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Qui n’a jamais entendu cette remarque? «Je préfère le blanc, le rouge, ça m’endort.» Voilà une vertu que l’on prête volontiers au vin rouge: sa faculté à nous pousser vers un sommeil profond. A contrario, le blanc, lui, aurait l’effet inverse: tel le café, il serait un excitant. Mais est-ce scientifiquement prouvé ou ne sont-ce que des clichés que l’on colle aux nectars?
Pour répondre à cette question, il faut d’abord comprendre le sommeil, puis voir ce qui peut l’influencer, relève Nicolas Donzé, chef adjoint du service de chimie clinique et toxicologie de l’Hôpital du Valais. «Parfois profond, paradoxal ou léger, le sommeil naît de processus complexes qui nous amènent à suivre le rythme du soleil sous l’influence de différents neurotransmetteurs», indique-t-il. Parmi les plus connus: l’adénosine, «qui s’accumule tout au long de la journée et induirait ainsi le sommeil lorsqu’elle atteint une certaine quantité». Il y a aussi la cortisone, «qui agit comme un réveil et un stimulateur tout au long de la journée». Mais, la star de nos nuits – pour reprendre les mots du toxicologue –, c’est la mélatonine, «stimulée par la diminution de la lumière du soleil, qui favorise la chute de nos paupières pour nous suggérer d’aller dormir».