; La retraite pour Jake Matthews.

Gagnants antérieurs :

2004 Invasion américaine et canadienne; 2005 Année remarquable pour Kevin Steen; 2006 ALF première promotion féminine au Québec; 2007 Kevin Steen et El Generico signent avec ROH; 2008 Kevin Steen et El Generico remportent les titres par équipe de ROH; 2009 Mad Dog Vachon intronisé au Panthéon des Sports du Québec; Le décès d’Édouard Carpentier; 2011 Kevin Steen fait un retour controversé à ROH; 2012 WWE Raw revient à Montréal après six ans; 2013 El Generico (Sami Zayn) signe avec la WWE et fait ses débuts pour la WWE à Montréal; 2014 Kevin Steen (Owens) signe avec la WWE; 2015 Kevin Owens fait des débuts fracassants à la WWE; 2016 Kevin Owens gagne le titre Universel pour conclure toute une année; 2017 La lutte de retour à la télévision en français au Québec; 2018 PCO ressuscite sa carrière et signe un contrat avec Ring of Honor; 2019 PCO couronné d’or; 2020 Pat Patterson et plusieurs autres Québécois décèdent; 2021 L’incroyable année de 2point0; 2022 Kevin Owens fait la finale de WrestleMania contre Steve Austin

Gilles « The Fish » Poisson

Gagnants antérieurs :

2006 Paul Leduc; 2007 Gino Brito; 2008 Rick Martel; 2009 Maurice et Paul Vachon; 2010 Jacques Rougeau Sr.; 2011 Pat Patterson; 2012 Raymond Rougeau; 2013 Ronnie Garvin; 2014 Jacques Rougeau Jr.; 2015 Frenchy Martin; 2016 Yvon Robert; 2017 Eddy Creatchman; 2018 Stan Stasiak; 2019 Dino Bravo; 2020 Johnny Rougeau; 2021 Jos Leduc; 2022 Vivian Vachon

Comme vous le savez, il est très difficile de comparer les époques. Qui a eu une meilleure carrière entre un lutteur qui faisait les préliminaires à la télévision dans les années 1980 et au Forum devant 15 000 personnes et un lutteur qui a dominé le circuit indépendant québécois depuis 20 ans devant des foules de 300 personnes.

Pour remédier à cette réalité, j’ai décidé d’ajouter en 2021 une aile au temple de la renommée que j’ai créé initialement en 2005. Cette aile est celle de la lutte indépendante au Québec, ce circuit qui a débuté dans sa forme actuelle il y a plus de 30 ans, soit en décembre 1990 avec la création de l’ICW. Il est important d’honorer les différents artisans d’une scène qui regagne en popularité. C’est donc en prenant en compte leurs accomplissements de 1990 à aujourd’hui que les personnalités ont été sélectionnées.

Classe de 2024

Dans les années 1990, aucune autre équipe sur le circuit indépendant n’a été aussi dominante et aussi remarquée que les Prisonniers. Dès que les premières notes de la toune Le Screw de Richard Desjardins se faisaient entendre, les amateurs savaient à quoi s’attendre: deux mastodontes avec un poids combiné de 800 livres nommés Martin et Serge Rolland.

Dans la vraie vie, les deux étaient demi-frères. Serge Rolland avait 13 ans en 1975 quand il a commencé à s’entraîner aux Loisirs St-Jean-Baptiste, sous la tutelle de Guy Ranger. Il devra tout de même attendre ses 18 ans avant de faire ses débuts officiels. De 10 ans son cadet, Martin Landry avait fait ses débuts à la fin des années 1980, à la dernière année d’existence des réputés Loisirs, avant de s’entraîner avec les frères Ludger et Serge Proulx à l’ICW. Entre-temps, Serge avait débuté les personnages des Prisonniers avec un autre partenaire. Mais alors qu’il avait besoin d’un remplaçant lors d’un spectacle au Festival western de Saint-Calixte, dans Lanaudière, Serge a demandé à son frère, qui allait ainsi devenir Martin Rolland. C’est ainsi qu’a débuté, vers 1991-1992, cette équipe qui allait marquer la lutte au Québec.

Ils ont lutté à Montréal pour l’ICW, à Drummondville pour les Lefebvre, là où une émeute éclatait presque durant leurs matchs face aux Lefebvre tellement les gens les détestaient, à Sorel, en Ontario et également pour les spectacles produits par Jacques Rougeau. C’est pour Rougeau qu’ils ont affronté les Bushwackers, l’équipe de vétérans composée de Lionel Robert et Denis Gauthier père, celle de Carl Leduc et Sunny War Cloud, ainsi que King Kong Bundy dans un match handicap.

Toutefois, le plus important spectacle auquel ils ont participé est survenu en avril 1997 au Centre Molson, devant plus de 17 000 personnes, en sous-carte du combat opposant Jacques Rougeau et Hulk Hogan. Ils ont alors affronté Jacques Comptois (Jake Matthews) et Richard Charland. À compter de 1997, les Rolland ont commencé à être été géré par celui qui allait devenir le meilleur gérant de son époque, Candyman, voisin de Serge dans la vie de tous les jours. Au tournant du nouveau millénaire, ils ont aussi lutté pour la NCW et la FLQ. Après des années sans faire équipe, leur dernier combat a eu lieu au début des années 2010, pour la WTA d’un autre ancien des Loisirs, Michel Piché.

Voici la liste de ceux et celles qui ont été admis jusqu’à présent :

Qu’est-ce que 2025 nous réserve?

Plusieurs personnalités ont terminé à quelques votes près d’être intronisées et seront donc considérées comme les favorites pour 2025.

Il s’agit des promoteurs et lutteurs Steve Boutet et Éric Picard, des lutteurs Keven Martel, 2point0 et Chase Ironside, de même l’animateur Jean-François Kelly.

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Loue O’Farrell couronnée

20 10
01.02.2024

Habituellement, lors du dévoilement des prix, on y retrouve des certitudes. Au cours des 21 dernières années, LuFisto a remporté le prix de la lutteuse de l’année à 17 reprises. L’équipe de TDT a gagné celui de la meilleure équipe chaque année depuis 2013, soit pendant 10 années consécutives. Et Mike Bailey a remporté le titre du meilleur lutteur lors des trois dernières années et six fois dans les huit dernières.

Eh bien du lot, seul Bailey est sorti indemne de cette année remplie de premières et vous m’en voyez ravi. Je suis vraiment content de célébrer cette 20e édition des prix de l’année dans la lutte au Québec sous le signe du changement. C’est rafraichissant et sain pour la scène locale de voir de nouveaux visages remporter des prix et devenir les nouvelles têtes d’affiche.

C’est donc pour la première fois de sa carrière que Loue O’Farrell remporte le titre de la meilleure lutteuse. De plus, la lutteuse de Donnacona a aussi remporté la rivalité de l’année avec Zak Patterson, ainsi que le match de l’année, encore face à Patterson. Elle devient la première personne, homme ou femme, depuis Kevin Steen en 2015, à remporter le match de l’année, la rivalité de l’année et le prix le plus méritant dans sa catégorie.

Il s’agit également d’une année de premières et à ce plusieurs niveaux. Pour la première fois depuis 2018, un match de l’année n’inclura pas Matt Angel. Pour la première fois depuis 2016, l’IWS n’est pas dans le top 3 des meilleures promotions. Pour la première fois depuis 2014, une autre personne que Matt Angel et Mike Bailey a été nommée le meilleur lutteur de haute voltige. Et pour la première fois, une recrue dont le père a déjà été voté meilleur lutteur au Québec, est couronnée.

En cette année de premières, il est donc temps de célébrer une nouvelle génération de gagnants et gagnantes. J’ai souvent écrit dans cette chronique : « La mort, les taxes et (complétez la phrase avec le nom d’une personnalité) ... »

Pas cette année...et c’est tant mieux!

En plus de cette 20e édition des prix de l’année dans la lutte québécoise, vous trouverez également dans ce texte les nouveaux intronisés du temple de la renommée de la lutte indépendante au Québec, c’est-à-dire les hommes et les femmes qui se distinguent localement sur le circuit indépendant depuis 1990.

Ces prix de l’année sont les plus respectés et les plus crédibles au Québec. Ils existent sous cette forme depuis 2004. Un comité de 10 à 20 personnes est formé et choisi par l’auteur de ces lignes. Ce sont des personnalités liées au monde de la lutte québécoise, soit par leur implication pour une ou plusieurs promotions, soit par le nombre d’organisations et d’événements différents qu’ils voient chaque année. Les rangs sont attribués selon un système de pointage. Uniquement ce qui se déroule sur la scène indépendante au Québec et à Ottawa (historiquement, Ottawa est un territoire qui a toujours appartenu aux promotions de lutte de Montréal) est considéré et non pas ce qui se passe à la WWE, AEW, Impact ou New Japan Pro Wrestling, sauf pour les nouvelles de l’année.

Je suis fier d’attribuer ces récompenses année après année à des hommes et des femmes pour qui, bien souvent, la seule rétribution est une reconnaissance et souhaite que les prix de l’année dans la lutte québécoise puissent exister encore longtemps.

Mentions honorables: Junior Benito; Stu Grayson; Karl Jepson; Franky the Mobster/Beast King; Thomas Dubois

Pour ceux et celles qui se demandent pourquoi un lutteur comme Mike Bailey fait encore partie des prix de l’année, c’est qu’il œuvre principalement sur la scène indépendante. En 2023, il a lutté pour 95 promotions. Sur ce nombre, seulement deux ne peuvent être retenues afin de qualifier l’année d’une personne pour les prix de l’année: Impact et New Japan Pro Wrestling. Il en reste tout de même 93! Et même si ces promotions sont majoritairement situées à l’extérieur du Québec, ça n’a pas d’importance. On considérait ce que Kevin Steen et El Generico faisaient à ROH il y a une dizaine d’années.

Sur le circuit indépendant, il a, entre autres, remporté l’un des tournois nord-américains les plus importants, soit Battle of Los Angeles de la PWG. Il a lutté pour la GCW, IWS, Revolver et Smash. Il a aussi lutté dans plusieurs états américains, provinces canadiennes, en Australie et en France. Il donne des performances à couper le souffle partout où il passe et termine premier de ce classement pour la quatrième fois consécutive, la septième fois lors des neuf dernières années.

Malgré ses exploits, il y a toujours des personnes sur le comité qui vont prioriser les exploits au Québec. Et à ce chapitre, Bailey n’a pas lutté souvent chez lui en 2023. C’est pourquoi Benjamin Tull se retrouve au deuxième rang, ou au premier des lutteurs ayant davantage évolué au Québec. Il a été champion de l’IWS toute l’année, en plus de mettre un terme au long règne de Thomas Dubois à Battlewar. Il est l’un des lutteurs les plus détestés en province, l’un des meilleurs au micro et son nom se retrouve sur la liste des meilleurs matchs à trois reprises. Septième l’an dernier, il fait un superbe bond de cinq places. Il s’agit de son plus haut rang en carrière.

Marko Estrada a continué d’être une figure très populaire à la NSPW et d’être l’un des meilleurs quand vient le temps de donner un spectacle. Aussi bon dans l’arène que charismatique, il a beaucoup lutté en équipe cette année, offrant la même qualité de combats qu’en simple. Son rang pourrait en surprendre certains, étant donné qu’il n’a pas gagné un titre majeur en simple, mais il a été champion par équipe de la NSPW, champion dans les Maritimes également et il demeure une tête d’affiche. Il termine au troisième rang pour la deuxième année consécutive.

Kevin Blanchard a connu une excellente année, étant champion de la NSPW pendant tout près de 200 jours en 2023. Il a eu de très bons matchs avec Alex Silva et une excellente rivalité avec l’ancien champion, Matt Falco. Il maintient son rang de l’an dernier. Pour une 11e fois consécutive, Mathieu St-Jacques est dans le top-10. Il a eu de belles rivalités à Battlewar avec l’arbitre François Blanchette et Michel Plante, tout en continuant de faire équipe avec Thomas Dubois sous TDT. Il a lutté un peu partout au Québec, en Ontario et même aux États-Unis.

De voir PCO dans le top 10 me rend un peu perplexe. Contrairement à Mike Bailey, le vétéran lutteur n’a lutté qu’à six reprises sur le circuit indépendant, se concentrant davantage à Impact. Et pourtant, ces six fois semblent avoir été suffisantes pour le placer au rang. Je me souviens que j’ai hésité avant de le laisser sur la liste des bulletins de vote étant donné le faible nombre de matchs, mais puisque le nombre de matchs minimum pour qu’une personne de l’extérieur soit considérée est de six, je trouvais juste de le laisser et d’indiquer aux membres la statistique en question. Je crois qu’il a principalement été choisi par réputation, mais bon, je m’assurerai de suivre ce dossier pour l’an prochain.

Matt Falco est demeuré un incontournable cette année, même s’il a perdu son titre de la NSPW. En plus de la promotion de Québec, il a lutté à Battlewar, IWS, Lutte 07 et son clan, l’Union, fut l’un des plus détestés de l’année. Travis Toxic revient dans le top-10 pour la première fois depuis 2015. Il avait terminé au 18e rang l’an dernier, alors il s’agit d’un bond vertigineux. Son combat contre KENTA a certes solidifié son année. Il a trimé dur pour revenir au sommet et ses efforts sont récompensés. Evil Uno, qui travaille encore régulièrement sur le circuit indépendant, pointe au neuvième rang, tout juste devant Zak Patterson, qui perce le top-10 pour la première fois en carrière. Si PCO, à 56 ans, est le vétéran du groupe, Patterson, à seulement 23 ans, en est le cadet. Et ce n’est certainement pas la dernière fois qu’on va le voir dans ce classement. Parmi les mentions honorables, notons la présence de Karl Jepson, qui a terminé au 13e rang. Si je décernais un prix pour le lutteur le plus amélioré, Jepson serait mon choix. L’an dernier, il avait terminé 23e.

Gagnants antérieurs :

2000 Chakal; 2001 Franky the Mobster; 2002 Keven Martel; 2003 Excess 69; 2004 Kevin Steen; 2005 Kevin Steen; 2006 Kevin Steen; 2007 El Generico; 2008 Kevin Steen; 2009 El Generico; 2010 El Generico; 2011 El Generico; 2012 Kevin Steen; 2013 Kevin Steen; 2014 Kevin Steen; 2015 Mike Bailey; 2016 Mike Bailey; 2017 Mike Bailey; 2018 PCO; 2019 PCO; 2020 Mike Bailey; 2021 Mike Bailey; 2022 Mike Bailey

Loue O’Farrell

Mentions honorables: Katrina Creed; Rose; Melanie Havok; Kacey Diamond; Mary Lee Rose; Azaelle

On savait que c’était pour arriver tôt ou tard. On ne savait juste pas quand. L’année 2023 aura finalement été la bonne, c’est-à-dire l’année où Loue O’Farrell a finalement devancé LuFisto au sommet des meilleures lutteuses.

En 20 éditions des prix de l’année, soit depuis que je m’en occupe, LuFisto a perdu cette catégorie à seulement quatre reprises. Une fois en 2007, alors qu’elle avait été blessée et qu’elle avait manqué une bonne partie de l’année. Stefany Sinclair avait alors terminé première. Puis, trois fois consécutives à la fin des années 2010, Vanessa Kraven méritant la palme chaque fois. La blessure qu’a subie Kraven avait permis à la Soreloise de revenir au sommet. En gagnant cette catégorie, O’Farrell devient donc la troisième lutteuse seulement à devancer LuFisto dans la catégorie qui, un jour, portera son nom.

Loue a connu une excellente année, principalement à la NSPW. En plus d’avoir conservé son titre Junior toute l’année, elle a eu deux rivalités qui ont fait beaucoup réagir, soit contre Zak Patterson et Michel Plante. Elle a même changé d’attitude en cours de route, passant du côté des vilains à la grande surprise des amateurs. Son match à Golden Opportunity contre Patterson est probablement le match qui a fait le plus jaser cette année au Québec.

La lutte a quand même été serrée et contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce fut une lutte à trois et non pas à deux. En effet, LuFisto a terminé deuxième, mais Kristara n’était pas très loin de la vétérane. Même si elle n’a pas remporté de titres, LuFisto a beaucoup lutté en sol américain, entre autres pour Game Changer Wrestling. Au Canada, elle est devenue régulière pour C*4 en Ontario, tout en luttant au Manitoba et au Nouveau-Brunswick. Au Québec, elle a principalement lutté à l’IWS. Elle a eu d’importants matchs face à Maki Itoh, Utami Hayashishita et Kevin Blackwood. Kristara a été une révélation dans la division féminine cette année. Elle a impressionné partout où elle est passée, est devenue championne à Acclaim et championne par équipe à l’IWS, en plus de lutter un peu partout sur le territoire. Elle sera à surveiller pour les prochaines années. Vanessa Kraven a elle aussi fait le tour des promotions au Québec, en plus de lutter en Jamaïque et d’avoir un match à la ROH.

Notons parmi les mentions honorables les présences de la recrue et championne de l’IWS, Katrina Creed, ainsi que du retour de Kacey Diamond dans le classement après une absence de 8 ans. Contrairement aux années passées, il y avait une belle profondeur au sein de la division féminine et avec la quantité de jeunes prospects qui vont très bien, l’avenir y semble rose pour la première fois depuis longtemps.

Gagnants antérieurs:

2002 Precious Lucy; 2003 LuFisto; 2004 LuFisto; 2005 LuFisto; 2006 LuFisto; 2007 Stéfany Sinclair; 2008 LuFisto; 2009 LuFisto; 2010 LuFisto; 2011 LuFisto; 2012 LuFisto; 2013 LuFisto; 2014 LuFisto; 2015 LuFisto; 2016 Vanessa Kraven; 2017 Vanessa Kraven; 2018 Vanessa Kraven; 2019 LuFisto; 2020 LuFisto; 2021 LuFisto; 2022 LuFisto

Wonderboys (Dylan Donovan & Yann Pike)

Mentions honorables: Fresh Air (Junior Benito & Macrae Martin); Black Québécois (Jeremy Prophet & Karl Jepson & Brad Alekxis); les frères Gray (Jason & Keven Gray); L’Union (Matt Falco & Stephen Sullivan)

On tue la une! La Tabarn*** de Team, TDT, n’a pas remporté le prix de la meilleure équipe de l’année. La nouvelle est presque aussi importante que celle concernant l’équipe qui l’a battue. Il faut comprendre que Mathieu St-Jacques et Thomas Dubois dominaient cette catégorie depuis 2012. En fait, depuis 2007, seules trois équipes ont remporté ce prix : TDT, Super Smash Bros. (Dark Order) et l’équipe composée de Kevin Steen et El Generico. Et ce n’est pas comme si l’année 2023 avait été........

© TVA Sports


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