Pour être un bon juge de lignes, il ne faut pas seulement mettre la rondelle dans le cercle des mises en jeu ou encore indiquer s’il y a un hors-jeu ou non en entrée de zone. Il faut aussi connaître le livre des règlements par cœur et aider les officiels à prendre la bonne décision sur la glace. Mais il en faut aussi pas mal plus que ça afin d’avoir 1500 matchs à son actif dans la LNH, comme ce sera le cas pour Jonny Murray au Centre Bell ce soir.

Une des très grandes forces de Jonny Murray sur une patinoire est de s’assurer que tout se passe bien dans un match. De désamorcer certaines situations émotives sur une patinoire, comme ça peut arriver souvent dans un match.

En fait, c’est une de ses très grandes forces parce qu’il comprend ce que les joueurs ou les entraîneurs peuvent ressentir dans une rencontre. Pour un juge de lignes qui est arrivé à 24 ans dans la LNH et qui avait de la difficulté à parler en anglais, on peut dire qu’il connaît une carrière tout simplement phénoménale.

Je lui ai d’ailleurs demandé, en fin de semaine, d’où venait cette intelligence émotive qui lui permet de servir de soupape dans un match.

«Ça vient de l’expérience que j’ai eue dans les années 90», souligne Jonny Murray, qui a été juge de lignes de 17 à 24 ans dans la LHJMQ.

«À l’époque, il y avait six ou sept bagarres par rencontre et ça m’a permis de comprendre pourquoi les joueurs étaient frustrés par certaines situations. Avec le temps, que ce soit en analysant le langage corporel des joueurs ou encore en comprenant leur frustration sur la glace, je suis capable de servir de soupape en utilisant les bons mots. En comprenant pourquoi ils sont frustrés, tout en leur expliquant pourquoi ils sont punis.»

Lors du match de jeudi dernier à St. Louis, le banc des Flames est devenu animé et trois joueurs se sont mis à l’invectiver à la suite d’une décision qu’il a prise sur la glace.

«J’ai regardé le banc des Flames et je leur ai dit que ma job n’était pas d’être aimé, mais d’être respecté. Nazem Kadri s’est alors levé au banc des Flames et a dit haut et fort: “Jonny, tu es respecté.” Wow! Pour moi, cette forme de respect est plus valorisante que mes six finales de la Coupe Stanley. C’est super d’avoir participé à des finales, mais lorsque les joueurs viennent te voir, et d’avoir le respect des entraîneurs et des directeurs généraux, ça a beaucoup plus de valeur.»

Parce que le respect dans la LNH, c’est très difficile de l’avoir. La preuve : le juge de lignes originaire de Québec me disait que ç’a pris presque huit ans avant que la majorité des joueurs de la ligue connaisse son nom. Il ne faut pas oublier que vous avez 40 joueurs à gérer et maintenant huit entraîneurs derrière les bancs, donc ça fait beaucoup de monde qui peut, à un certain moment, avoir des frustrations.

Aujourd’hui, Jonny Murray fait partie de la crème de sa profession, lui qui s’est entendu pour les six prochaines années avec la ligue.

Comme Jonny Murray le soulignait à mon collègue Stéphane Cadorette, ce soir, toute sa famille et ses amis seront au match pour souligner sa 1500e rencontre.

C’est d’ailleurs la première fois que toute sa famille rapprochée sera à un de ses matchs dans la LNH, maintenant que sa sœur est revenue à Québec après avoir vécu plusieurs années à Edmonton.

Pour ce qui est de sa santé, lui qui a raté une saison complète en raison d’une blessure au dos, il est rassuré.

«Aujourd’hui, ce que je sens, c’est mon âge et pas autre chose», souligne Murray, qui aura 50 ans cet été.

QOSHE - Jonny Murray: beaucoup plus qu’un juge de lignes - Renaud Lavoie
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Jonny Murray: beaucoup plus qu’un juge de lignes

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02.04.2024

Pour être un bon juge de lignes, il ne faut pas seulement mettre la rondelle dans le cercle des mises en jeu ou encore indiquer s’il y a un hors-jeu ou non en entrée de zone. Il faut aussi connaître le livre des règlements par cœur et aider les officiels à prendre la bonne décision sur la glace. Mais il en faut aussi pas mal plus que ça afin d’avoir 1500 matchs à son actif dans la LNH, comme ce sera le cas pour Jonny Murray au Centre Bell ce soir.

Une des très grandes forces de Jonny Murray sur une patinoire est de s’assurer que tout se passe bien dans un match. De désamorcer certaines situations émotives sur une patinoire, comme ça peut arriver souvent dans un match.

En fait, c’est une de ses très grandes forces parce qu’il comprend ce que les joueurs ou les entraîneurs peuvent ressentir dans une rencontre. Pour un juge de lignes qui est arrivé à 24 ans dans la LNH et qui avait........

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